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Billet de blog 1 septembre 2017

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"Frères humains qui après nous viv(r)ez..."

.... je ne voudrais pas être à votre place. Nous arrivons au bout, la route fut longue. Terminus, tout le monde descend. Nous nous fracassons contre des réalités suintant la mort, fruits de notre stupidité et de notre aveuglement.

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Nous arrivons au bout, la route fut longue. Terminus, tout le monde descend. Nous nous fracassons contre des réalités suintant la mort, fruits de notre stupidité et de notre aveuglement. 40 ans, 50 ans, quel sera le répit que s'autorisera cette Humanité si peu humaine ? Connaîtrons-nous l'indispensable IPhone 20 ? Les générations nées après les années 1970 paieront l'addition et viendra le moment du solde de tout compte. Victimes consentantes, "malgré-eux", profiteurs-prédateurs comme suiveurs-dépendants, pas de détail. Les discours des climatologues qui alertent depuis le début des années 1990 * sur la pente mortelle que nous avons empruntée sont restés sans effet ou seulement à la marge. La prise de conscience de certains ne fait pas le poids face à l'inertie de la masse adepte de la course à l'échalote. Arrogance des uns (les pays nantis), suivisme compréhensible des autres (les pays en voie de développement dits émergents). Nous avons pillé, ils pilleront, nous avons massacré ils massacreront. Nous avons accumulé ils accumuleront. Pas longtemps. Ils arrivent trop tard pour partager le festin. Les victuailles sentent déjà le grillé.

Le capitalisme à la sauce libérale et financière, le court-termisme et la spéculation tous azimuts, le goût du pouvoir de quelques uns, les lobbys assassins et les actionnaires-spéculateurs, les multinationales hors contrôle, les spécialistes de l'optimisation fiscale agressive, notre passivité et notre consentement au pire, l'aveuglement tellement confortable des uns et des autres, tout concourt à cette fin prévue dans les quelques décennies à venir. Comment croire que les compagnies pétrolières (nous avons consommé 1200 milliards de barils, il en resterait 1500...), gazières et minières arrêteront de forer tant que les profits seront à portée (il faudrait stopper le "pompage" dans les 20 ans à venir), comment croire que nous accepterons de modifier nos comportements d'hyper-consommateurs de produits inutiles mais tellement bien marketés et que ceux qui ne sont pas encore à notre table accepteront de ne pas goûter à nos plats faisandés, comment croire à la fin des gaspillages, à la fin de la dégénérescence programmée des produits de consommation, à la fin de la mondialisation qui permet de multiplier les échanges commerciaux avec la pollution qui l'accompagne, comment croire que nous accepterons de limiter nos déplacements, comment croire que nous mettrons h.s. la climatisation de nos habitations alors que la température de l'air ne cesse d'augmenter, comment croire que les avancées technologiques issues des sciences arriveront à contrebalancer puis à réduire de façon drastique dans les 10 ans à venir tous les rejets de CO2 et autres gaz à effet de serre ? Dernière limite, 2020, date à laquelle les rejets devaient atteindre leur pic, que la courbe ensuite s'inverse et que les rejets diminuent ! Qui peut le croire ? Comment croire que la notion de taux de croissance soit mise au rencart, ce totem indéboulonnable devant lequel se prosternent politiques et économistes pontifiants confits de certitudes, fanatisés par leur foi quasi religieuse dans les bienfaits du Marché tout puissant ?  Oui, qui peut le croire ? Le système économique actuel n'est pas remis en cause par nos dirigeants. Il ne le sera pas. Plus de 3° au lieu de 2° minimum, telle est l'augmentation de température qui ressort des engagements cumulés des Etats signataires suite à la COP 21 de décembre 2015 (Accords de Paris). Aucune contrainte, aucune mesure coercitive obligeant les Etats à mettre en place les actions qui permettraient d'arriver à cet objectif. 2 ans se sont écoulés. Avons-nous modifié le trajet ? Non. Et il nous resterait 3 ans pour qu'enfin une rupture s'affirme nettement... ! Aujourd'hui les experts du GIEC pensent-ils vraiment qu'il n'est pas trop tard pour agir efficacement afin de limiter la casse ? L'inertie considérable du système climatique rendait les mesures  urgentes. Elles n'ont pas été prises. Le processus mortel est enclenché,  le véhicule fou même sans carburant continuera à dévaler la pente. Tout ce que nous ajoutons à la chaudière aujourd'hui a des effets multiplicateurs sur le changement climatique. Inertie du système climatique et inertie de nos dirigeants politiques, les 2 inerties cumulent leurs effets.

