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Ah, le désormais fameux coup de marteau vert de notre Ministre des Affaires Étrangères annonçant la bonne nouvelle d’une conclusion heureuse de la COP 21…
Il nous monte une larme à l’œil en y repensant, mais elle redescend aussitôt dans sa glande si l’on songe que cette COP s’est tenue au Bourget, cadre régulier d’un salon international de l’armement où les pays les plus pollueurs et les plus sanguinaires de la planète, chouchoutés par notre diplomatie verdissante, viennent reconstituer leurs sombres arsenaux.
Ce coup de marteau était celui d’un commissaire-priseur : on a bien empaqueté l’espérance et hop, adjugée vendue. À vil prix, vu l’énormité des enjeux. Du chef d’état jusqu’au simple citoyen en bout de chaîne médiatique, chacun a eu droit à son morceau d’espérance, praliné d’effusions autosatisfaites, histoire de passer les fêtes sans un boulet dans l’estomac. Pendant ce temps, pour des dizaines de millions de Terriennes et de Terriens, il n’est déjà plus question d’espérer survivre là où ils sont.
Alors, pour celles et ceux qui gardent leurs yeux et leur porte grands ouverts, il reste le sourire quand tout se met à grimacer, ce sourire triste qui abandonne au rire la joie dont il ne veut plus, comme disait le délicat Henri de Régnier, dernière lueur avant la nuit complète.
C’est sur ce sourire triste d’Ali Farzat, talentueux dessinateur de presse syrien, que je vous donne rendez-vous en l’an 2016.
Bon réveillon à toutes et à tous.