Et voilà: le commentaire qui suivra ce billet sera le 1000ème de votre serviteur à se voir semé dans un fil p-a-r-t-i-c-i-p-a-t-i-f. Oh, pas de quoi en tirer quelque gloire, mais l'occasion tout de même de réfléchir au bien-fondé d'un tel investissement-temps.
Wikipedia , qui avance la proportion d'un cinquième de l'humanité ne sachant pas lire, ne fournit pas de chiffre pour l'illettrisme. En France on est moins touché par le phénomène, mais imaginez tout ce « pool » de lecteurs et lectrices perdus pour la cause, comprenez la lecture de nos précieux commentaires ! Cela lui fait de toutes façons une belle jambe, à l'humanité que je me perde en compliments sur le billet d'untel (pardon d'avance à pseudo untel au cas où) ou que je voue le gourou et toute son équipe aux gémonies !
Quel qualificatif employer pour ce passe-temps : enrichissant, divertissant, excitant ? ...enivrant ? Oui, il y a un peu de ça : on y goûte, on y revient et la trappe se referme un peu comme avec le vin si l'on n'y prend garde. Et comme dans toute bonne œnothèque qui se respecte, les crûs diffèrent en goût et qualité, on y trouve même de la piquette parfois ; à mille cela frôle déjà la dépendance sévère aux effets incontrôlables : œil rivé sur la progression du tracteur (je l'aime bien ce néologisme là : il me fait toujours penser à Bayrou), sous-fenêtre sur le billet sélectionné et clavier défoncé par les rafales de tirades et boutades trop souvent à l'emporte-pièce, le commentateur commente et son conjoint se lamente.
Pour quelle finalité ? L'art pour l'art souvent, défouloir parfois, en ces temps qui courent vitrines électorales qui dégénèrent en foires d'empoigne ou se contentent de simples rappels à l'ordre. En effet il convient de bien tourner son clavier avant d'émettre tout propos qui pourrait offenser un pseudo (pardonnez-moi, je n'arrive pas à m'y faire : je me sens un peu au carnaval de Venise avec tous ces masques) : débutant à l'époque de mon centième commentaire je m'étais pris une sacrée volée de bois vert d'un certain groupe d' « action » propalestinien (voir mes billets de janvier et les fils qui suivent) qui voyait en moi un sioniste pur et dur. On ne m'y reprendra plus, je traverse maintenant dans les clous que je peine cependant à trouver (et pour cause !).
Mais nous sommes bien conscients que de nous tenir bien au chaud sur ce site où nous sommes plus ou moins en connivence ne suffit pas, certains qui sont forts de leur expérience militante ont objecté à mon dernier billet qui plaidait pour une opération « persuasion » dans les forums de droite qu'il fallait sortir dans la rue : je suppose pour aller vendre l'Huma ou coller des affiches ce qui à leur avis permettra mieux de lutter contre la déferlante populiste. Oui, mais il y a le débat du vote du premier tour qui peut être décisif, les opinions s'affrontent logiquement ici et il est encore temps d'aller glaner les voix chez les indécis de droite : agissons !
Vous je ne sais pas, mais moi je me demande parfois ce que je fabrique là à défiler mon chapelet de commentaires alors que ce monde fou s'emballe avec ou sans Médiapart : conflit existentiel ou CFMV (crise de fin de milieu de vie) probablement !