Ils disent ce que nous sommes devenus et ce que nous deviendrons. Nos mots sont des signes qui parlent du présent et décrivent un futur. Ils ne trompent pas, ils signifient. Ils ne sont pas de passage, ils persistent dans le temps. Ils imprègnent nos esprits, les modèlent, tiennent en respect notre esprit critique, ils sont l'alpha et l'oméga qui empêchent toute possibilité de concevoir autrement un "avenir désirable". Mots symboliques structurant nos vies, ils participent à notre enfermement.
-compétitivité-rentabilité- adaptabilité- croissance- performance- concurrence- P.I.B- "réformes"- utilité- plus- maintenant
Bonheur, bien-être, "perdre son temps", rêve, utopie (terme discrédité), espoir, inutilité, "laisser-aller", instruction ( et non formation c'est-à-dire formatage), quelques mots abandonnés sur la route de la modernité, des épaves, des concepts sans défense, ringardisés, devenus inconsistants comme vidés. A l'homo sapiens s'est donc substitué l'homo - economicus / utilis - . Sa valeur monétaire est mise en équation, aujourd'hui dans les pays en paix, supérieure au prix d'un robot.
Si ces mots demeurent des totems, pouvons-nous discerner ce qu'il adviendra de notre Humanité dans les 20 prochaines années ? Mais selon toute vraisemblance, nous avons probablement dépassé la croisée des chemins.