Berthé Dominique Henri (avatar)

Berthé Dominique Henri

J'ai mis sur pause ensuite j'avance au ralenti.

Abonné·e de Mediapart

120 Billets

0 Édition

Billet de blog 8 mai 2017

Berthé Dominique Henri (avatar)

Berthé Dominique Henri

J'ai mis sur pause ensuite j'avance au ralenti.

Abonné·e de Mediapart

Les 12 travaux d'Hercule-Macron

Les 12 travaux d'Hercule à côté de ceux qui attendent E.Macron, étaient des divertissements pour cour de récréation. Alternatives Economiques publie dans son dernier numéro les dossiers sur lesquels le nouveau Président ne peut se permettre d' échouer. J'en propose un bref résumé. Comme diraient certains, la barre est haute ! Voire très, très haute.

Berthé Dominique Henri (avatar)

Berthé Dominique Henri

J'ai mis sur pause ensuite j'avance au ralenti.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alternatives Economiques, mensuel économique dont je recommande la lecture pour celles et ceux qui souhaitent "entendre" une autre musique que celle jouée depuis plus de 30 ans par les adorateurs du culte néolibérale, par les porte-voix de ce dogme économique, liste les 12 "travaux" qui attendent notre nouveau Président et sa future majorité à l'Assemblée (?). Majorité future hypothétique, et probablement au mieux à géométrie variable, ce qui va compliquer d'autant la tâche de l'Homme En Marche ! Voici donc dans un bref résumé, la -misssion- confiée à E.Macron telle que détaillée par Alternatives Economiques dans son numéro 368 de mai 2017.

1." rétablir la confiance". A la question "votre pays va-t-il dans la bonne /mauvaise direction", 85% des sondés ont répondu par la négative.

2. "sortir l'économie française du marasme". Une reprise à la traîne par rapport à la majorité des pays de la zone euro. Conséquences de la  politique budgétaire restrictive en début de quinquennat et d'une politique de l'offre ensuite qui a échoué

3."conjurer la menace de la hausse des taux d'intérêt". A 96% de dette publique, une remontée des taux deviendrait vite insoutenable. Pour l'instant les intérêts de la dette coûtent 1,9 point du PIB. Si nous revenions au taux 2,5 points comme en 1990 avec à l'époque 36% de dette publique,[ bonjour les dégâts !]

4. "préserver le pouvoir d'achat". L'inflation remonte à 1,1%. Nous étions habitués à 0,5% par an, en particulier grâce au prix du pétrole. Le ralentissement des hausses de salaires est une réalité, et depuis 2012, il s'agit d'un point de perdu. [A noter que lorsque nous parlons de hausse des salaires, il s'agit d'une moyenne. Si les salaires des déciles supérieurs progressent plus vite que les déciles inférieurs, la réalité vécue par la majorité des salariés est toute autre que celle d'un pouvoir d'achat qui s'améliore...]

5. "redresser la compétitivité héxagonale". Le pacte de responsabilité n'a pas eu d'effet. De l'indice 100 en janvier 2008 (base), nous sommes à 86,3 en février 2017. La baisse du coût du travail seule a montré pour le moins son inefficacité. Il faut agir sur la compétitivité hors-coût c'est-à-dire sur la formation, la qualité des produits, l'innovation, le management, ce qui peut permettre de créer une vraie valeur ajoutée à nos productions. [Mais il est plus facile pour le MEDEF de réclamer plus de baisses de charges et de dérégulation du marché du travail que de s'atteler à cette tâche. On ne peut pas dévaluer l'euro, faisons de la désinflation compétitive par les salaires. Facile !]

6. "amener les entreprises à investir davantage". La politique de baisse des charges a permis d'augmenter les marges des entreprises . La part des dividendes dans leur valeur ajoutée est restée stable . Les investissments ont progressé d'1 point par rapport à leur valeur ajoutée mais surtout grâce à la mesure fiscale dite de -suramortissement- qui permet aux entreprises qui investissent de diminuer leur impôt sur les sociétés. La reprise des investissements restent cependant limitée malgré le coût pour les finances publiques.

7. "faire vraiment reculer le chômage". 6,6 millions d'inscrits à Pôle Emploi dont 5,5 millions sont des demandeurs d'emploi, les autres sont en emploi aidé ou en formation. En particulier, les plus de 50 ans sont 2,7 fois plus nombreux qu'en 2008. Quant au taux d'emploi des 25-54 ans il a baissé de 4 points depuis 2008.

8. "limiter la précarité de l'emploi". Le nombre des contrats à courte durée (moins de 1 mois) est passé de 1,7 milions par trimestre en 2000 à 4,7 millions aujourd'hui. Le nombre de personnes qui ont travaillé quelques heures par mois (catégorie B et C) a doublé depuis 2008.[ Ainsi pour les tenants des politiques libérales, ] la lutte contre le chômage passe par une précarisation et une paupérisation accrues de l'emploi.....

9."ramener les inégalités au niveau des années 1990". Deuis 2013, les inégalités sont reparties à la hausse. L'échec de la lutte contre le chômage  comme les politiques fiscales suivies ont maintenu le niveau des inégalités très supérieur à celui d'avant la crise (de 2008).

10. "combler la fracture sociale". Espaces ruraux et villes moyennes qui s'appauvrissent, services publics (écoles, hôpitaux, postes) qui réduisent la voilure dans les territoires ruraux que fuient les médecins libéraux tandis que l'emploi et l'activité se concentrent de plus en plus dans quelques grandes métropoles. Parallèlement, on trouve les territoires les plus pauvres du pays dans ces grandes métropoles,au sein des zones les plus riches (ségrégation scolaire et dans le logement, discrimination dans l'emploi et insécurité)

11. "construire une école de la réussite pour tous". Notre  système scolaire est à 2 vitesses: il forme plutôt bien une élite de qualité... mais il laisse de côté une grande fraction des jeunes qui sont mal formés. Cette division recoupe largement les positions sociales des parents. Notre système scolaire est l'un de ceux qui reproduit le plus les inégalités sociales de départ.

12."accélérer la transition énergétique". Malgré le Grenelle de l'environnement de 2007 et l'engagement confirmé par la loi sur la transition énergétique de 2015 et la COP 21 conclue par l'accord de Paris sur la lutte contre le changement climatique, les dossiers avancent toujours très peu. Utilisation massive des pesticides, concentration des particules fines dans nos villes, transition écologique à la peine avec une production d'énergie d'origine renouvelable très en retard par rapport aux objectifs décidés en 2008 pour échéance 2020. Retard accru au cours du dernier quinquennat.

[Bon courage donc, monsieur le Président. Le poids des lobbys et des réseaux d'influence, des élites sclérosées confites de mauvaises habitudes et baignant dans l'autosatisfaction vous aideront sans nul doute à réaliser ces 12 travaux, tous prioritaires. Et en 5 ans. Leur sens des responsabilités et de l'intérêt général prendront enfin le pas sur leur propension à nier les réalités sociales et vous aideront à prendre les bonnes décisions. Bien sûr, avec votre  programme économique, quelques doutes peuvent s'immiscer dans nos esprits. On ne voit pas trop un changement de trajectoire mais un bon coup de vent permettra peut-être d'amener le déport nécessaire...]

[  ]: commentaires personnels

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.