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Billet de blog 13 septembre 2022

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NOS FUTURS PARLEMENTAIRES

La campagne de parrainage, de dépôt des listes, de compromissions, de guerre de position, d’égo, et son lot d’invectives nous donnent une idée du profil de nos futurs représentants.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Le 31 juillet 2022, le Sénégal, du haut de ses soixante-deux ans, enverra à l’Assemblée nationale cent soixante-cinq de ses fils et filles pour une durée de cinq ans, dans l’optique de représenter la Nation tout entière.

Placée au cœur de notre démocratie procédurale, cette institution revêt une importance particulière dans la construction de notre pays. Comme le dispose l’article 59 de la Constitution : « l’Assemblée nationale exerce le pouvoir législatif. Elle vote la loi, contrôle l’action du gouvernement et évalue les politiques publiques. »

Par conséquent, les élections législatives à venir sont un enjeu majeur de la vie de notre République laïque, démocratique et sociale. Ce faisant, les députés qui vont siéger au parlement, après le scrutin du dimanche 31 juillet, doivent être des gens responsables, compétents et rigoureux dans le travail. Car ces futurs législateurs sont appelés à résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les invisibles, les précaires, et les laissés-pour-compte. Mais la récente campagne de parrainage, de dépôt des listes, de compromissions, de guerre de position, d’égo, et son lot d’invectives nous donnent une idée du profil de nos futurs représentants.

Cette opération a encore illustré la mesquinerie d’une grande partie de la classe politique sénégalaise. Et cela me fait dire que cette flopée de gens n’a aucun projet de transformation politique ou sociale, à part se servir.

La pauvreté qui ôte la dignité de millions de gens. La faillite de l’école républicaine, institution qui ouvrait le champ des possibles aux laissés-pour-compte. L’hôpital public qui abrège des vies, faute de moyens et d’humanité. Les pensions de retraite dérisoires, la condition des femmes, les enfants talibés qui errent dans les rues, les conséquences du coronavirus et du conflit russo-ukrainien sur notre économie extravertie, l’impact du réchauffement climatique dans nos bassins de vie, la crise au Sahel, la gestion des futures recettes du pétrole et du gaz, les inégalités juridiques, les blessures secrètes inscrites sur le corps social, l’intolérance religieuse montante, les insultes à l’égard des institutions de la République. Nos jeunes qui échouent sur les côtes européennes, toutes ces questions majeures ne les intéressent pas. Très peu d’entre eux sont soucieux d’améliorer les conditions d’existence des populations.

C’est triste à dire, mais ces arrivistes, ces gens sans vision ne changeront pas la vie de ceux qui souffrent. Car « nos acteurs politiques sont dépassés par la marche du monde, et surtout n’ont aucune maîtrise des enjeux de l’heure », comme me le disait avec justesse un camarade d’esprit, fin observateur de la vie politique sénégalaise.

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