Le microcosme du club MdP de l'univers internet s'agite: les accusations d'antisémitisme d'untel sont-elles fondées ou non ? Pendant ce temps, la révolution dite de jasmin fait son bout de chemin, Rudolf Elmer le whistleblower se retrouve dans les geôles helvétiques pour avoir remis des données bancaires compromettantes à Wikileaks, les otages exécutés au Niger sombrent dans l'oubli, la guerre de la drogue fait des dizaines de milliers de morts en Amérique...
Un coblogueur s'est livré à une typologie des abonnés participant au club, tentant de calibrer les uns et les autres en fonction de ses étiquettes. France terre d'individualistes à défaut d'asile ? Toujours est-il que nombre de nos concitoyens médiapartistes ne rentrent pas dans les cases prévues. Attiré à l'origine par un journal différent et indépendant à ce qu'il semble, on se laisse séduire par l'expérience tentante offerte par le club d'animer un blog « pour voir ». Et on se pique au jeu, se prenant pour un journaliste ou un lecteur avisé qui envoie son courrier à la rédaction. Traitant de sujets d'actualité, on « participe » à la rumeur du monde, on s'engage souvent à peu de frais (pas les 9 Euros, je parle des risques) derrière son écran. Oui, Assange aussi a agi avec un clavier et une surface sensible et ses émules agitent la liberté d'expression pour privilégier trop souvent leur colère cachée au détriment de leurs idées, leurs rêves, leur poésie.
La blogosphère serait donc un puzzle gigantesque avec ses zones d'ombre et ses plages lumineuses mais aussi un gigantesque contre-pouvoir qui fait trembler les oligarchies. Ce contre-pouvoir agité par les passions contradictoires qui parfois s'unissent pour faire levier contre le dictateur. Il y aurait cependant un cinquième de l'humanité qui ne sait pas lire et représenterait le pic de l'iceberg de l'illettrisme. Alors ? Quel intérêt ont nos joutes oratoires pour la marche du monde ou le Progrès pour ceux qui ont l'ingénuité d'y croire ? Le verre d'eau se révèle dé à coudre dans l'océan de la misère humaine qui ravage ce monde pourtant si beau. Ce ne sont peut-être pas tellement les réseaux sociaux qui lancent les foules dans la rue à Téhéran ou à Tunis et demain peut-être à Pékin mais tout simplement le désespoir et la soif de liberté, liberté dont nous usons et abusons dans l'opulence qui nous entoure. Oui, il faut veiller sur cette conquête sociale qui peut être remise en question à tout instant comme les libertés syndicales ou de déplacement (systèmes de vigilance). Sans toutefois se tromper de cible.
Et Gaza ? Perdu dans le tourbillon de l'actualité elle panse peut-être ses plaies ou planifie sa revanche légitime, qui sait ? L'excellent témoignage du docteur Izzeldin Abuelaish (voir en anglais http://www.mediapart.fr/enhttp://blogs.mediapart.fr/blog/watchowl/190111/gaza-doctor-izzeldin-abuelaish-two-years-after-israeli-attack-killed-3-dau ) démontre que la faible lueur d'espoir de réconciliation entretenue à plus grande échelle par des gens comme Daniel Barenboim avec son orchestre mixte n'attend qu'un peu d'oxygène pour s'attiser. L'Europe a surmonté maintes convulsions meurtrières, réussissant à exporter ses conflits et ses armes pour se cantonner derrière des murs dans sa toute nouvelle prospérité (à l'échelle des siècles) : peut-être un jour le moyen orient vivra-t-il sinon harmonieusement du moins sans se massacrer, une solution à la libanaise peut-être voire un Etat laïque ? Mais d'autres voix plus éclairées sauront peut-être inventer de nouvelles pistes.
Internaute enfermé dans ma bulle blogueuse je tente de soulever l'écoutille de l'esquif à la dérive apparemment livré à son sort sans capitaine. Velléités de mutinerie ? Non, à la recherche d'un canot de sauvetage plutôt pour partir en quête d'une île hospitalière.