3 ° à 4 ° minimum si nous agissons aujourd'hui. Oublions. Efforts tardifs et dérisoires. D'ailleurs, au niveau de l'UE, existe t-il une Politique Environnementale Commune à l'identique de la P.A.C ? Non. Notons au passage que l'UE "n'est "responsable que pour 10 % des émissions... La remise en cause par le commis dévoué du lobby bancaire, E.Macron, Président des 1% (les plus riches) de la taxation des transactions financières qui devait être une source de financement pour la lutte contre le réchauffement climatique est une preuve d'un aveuglement mortifère sur le drame en cours. Conclusion: aucune volonté européenne sur le sujet. On retrouve cette même incapacité due à un consensus idéologique lorsqu'il s'agit de mettre en place pour un mieux disant, une harmonisation fiscale et sociale. Donc plus de 4° probablement bien avant 2100. L'emballement du système climatique en cours permet déjà d'évaluer les catastrophes à venir et leurs conséquences sur l'alimentation, l'accès à l'eau potable, la disparition progressive puis accélérée des écosystèmes, les terres agricoles brulées devenues stériles, l'élévation du niveau des océans ( 50 cm à 1m voire probablement plus) avec pour corollaire un écoulement des eaux continentales rendu difficile (nos réacteurs nucléaires seront "les pieds dans l'eau" !), l'immigration de masse vers des terres provisoirement plus hospitalières, les guerres et les émeutes pour la survie qui s'en suivront. Sur le plan politique, des régimes autoritaires pour tenter d'imposer un minimum d'ordre dans un chaos généralisé et protéger des frontières illusoires (une armée de robots tueurs en cours de fabrication aux Etats Unis y aideront) . Le thème de la Sécurité est déjà un sujet porteur...." Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre et finit par perdre les deux" ( B.Franklin). Les systèmes de contrôle et de surveillance des individus déjà en place se perfectionnent. Les réseaux sociaux apportent leur contribution à ce flicage généralisé. La Société logarithmisée s'est installée au su et au vu de chacun. La science-fiction d'hier, 1984 (G.Orwell), Soleil Vert (film de R.Fleischer), Mad Max (film  de G.Miller), Minority Report (film de S.Spielberg) etc... est rejointe par la réalité d'aujourd'hui. Ainsi, concernant le thème du dernier film cité, la droite française actuelle propose d'arrêter préventivement, sous prétexte de la lutte antiterroristes, les personnes suspectes de radicalisme islamiste....

Il faut absolument relever une évidence: le capitalisme d'aujourd'hui est antinomique avec le respect de l'environnement et donc la lutte contre le réchauffement climatique. Sauf à croire que le capitalisme puisse se réformer du sol au plafond, objectifs et fonctionnement ! Donc un autre régime économique à définir dans l'urgence... Les forces politiques qui défendent le système économique néolibéral et maintiennent le statu quo sont les nervis d'une minorité qui n'a cure du devenir de l'Humanité. Le court terme, toujours le court terme. "Après nous le déluge" et les autres calamités. Les mêmes sont les propagandistes d'une Société où l'exigence de sécurité prime toute autre demande légitime des citoyens comme la sécurité sociale. Droite de plus en plus fascisée, faux-jetons adeptes du ni droite ni gauche ou gauche molle, cet objet politique non identifiable, (le centre = le vide absolu), tels sont les choix politiques en France. Nous élisons de tout petits gestionnaires rabougris des affaires courantes qui n'ont qu'une obsession: la dette financière que nous laisserions aux futures générations. Et la super-méga-dette écologique ? Sous le tapis ?  Ailleurs, démocraties dévoyées, régimes autoritaires ou totalitaires, théocraties et quelques îlots où survit un régime démocratique digne de ce nom. Il faut le reconnaître, le discours capitaliste est intelligent, malin, astucieux. Ce discours raconte une fable, chacun a sa chance, et ça marche. Aucune autre fable porteuse d'idéologie n'a fonctionné aussi bien et aussi longtemps. Dramatiquement risible. Le courage nous manque de croiser les bras et de dire stop. Nous préférons croiser les doigts. On ne sait jamais, ça pourrait marcher. Et bien non, ça ne marchera pas. Chacun pour soi et la fin pour tous.

