Le vieux monde est au pouvoir et le restera probablement en 2017. Le vieux monde productiviste , celui des vieilles recettes néolibérales, du gaspillage, de l'exploitation folle des ressources naturelles, de l'hyper-consommation, de l'individualisme onaniste, de la fuite en avant pour ne pas chuter, de la vacuité et du mensonge, ce vieux monde moribond qui sent déjà la pourriture continuera à perpétrer ses méfaits. Les vieux et les jeunes-vieux « pros » de la politique ont façonné méthodiquement la société actuelle. On peut mesurer leur incompétence abyssale ! Ils rendront des comptes, un jour, peut être. L'impunité, ça commence à bien faire ! Oui ? Non ?
Oui, nous sommes las de leur coït avec le MEDEF et avec la finance criminelle. Nous sommes las des liaisons dangereuses entre la haute administration et les milieux d'affaires, nous sommes las des manigances des lobbys et de leurs entourloupes. Nous sommes las d'entendre les milieux politiques et économiques assurer qu'il n'y a pas d'alternatives aux politiques néolibérales, celles qui mènent objectivement au suicide collectif.
Nous n'avons pas besoin de contrôleurs de gestion pour diriger le pays. De besogneux du chiffre et de la statistique. La France n'est pas une entreprise privée. Le Pays demande, il me semble (?) un projet mobilisateur de toutes les énergies et une vision qui « enchante » l'avenir. Que nous proposent les prétendants au trône républicain, la droite libérale, identitaire et conservatrice ? Des mesures chocs, celles qui conduisent à l'explosion des inégalités sociales, à la précarité généralisée, à la fin de la protection sociale pour tous. De la sueur et des larmes. Pour les mêmes. Tout cela nous le savons. Des mesures chocs, oui, nous pouvons leur en servir. Et de fortes et de salutaires. Elles mettront l'éthique politique et l'application de réformes institutionnelles au centre des préoccupations et de l'action. Un débat sur le contenu de ces réformes institutionnelles devrait s'engager maintenant. Une plate forme citoyenne peut être lancée avant les présidentielles sur ce sujet, priorité de toutes les priorités. Des propositions nous pouvons en faire ! *. Au moyen d' une pétition et de millions de signatures . Et un référendum exigé ensuite. Redonner confiance aux citoyens. Rénover la Démocratie de fond en comble. Il ne faut pas compter sur la « représentation »nationale (!) confite dans ses privilèges (pas dans son intégralité heureusement, de nombreux députés et sénateurs font le boulot) pour engager les réformes indispensables. Le statu quo convient parfaitement à la vieille garde parlementaire et aux jeunes loups qui se pressent aux portes du pouvoir et sur les plateaux télé. Peu importe le dégoût et les désillusions, peu importe l'abstention, les votes nuls et l'extrême droite aux portes du pouvoir! Avant de parler économie, parlons éthique, rénovons les mœurs et les pratiques politiques. Les réformes économiques passeront après. La transition écologique et énergétique en sera le fil conducteur.
La gauche sociale-libérale européenne a failli en renonçant à ses valeurs sous les coups de boutoir du néolibéralisme. Elle a choisi l'accommodement avec la doxa et les solutions néolibérales pensant sauver les meubles. Le néolibéralisme, premier responsable de l'enchaînement de nos problèmes actuels a obtenu ainsi , situation paradoxale, la peau de cette gauche-là.
Mais aujourd'hui, qui pour relever le défi démocratique ? Qui pour rassembler une majorité de citoyens convaincus par un projet politique crédible et motivant ? Levez les mains. A gauche, les luttes d'appareils et des ego surdimensionnés persévèrent comme à l'accoutumée dans leur œuvre délétère. Au final, il restera un désert à contempler. Des regrets voire des remords . Et l'abstention le 23 avril et le 6 mai 2017 ? A moins que la bataille pour une éthique de la politique s'engage.
*quelques propositions (cf article du 25 mai 2016):
- revenir au septennat mais un septennat non renouvelable. Fini les « 3 ans je gouverne et les 2 ans qui restent je manœuvre pour me faire réélire. »
- rendre incompatible le mandat parlementaire avec un mandat local (conseiller municipal, conseiller départemental, conseiller général) ou avec une fonction exécutive locale (président de conseil régional, président de conseil départemental, maire). Il faut instaurer le mandat unique .
- limiter le nombre de mandats à 2.
- imposer une limite d'âge, 70 ans, pour les parlementaires et les personnes exerçant une fonction exécutive locale.
- interdire le cumul d'un mandat parlementaire avec certaines professions comme avocats d'affaires, un mélange des genres malsain.
- supprimer la pratique de la réserve parlementaire, source de clientélisme.
- supprimer l'ENA, vivier où se reproduisent nos élites, les futurs squatters des cabinets ministériels et de la Haute Administration (la promotion Voltaire par exemple).
- interdire les allers-retours entre les fonctions publique et le privé.
- revenir sur la nomination automatique des anciens présidents de la République au Conseil constitutionnel
- supprimer les privilèges accordés aux anciens présidents de la République : bureau, secrétariat, voiture avec chauffeur, personnel de sécurité, etc...Après leur mandat, ils redeviennent des citoyens « normaux ». A la clé, 10 millions d'euros d'économie. Idem pour les anciens premiers ministres.
Liste non exhaustive ….