« Souvent avec les meilleures intentions du monde, les humains causent les pires malheurs » (L.Sepulveda)
Au 1er tour de la présidentielle, le vote par affect ou par conviction politique. Au second tour, le vote de raison ou pour le dire autrement, le vote contre. Contre celui ou celle qui représente le pire des choix. Lors du 2ème tour de la prochaine présidentielle, une partie significative de l’électorat de gauche portera son choix sur le candidat de droite le plus présentable. A l’affiche, aujourd’hui, Juppé –Le Pen. (Verdict intermédiaire le 27 novembre). Faire barrage à l’extrême-droite, bravo ! Sens civique et sens du sacrifice. Regardons de près. Juppé aux commandes c’est l’application d’un programme économique néolibéral d’un autre siècle remis en cause par des organismes aussi gauchistes que le FMI ou la Banque mondiale. Chacun en connaît le contenu et ses conséquences prévisibles : renforcement des inégalités sociales, pauvreté et précarité accrues. Juppé, légitimé par le résultat du vote et le soutien de fait d’une partie de la gauche, dira merci aux français dont il a reçu l’onction électorale .Voter pour c’est consentir. Mais cette légitimité ainsi acquise est une légitimité relative. Il y manque l’adhésion, elle ignore les électeurs qui n’ont pas voté ou voté autrement. Cela fait beaucoup. Une légitimité relative est-elle suffisante pour gouverner dans le contexte politique, social et moral actuel ? Et si nous donnions de l’ampleur à cette légitimité relative afin que la question de l’illégitimité se pose clairement. Nous connaissons déjà les conséquences de ce hold-up électoral annoncé. Ressentiment, dégoût du politique, rejet des institutions. Ras le bol de Juppé au bout de 3 mois. Le populisme vainqueur et l’extrême-droite au pouvoir en 2022. Comment sortir de ce piège délétère ?
Le second tour est l’opportunité pour signifier la fin de la partie, la fin d’un jeu de dupes qui n’a que trop duré, qu’un président élu par défaut est un président dévalué. Aucune carte blanche décernée pour mettre en place un programme exécré et ringard. Soyons pratiques. L’abstention c’est le « j’m’en foutisme », l’indifférence ou le dégoût. Les cas de vote nul rendent leur interprétation difficile. Reste le vote blanc assumé. Il symbolise par avance le rejet du résultat. Il dit stop ! Il proclame « toi, président si mal élu, nous refusons que tu décides de la destinée de la France au nom des français. Toi président si mal élu, nous contestons ta prétendue légitimité ».
Le vote blanc est la 1ère étape d’une guerre civique. Guidée par les enseignements de l’Histoire et l’imagination créatrice, elle utilisera les moyens d’action les plus appropriés à sa disposition : grèves, manifestations, appels, pétitions, « harcèlements de la « Représentation » nationale. Les techniques de communication ne manquent pas pour mettre en relation, pour rassembler et pour agir.
2017-2022 : 5 années pour structurer ce mouvement citoyen. 5 années pour transformer le cadre politique et moraliser les pratiques politiques. Nous ne pouvons compter sur les dirigeants actuels et le Parlement pour effectuer le travail. Aveugle et sourd, habitué à prendre ses aises avec l’éthique, l’élite politique professionnalisée conduit la Nation vers une crise majeure qui affectera dramatiquement et durablement la Démocratie.
La question du vote utile mérite t-elle un débat ? Si la réponse est oui, peut-être devons nous l’engager avant le 7 mai 2017 ….