Les principaux responsables seront-ils jugés par un Tribunal International (la C.P.I par ex) jugeant le crime contre l'Humanité caractérisé par la destruction de l'environnement et les conséquences du réchauffement climatique sur les populations ? Les dirigeants obscènes de la Finance internationale à l'origine de la crise des subprimes commencée en juillet 2007 (10 ans, hier) coulent des jours heureux, les poches pleines du fric volé aux épargnants. Criminels responsables de chômage de masse, de ruines, de désespoirs et de suicides, ils ne seront jamais jugés, protégés par des dirigeants politiques au mieux apathiques car sans réel pouvoir, au pire complices, inféodés à un système économique dégénéré. Sauf à créer un Tribunal populaire élu démocratiquement hors des instances internationales impotentes comme l'ONU, cette engeance ultra-minoritaire issue des mondes politique, économique et financière n'aura jamais à rendre de compte pour cet humanicide. Les lobbies de l'industrie chimique, militaire, de l'agro-industrie etc... les bourses de New York, le Nasdaq, le London Stock Exchange, Euronext, les bourses de Shanghai, de Hong Kong et de Tokyo nous dirigent d'une poigne d'acier en toute impunité vers un futur proche intolérable mais accepté, drogués que nous sommes.

Il faut le reconnaître. Nous portons une part de responsabilité. Nous consentons à notre asservissement. Faute à la fameuse résilience tant à la mode ? La Boétie l'écrivait: le pouvoir (hier d'un roi ou d'un tyran, aujourd'hui pouvoirs économique et financier) n'existe que parce que ceux sur lequel il s'exerce y consentent (La Boétie). Nous avons le pain (sec ou brioché tartiné de pâté ou de caviar selon notre bonne fortune) et les jeux. Pensons à la saga Neymar de cet été. Affligeant, "monstrueux"et désespérant. Cette affaire parle de nous, de l'état moral de nos Sociétés et de l'échelle de valeurs qui structure nos comportements. Les veaux d'or d'aujourd'hui: les footeux qui tapent dans la baballe afin d'atteindre l'orgasme en faisant pénétrer le ballon dans les filets et les stars du showbiz qui étalent leurs histoires de cul sur les réseaux sociaux et dans les médias avides de faux scandales !

Alors puisque la messe est dite: pour ceux qui le peuvent, profitons de l'orchestre jouant les dernières mesures, buvons, chantons, prenons du plaisir, allumons des feux d'artifices, faisons l'amour (sans procréer mais les perturbateurs endocriniens font déjà le boulot!), redécouvrons la tendresse. Et que la fête ultime commence ! "Frères humains qui après nous viv(r)ez, N'ayez les cœurs contre nous endurcis ...Quant à la chair, que trop avons nourrie...."

* quelques dates: création du GIEC 1988; 1er rapport du GIEC 1990; Sommet de la Terre à Rio de Janeiro 1992; 1ère Conférence des Parties (COP 1) à Berlin 1995; Protocole de Kyoto 1997; Conférence de Copenhague 2009; Accords de Paris (COP21) 2015; et strictement au niveau français, Grenelle Environnement 2007; Loi relative à la transition énergétique 2015.

Note: la farce de la voiture électrique, prétendue solution à la pollution ! Oui en faisant l'impasse sur quelques petites problèmes. Par exemple, parlons des composés de la batterie dont le lithium, le manganèse et le phosphate de fer pour les électrodes. Le lithium est extrait de roches. Réserves estimées à 40 millions de tonnes. Essentiellement en Bolivie et Chine puis en Australie, Chili, Argentine. Le lithium a de nombreuses utilités, en chimie fine, dans les industries du verre et des céramiques etc...L'extraction est- elle propre ? Impact sur l'environnement ? Sûreté dans le temps des approvisionnements ? Quid du coût du recyclage des batteries qui sera de toute façon incomplet ? Et les millions de bornes pour recharger les véhicules ! Coût estimé pour la France: 180 milliards. Que se passera t-il lorsque ces millions de véhicules seront en charge en même temps ? Et le temps d'attente pour recharger les batteries dans les stations-services ? La voiture électrique est la fausse bonne solution pour nous obliger à consommer de l'énergie nucléaire coûte que coûte.

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