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Billet de blog 3 juillet 2016

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Rocard : a little big man

Hommage à Michel Rocard par un rocardien anonyme...

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Illustration 1
michel Rocard

Comme beaucoup de camarades j'ai été rocardien. 

Le début de mon engagement militant en 1993 à été motivé par cette "2ème gauche" qui incarnait à mes yeux le réalisme économique, la décentralisation, le courage dans le réformisme, et l'éthique de comportement. 

Rocard était cette grande figure d'une gauche moderne et européenne qui avait su mettre en place la CSG, le RMI et les premières lois sur le financement de la vie politique pour ne citer que les 1ers exemples qui me viennent à l'esprit tant la liste était longue des réformes socialement et politiquement réussies sous  les gouvernements qu'il a dirigé et alors que le PS ne disposait que d'une majorité relative à l'assemblée.

 Certes, Rocard avait perdu son mano  à mano contre Mitterrand. Que ce soit en 81, où il avait du s'effacer contre son adversaire historique, ou à  Matignon, où Mitterrand l'avait "démissionné" en 1991 alors qu'il était encore très populaire.

 Puis son "big bang" à la tête du parti avait fait "pschitt"...

Rocard avait un côté "beautiful loser" attachant. Au fond, ce n'était pas un homme d'appareil... et c'est tant mieux.

Le "Verbe" Rocardien savait se nourrir de paradoxes, fulgurant et parfois confus, d'apparence complexe mais en réalité profondément adapté à une époque faite de globalisation économique et de rapidité dans les évolutions du monde. 

Le rocardisme c'était le refus du manichéisme et du simplisme. Une morale en politique en somme.

J'avais eu peu d'occasion d'approcher l'homme qui n'était pas de ma generation. 

J'etais un rocardien anonyme. 

Mais j'avais pu échanger avec lui quelques mots à l'île Maurice lors d'une conférence organisée par l'ambassade de France. 

Je m'en rappelle encore. C'était en 2005.  A plus de 70 ans, l'oeil vif et le verbe soyeux, Rocard avait su séduire son auditoire et avait eu un mot aimable pour chacun. 

Il vaut savoir choisir ses admirations et Rocard meritait la notre.

A little  big man s'en est allé...

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