Ode à Jupiter
Du haut de Son Olympe, entouré de nuées,
S’essuyant les souliers sur un tapis de dieux,
Ministres obséquieux, éponges à huées,
Qui prennent tout le grain de nos haines sur eux,
Jupiter prend plaisir au saccage des droits
Conquis au prix du sang par un peuple opiniâtre,
Sachant quand il le faut en remontrer aux rois
Qui dans le vain miroir d’un titre s’idolâtrent.
C’est un plaisir petit, de tyran d’opérette,
Qui hors de la mêlée, au front de la révolte,
Rogue, roulant les yeux, les muscles qu’on Lui prête,
Non comptable des fruits que son règne récolte,
Envoie une armada venger sa grosse tête,
Par réflexe de nain face au peuple géant,
De cerveau rétréci que tout voisin embête,
Dont la foudre en tombant proclame le néant.