Tapie dans et entre les mots. Alien réveillé par de lugubres despotes et des clowns rigolards à la chevelure jaune, éructant les mots que d'aucuns espèrent. Ils applaudissent. Ils en demandent encore et encore. La peur enfin chez les autres, ceux d'en face, si différents. Et chercher un foutu espoir dans cette caverne sombre.
Immigration, sécurité, haine, débat, discours, haine, le blanc, le noir, le marron, le jaune, le rouge, haine, idées, arguments, raison, haine, politique, justice, médias, haine, réseaux sociaux, école, jeunes, vieux, haine, les uns, les autres, surtout les autres, haine, privé, public, haine, ceux d'en haut, ceux d'en bas, haine, ceux qui travaillent, beaucoup, un peu, pas du tout, haine, élite, peuple, haine, populisme, fascisme, fanatisme, haine, religion, intégrisme, intolérance, haine, les Droits de l'Homme, la solidarité, haine, démocratie, liberté, haine, démocratie, égalité, haine, démocratie, fraternité, haine, tout n'est que haine, dégoût et résignation, aujourd'hui moins que demain. La haine est le présent et l'avenir de l' Homme. Entretenir sa haine, méticuleusement, jalousement, la tenir bien au chaud, la servir en permanence. Avec amour. Ne pas la craindre, cette pommade cicatrisante à nos blessures intimes. Elle est devenue l'unique remède à la peur qui l'accompagne, cette compagne initiatrice et jalouse.
L'indifférence des riches les préserve du sentiment de haine. Pas besoin. Ils restent ailleurs, ensemble, bien serrés. Les animaux ressentent-ils de la haine ? Le rire et la haine sont-ils propres à l'Homme ? Rire, la haine chaude dégoulinant dans les viscères. Affirmer ainsi et enfin notre supériorité. Avec délectation.