Bernard Leon

Abonné·e de Mediapart

220 Billets

0 Édition

Billet de blog 28 mars 2014

Bernard Leon

Abonné·e de Mediapart

Seul Hollande peut sauver Hollande.

Bernard Leon

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’indépendance comme programme politique.

De Gaulle avait compris que l’indépendance de la France était primordiale. La conjoncture économique est aléatoire, les traités fluctuants, les échanges commerciaux sujets à déséquilibres. Et dans la difficulté, l’ami, le voisin, l’allié, regardent ailleurs, sauvent leurs billes, imposent leur point de vue. Et on se retrouve seul, désarmé, le dos au mur.

Nous demandons à Hollande, à cours d’idées, de tout faire pour l’indépendance de la France, et de se battre pour que ce soit aussi le cas de nos partenaires européens pour l'Europe.

Car la crise avec la Russie montre de façon éclairante qu’en politique, tout comme la crise des subprimes l’avait montré sur le plan économique, que ce sont les Etats qui se retrouvent à gérer, dans une lente précipitation, les effets de ces crises. Mais que ce sont les populations qui en paient le prix.

Il est temps que les Etats et les dirigeants qui ont laissé, dans les années 80, la libéralisation financière, et sa conséquence, la mondialisation, donner tous les pouvoirs à l’argent roi, aux  banques, aux multinationales, reprennent les cartes en main.  Et cela ne peut se faire qu’en reprenant à la finance, aux banques, aux multinationales, ces cartes et cette responsabilité que le politique n’aurait jamais du perdre.

Devant la fracture électorale des municipales, un séisme annoncé aux européennes, une Europe paralysée devant la Russie pour cause de dépendance énergétique, une Amérique qui, quoi qu’en dise Obama, se détourne de l’Europe au profit de l’Asie, il est temps de réagir.

Ce sursaut nous l’exigeons du président Hollande. C’est un vrai projet de reconstruction de notre indépendance, de notre puissance internationale, de notre industrie, qu’il doit donner comme objectif au nouveau gouvernement.

L’état de la France aujourd’hui, si on va y regarde de près, comme l’a fait Jean Lassalle, le député qui marche, dans sa traversée du pays, (Il vient de rendre son rapport aux plus hautes autorités) et que bien d’autres ont constaté, ressemble étrangement à une sortie de guerre. Une guerre que 98% de notre population ont perdue. Une guerre que la finance, les banques, les actionnaires des grands groupes du CAC 40 ont gagnée.

Le 15 mars 1944, le Conseil National de la Résistance, encore dans la clandestinité, adoptait un programme appelé « Les jours heureux », destiné à servir de socle à la reconstruction de la France. Un nombre important de ses propositions a inspiré les premiers gouvernements de la République entre 1944 et 1947.

Nous demandons à François Hollande de relire le programme du CNR, de lire attentivement le rapport de Jean Lassalle, et de s’en inspirer.

Nous demandons à Hollande d’écouter le candidat qu’il fut, pour sauver le président qu’il n’est presque plus.

Nous demandons à Hollande de surmonter la peur que semble lui inspirer les responsables du Medef, qui ne parlent que pour le Cac 40, et les banquiers, dont les intérêts particuliers jouent depuis trop longtemps contre l’intérêt général,

La voie de l’indépendance passe par la mobilisation du pays, impose de fixer un cap où chacun puisse reprendre sa place active, d’accompagner le changement de modèle économique vers la nécessaire transition énergétique, seule capable de nous libérer à la fois du risque nucléaire et de la dépendance au gaz russe. Et corolairement, il faut au Président prêter attention aux fractures sociales qui s’ouvrent toujours en périodes de crises

Dès lors, la France sera à nouveau écoutée dans le concert européen. Cinquième puissance internationale, elle reprendra une place dans le monde qu’elle semble avoir perdue. Et par voie de conséquence, nos échanges économiques et culturels en seront renforcés.

Les français qui avait voté pour un Président supposé progressiste n’on connu qu’un président normal. Les crises dans le monde exigent pour la France un président hors normes.

Et la France ne peut attendre. Les électeurs ne demandent rien d’autre à Hollande que de sauver Hollande. Que d’être le Président que les circonstances exigent qu’il soit.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.