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Billet de blog 4 décembre 2016

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La BAP (Belle Alliance Populaire), C'est Bath' ou c'est Bof ?

La Belle Alliance Populaire...Samedi 3 décembre avait lieu son lancement à Paris....

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai assisté samedi à Paris à la convention nationale de la "Belle Alliance Populaire" , la BAP, en compagnie d'une petite délégation composée notamment de Pierre Guillemant et d'Hélène Conway. 

La presse, présente en nombre, s'attendait à sonner l'hallali. Le retrait de François Hollande deux jours avant,  n'était il pas analysé par  "Le Monde" comme l'échec d'un homme et d'une politique ? Certains semblent déjà avoir enterré, avec force tambour mais sans gloire, notre famille politique par la même occasion...

 Entre les fausses rumeurs, comme celles lancées par   Politis, annonçant que le PS cherchait à "trier les électeurs" à la primaire (en refusant les électeurs de la primaire écologiste par ex), et les vrais informations politiques d'une gauche émiettée entre des candidatures qui se multiplient (Mélenchon, Jadot, Pinel, Macron, Arthaud, Poutou...), difficile parfois de se retrouver dans "le nuage de fumée" médiatique permanent et le buzz agaçant des réseaux sociaux et de Tweeter (comme le dit Stromae dans Carmen "Prends garde à toi et à tous ceux qui vous likent, les sourires en plastique sont souvent des coups d'hashtag")

Pour ne pas rajouter trop de bruit à une époque de vacarme, je me contenterais donc de vous livrer mes impressions, sans fard, sans filtre, et  sans autre prétention d'une mise en regard par rapport à celle que vous lirez dans la presse.

- Sur l'affluence d'abord : Si la salle a mis du temps à se remplir (à 13H30, à l'ouverture de la salle, elle était au tiers pleine), elle était quasi pleine au moment de l'ouverture des débats. 2500 ou 3000 personnes environ. Bilan : Ce ne fut pas la Bérézina annoncée. Compte tenu du contexte politique lourdissime, un bon meeting avec une bonne affluence.

- Sur l'ambiance : n'en déplaisent aux journalistes, nous n'étions pas à un enterrement. Longue ovation debout pour saluer le choix de François Hollande. Des intervenants avec du tonus (Palme d'or à Jean-Christophe Cambadélis qui a donné de la voix contre le national populisme, à Najat Vallaud Belkacem, installée sur une scène à 360 degrés où elle a défendu âprement le bilan de la rénovation de l'école, face à une droite qui va supprimer probablement 100 000 postes dans l'éducation, Marysol Touraine fortiche pour vendre les réformes sociales du gouvernement, tiers payant,  départs en retraite à 60 ans, et pour rappeler qu'avec la droite, ce sera 65 ou 70 ans de dur labeur. Jean Vincent Placé et Emmanuelle Cosse étaient la partie "Belle Alliance" du meeting, avec des interventions plutôt convaincantes, même si Cosse restait trop près de ses fiches...). 

- Sur la scénographie : Mêlant intervention de responsables associatifs et syndicaux (dont Alain Olive, que les syndicalistes de l'UNSA ont connu comme un des grands secrétaires généraux de notre organisation) et interventions de ténors politiques, en alternance, nous n'avions pas l'habituelle impression d'entendre "les perpétuels" occuper la tribune. La rénovation du PS passera par une libération de la parole et par une plus grande ouverture vers les forces de la démocratie sociale...

Le meeting avait été "séquencé" autour de plusieurs thématiques comme le social, l'éducatif, la culture et la jeunesse, pour une durée totale d'environ 2H30. là aussi, satisfaisant en terme d'organisation.

- Sur les messages principaux : 

On a largement tapé à bras raccourci sur une "droite dure" qu'il faudra attendrir à coup de marteau. L'extrême droite a été légitimement taxé de xénophobe. L'axe d'attaque global, délivré par Camba, est de s'en prendre au "national populisme" à l'oeuvre tant dans le Brexit, dans l'élection de Trump, ou dans la radicalisation dictatoriale d'un Erdogan. 

L'Europe n'a pas été oubliée avec une Pervenche Bérès qui n'a pas retenu ses coups contre les populismes et les forces de dislocations à l'oeuvre sur notre cher continent alors que nous avons tant besoin de solidarité et d'unité...

Le 1er secrétaire a lancé un appel vibrant à la participation de Jean Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Sans qu'il soit réellement crédible que cette hypothèse se produise (hélas) je le crains...

Conclusion : je ne sais si la qualité d'un meeting se juge au nombre de merguez frittes vendues, à l'applaudimètre dans la salle, à la profondeur des analyses à la tribune. Ou plus surement à un mélange des trois. Ce moment nous aura permis, en tout cas,  de montrer que les socialistes sont encore en vie. Toujours debout. Et qu'ils vendront chèrement leur peau.

A l'heure où je termine ce compte rendu, à Bruxelles, un sms amical de Louis Sarrazin m'annonce la victoire de Van Der Bellen à 53%. L'extrême droite n'aura pas la présidence autrichienne. 

Comme le dit le poète  Emile Verhaeren

Et l'Europe qui modela au cours des temps 
La fruste Océanie et la jeune Amérique, 
Avec les doigts savants de sa force lyrique, 
Poursuit, comme autrefois, son travail exaltant.

L'Europe c'est Bath'

Amitiés socialistes

Boris Faure

1er secrétaire fédéral FFE

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