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Billet de blog 4 mai 2017

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L'extrême-droite, une chance pour revivifier la Démocratie ?

Nous savons pour quelles raisons l'extrême-droite d'aujourd'hui et les partis populistes prospèrent en Europe et en France en particulier. L'extrême-droite est la créature monstrueuse enfantée par le néolibéralisme, doctrine économique totalitaire. Mais pas seulement. Utilisons ce moment de l'Histoire pour revivifier la Démocratie. Quelles conditions ?

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Nous savons pour quelles raisons l'extrême-droite d'aujourd'hui et les partis populistes prospèrent en Europe et en France en particulier. L'extrême-droite est la créature monstrueuse enfantée par le néolibéralisme, doctrine économique totalitaire qui sévit depuis le début des années 80. Nous savons également que les pays qui ont connu le fascisme comme l'Italie, les régimes dictatoriaux comme l'Espagne, le Portugal et la Grèce (malgré la présence d'Aube dorée) sont moins touchés par cette gangrène que la France. L' extrême-droite existe en Allemagne mais ce n'est pas un phénomène de masse. Le mouvement Pegida anti-islam ne possède pas toutes les caractéristiques d'un mouvement d'extrême-droite. Ce n'est pas non plus un parti politique structuré. Le nazisme reste dans toutes les mémoires y compris dans celles des nouvelles générations allemandes. Les réalités engendrées par le néolibéralisme mortifère sont têtues: inégalités sociales, accaparement des richesses par une minorité, chômage de masse, précarité, existence des travailleurs pauvres ou des chômeurs pauvres selon les pays, concentration des pouvoirs économique et financier entre les mains de personnes issues des mêmes classes sociales et ayant suivies les mêmes cursus pour leur formation (phénomène particulièrement prégnant en France). Quant au pouvoir politique, les faits sont également têtus. Il est totalement sclérosé (toujours plus spécifiquement en France ) avec des parlementaires professionnels de la politique et surtout non représentatifs de la Société,  ce qui est un comble ! Nous connaissons le terme qui résume la situation: la reproduction des élites. Celle-ci et le néolibéralisme sont le terreau fertile sur lequel pousse les extrêmes.

Les milieux économique, financier et politique  se présentent comme des masses immuables gélatineuses qui se collent partout. Elles semblent s'activer mais c'est une illusion. Il ne faut attendre aucune remise en cause de leur part, du moins en France. Le pouvoir ne se partage pas. Au niveau de l'Europe, les règles comptables qui dominent (dette, déficit) appliquées quelque soit la situation économique et sociale ont alimenté le discours extrême et le populisme. La Commission européenne, la Banque centrale, le Parlement européen commencent à en prendre conscience. Les lignes bougent. La rigueur budgétaire ne semble plus l'horizon indépassable. Est-ce trop tard ? Les politiques économiques, sociales et environnementales à mettre en place sont connues mais il faut mettre à bas des dogmes. Et en France, ces politiques nouvelles ne suffiront pas. Il y a un préalable: l'exigence de l'établissement de la morale publique et de l'éthique de comportement en politique. Les mesures sont sur la table.

Je ne crois pour ma part que nos élites remettront en cause leur situation acquise ( les rentes de situation ) sauf résultats très serrés de l'extrême-doite à la présidentielle et aux législatives. Ensuite 5 ans pour imposer sans faiblesse les mesures d'assainissement qui permettront de resouder la Nation. Faudrait-il encore que l'Assemblée Nationale issue des législatives ne soit pas une pétaudière ! En effet une majorité présidentielle permettant de gouverner après le 18 juin tiendrait du miracle. Dans ce cas, quelle solution ? De nouvelles élections très rapidement où la recomposition d'une Gauche démocratique, sociale,  écologiste et européenne rejetant clairement la tendance blairiste de la soi-disante 3ème voie s'impose d'elle-même sous peine que le désordre s'installe et que les violences se déchaînent. L'extrême-droite peut-elle rendre intelligente cette Gauche que nous appelons de nos voeux ? Les destins personnels se mettront-ils au service du destin collectif ? Le "ni de droite ni de gauche "ou le " et de droite et de gauche " sont des slogans de leaders politiques au mieux irresponsables au pire complices de la décomposition de notre Société. La confusion entretenue dans les discours, les valeurs  et le débat d'idées où ce qui priment sont la posture et les "bons "mots, la caricature et les mensonges maquillés, cette confusion doit être dénoncée et combattue. Oui il y a une gauche même si elle est plurielle, oui il y a une droite, également plurielle. Mais les frontières doivent redevenir nettes afin que chacun puisse se situer. L'extrême-droite est le parti de la confusion ( et de la haine). En entretenant cette confusion, notre classe politique actuelle est son complice. Il faut que cela cesse. Utilisons la "force" de l'ennemi de la Démocratie pour revivifier  la Démocratie.

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