Ce n'est pas parce que les présidentielles sont finies que le n'importe quoi a cessé pour certains journalistes.
Pour preuve ce qu'on a pu lire sur le site Europe1, en date du 25 mai, sous la signature de Rémi Duchemin, et le titre: "Législatives: "Requiem pour le centre?"
Il commet au moins onze n'importe quoi dans son papier, allant chercher de l'aide, auprès d'un supposé politologue. (Titre en libre service sur les rayons, entre une lessive "Lave plus blanc après élections" et une boisson survitaminée avec logo d'un "Nouveau centre" en mal de financement.
Mais revenons au dix points retenus. En creusant il y en aurait d'autres. Mais c'est jour de pentecôte. Donc doucement dans l'effort scriptural.
Un: Le vrai centre, assimilé aux Morin/Borloo, les Thénardier de la maison "Nouveau Centre et frères", n'est pas assimilable à ce parti, composé de ralliés à l'UMP, pour cause de bonne soupe. Donc, il n'y a que Bayrou qui soit un vrai centriste. Indépendant et positif. Il l'a montré avec courage.
Deux: Pourquoi R. Duchemin entretient il la confusion? Par intérêts, paresse mentale, autres raisons cachées?
Trois. Bayrou est, serait, en difficulté. De Gaulle a connu une longue traversée du désert. Il n'en a pas moins eu raison aux yeux de l'histoire.
Quatre: Pourquoi Duchemin, pour assumer son opinion, va-t-il chercher la parole d'un Laurent Dubois comme bénédiction.
Cinq: Parler de manque "du bon ADN" pour le centre, pour expliquer son absence au Parlement, alors qu'il ne s'agit qu'un manque évident de règles démocratiques dans les modes électoraux, c'est ou manquer de lucidité, ou de culture politique, ou nager dans la mauvaise foi.
Six: Le centre de Bayrou aurait manqué d'Europe dans la présidentielle! Désinformation pure. Bayrou a fait un discours entier sur le thème à Strasbourg, et en a parlé dans ses grands discours. Mais il faut lire, ce que ne font plus, ne prennent plus le temps de faire, trop de journalistes, et semble-t-il, non plus les politologues, ou qui se présentent comme tels.
Sept: La présidentielle aurait "porté des thématiques qui auraient plombé le Centre". Oui, mais après. Quelle explication? A se cantonner à des mots sans saveur, on sert une soupe rédactionnelle fade. Pourquoi? Peur des mots et de rappeler que la droite est tombée dans l'innommable? Raison pour laquelle Bayrou a fait le seul choix que sa conscience lui dictait. D'où l'acharnement des deux bords. Et de leurs porte voix. Car la morale gène trop les intérêts acquis.
Huit. "Prendre une roue pour se faire aspirer", comme dans le tour de France. Ce serait ce que le centre devrait faire, sur les conseils des deux compères de plume. Ce que Morin a fait. La politique comme art vélocipédique. Un vrai progrès d'analyste!
Neuf. Au dire de Duchemin, une grande partie des électeurs centristes restent ancrés à droite. Et se montreraient donc inaptes à accepter de voir voter des lois proposées par un gouvernement socialiste, fussent elles bonnes pour le pays. Et bien qu'ils tombent du coté où ils penchent. Ce n'étaient donc pas de vrais centristes, mais des finasseurs de la tendance conservatrice. Ceux pour qui le centre est à droite. Et bien non! Le centre est libre et a son libre arbitre. Dur dur, pour les partisans des inféodés.
Dix: Solution conclusive? Les habits neufs du centre rêvé par le politologue de service. "Le centre allié docile du grand parti de droite".
Onze. Car, alléluia! Il y aurait "un grand parti de droite". De Borloo à Le Pen pour certains de ses membres, sans aucun doute! L’habitude des talonnettes, j'imagine. Le FN comme talonnette de l'UMP.
Conclusion. Heureusement que les gens n'écoutent plus guère ce genre d'analyse dominante, supposée journalistique. C'est à dire objective. Non partisane.
Je rêve d'une presse comme autrefois. A l'époque ou un journaliste de Franc Tireur proposait à l'Europe une déclaration des droits et des devoirs des journalistes. La Charte de Munich. Une charte qui parlait du respect de la vérité. Une époque où un média pouvait publier une interview. Mais je journaliste ne faisait que transcrire. Ce qui se fait encore. Il n'entretenait pas l'illusion et la confusion entre sa propre plume et celle d'un autre. Au risque d'apparaitre comme partisan. Ce que je ne crois qu'est Rémi Duchemin. Mais il va vite. Trop vite. Et la béquille d'un expert permet d'allonger le pas, si besoin s'en fait sentir. Mais on voit trop où ça claudique.