Mélenchon-Le Pen, faites-nous peur !

Le mouvement de fond pourra s'exprimer dans les urnes à travers 2 protagonistes de la Présidentielle 2017, l'un situé à gauche de la gauche de l'échiquier politique, l'autre à droite de la droite. Ce mouvement est la volonté pour une part significative de l'électorat de "renverser la table". Elle se traduira légitimement par le bulletin de vote. "Renverser la table", celle autour de laquelle les - élites- économico-financières et politico-médiatiques se pressent dans un entre-soi des plus agréables. Avec J.L.Mélenchon et Le Pen, la table sera renversée. Aucun doute. Mais au final, renversée sur qui ? Les cibles seront-elles atteintes ?. Autre remarque sur l'étrange "atmosphère" qui règne sur cette campagne électorale: le rôle prépondérant du style dans le choix de très nombreux électeurs. Le style fait l'homme, il fait le candidat en haut de l'affiche électorale. Prestance devant les caméras, qualité de l'élocution, bons mots, verbe haut, silhouette attrayante. Le style télévangéliste fait recette ( le duo Macron-Mélenchon) Les églises se remplissent, les sermons électrisent, la communion entre les fidèles est totale. Les programmes apparaissent pour ce qu'ils sont devenus, un accessoire. Ainsi sur l'Europe, ces 2 candidats veulent du radical, du définitif, ça passe ou ça casse. Pour l'un, soit le -teuton- plie devant ses exigeances non négociables soit la France se retire sur ses terres ancestrales. Euro, bye bye ! UE, KO définitif. Retour à la case départ. Pour l'autre, opération barbelés autour de nos frontières et retour au franc cocorico. Xénophobie, racisme, chasse à l'émigré, arabe de préférence, bouc émissaire idéal par ces temps de crises, économique, sociale et morale. Ainsi également sur la Démocratie. Les affinités de J.L. Mélenchon pour certains leaders politiques d'Amérique Latine et pour celui de Cuba, leaders à la tête de régimes devenus autoritaires, laissent perplexes à tout le moins. Mais ne faisons pas de procès d'intention. Par contre, concernant Le Pen et son sourire carnassier, chacun connaît la suite de l'Histoire ou feint de l'ignorer (ou pire la souhaite). Ce sera le régime sauce poutinesque ou erdoganesque sans l'Islam (!) : mise au pas des opposants politiques, des juges, des médias, des syndicats et autres corps intermédiaires. Mais tout ça c'est de l'accessoire. Le style avant tout vous dis-je.Donc, barre à gauche-gauche et barre à droite-droite toute. La tentation est grande. "Faites nous peur". Près de 45% de l'électorat s'apprêtent à succomber au charme de l'inconnu. Sans compter les près de 20%, irresistiblement attirés par une canaille, sans honneur, sans parole et sans morale. Les citoyens réclament des politiciens vertueux sauf lorsqu'il s'agit d'un représentant de leur camp. L'aventure s'annonce grisante. Mais le 7 mai, s'il fallait choisir entre les 2 aventures, bien sûr je n'hésiterais pas. Par contre, la passion raisonnée prendra peut être le pas sur les passions exacerbées par les uns etpar les autres lors des Législatives des 11 et 18 juin. Un Président seul dans son Palais sans une majorité parlementaire pour gouverner c'est un canard sans tête. Il faudra bien en venir aux accords sur un contrat entre partenaires, clair et expliqué aux citoyens. A moins de vouloir changer de régime politique.....