Bertrand de Kermel

Abonné·e de Mediapart

87 Billets

0 Édition

Billet de blog 5 février 2014

Bertrand de Kermel

Abonné·e de Mediapart

Les inégalités, le chômage et la mondialisation

Elus politiques, partis politiques, société civile, syndicats, entreprises (grandes et PME) : au travail !

Bertrand de Kermel

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Elus politiques, partis politiques, société civile, syndicats, entreprises (grandes et PME) : au travail !

 Trois messages forts sont à retenir du dernier Forum de Davos : 

  • Les inégalités ont atteint un tel niveau qu’elles menacent l’équilibre des sociétés.
  • les 75 millions de jeunes sans emploi dans le monde sont une poudrière
  • Les Hommes politiques et les très grandes entreprises sont aujourd’hui en face d’un échec collectif sur la façon de gérer les conséquences de la mondialisation.

Dans une chronique d’une exceptionnelle gravité, qui aurait dû figurer en première page de toute la presse mondiale, Monsieur Klaus Schwab, fondateur et Président du Forum de Davos, a écrit :  

« .…J'estime que cette situation est le résultat d'un échec collectif face à la façon de gérer les conséquences de la mondialisation. Un échec qui s'est construit pas à pas au cours des dizaines d'années qui viennent de s'écouler. Au fond, le message délivré par les militants antimondialisation au tournant du siècle dernier était juste. Notre système international de gouvernance n'est plus adapté face à un monde qui change à une allure si rapide. Il est à l'évidence inadapté face à la complexité des bouleversements qui sont à l'œuvre… ».  

Vous trouverez l’intégralité de cette chronique d’une très grande lucidité sur le site du Comité Pauvreté et Politique : http://www.pauvrete-politique.com/spip.php?article158. Elle est parue dans le journal Les Echos du 20 janvier 2014.

Il faut maintenant en tirer toutes les conséquences. 

En dérégulant à l'excès, nous avons eu les dumpings, et une concurrence qui n'était plus loyale mais déloyale. Nous avons laissé s'installer une mondialisation fondée sur la croissance externe, où chacun cherche à se développer en prenant les entreprises, les emplois, les parts de marché des autres. Cette mondialisation nous n’en voulons pas.

La mondialisation au service de l’Homme ressemble au contraire à celle où, au lieu de prendre aux autres à coups de dumpings monétaires, sociaux, fiscaux, écologiques, chacun appuiera son indispensable développement économique sur le progrès social, le respect de la nature, et l'amélioration de la qualité de vie. C’est une mondialisation où l’Organisation Mondiale du Commerce cessera de décider seule de tout, et où les accords sur le commerce mondial prendront en compte les dimensions sociale et environnementale.

Depuis les années 80, les élus politiques ont donné les clés de la maison « mondialisation »  aux très grandes entreprises mondiales, se contentant de parapher les traités négociés par elles. Cette médiocrité nous a conduits à l’impasse. Ne recommençons pas les mêmes erreurs.

Soit les peuples laissent leurs élus tout déléguer à nouveau aux très grandes entreprises, (C’est ce qui se passe aujourd'hui dans la négociation de l’accord transatlantique entre les Etats Unis et l’Union Européenne) soit ils prennent conscience que dans une démocratie, c’est à eux de décider en dernier ressort.

Ce n’est pas gagné d’avance. Dans sa chronique, Klaus Schwab conclut par  ces mots, qui ne laissent aucun doute sur sa pensée : « Le thème de notre réunion, la réorganisation du monde, doit les aider (les dirigeants participant cette semaine au Forum de Davos) à prendre la mesure des révolutions à l'oeuvre et à trouver les réponses aux tremblements de terre qui nous attendent ». En clair : « nous continuons à décider seuls sur la mondialisation, c’est notre terrain de jeu ».

Voilà pourquoi j’ai sous-titré cet article par les mots : « Elus politiques, partis politiques, société civile, syndicats, entreprises (grandes et PME) : au travail ». 

 « Au travail » en s’appuyant sur toutes les expertises possibles et en particulier celles des plus grandes entreprises mondiales, dont personne ne peut se passer, mais pas en leur déléguant 100% de la réflexion et de l’action.

Bertrand de Kermel

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.