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Billet de blog 6 décembre 2015

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Régionales : Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent

Le péril FN est là. Le sursaut doit être d'abord électoral. Il reste une semaine pour se mobiliser avant que le pire n'advienne. Le combat doit être idéologique et politique ; Dans cette lutte, nous, socialistes, en responsabilité au gouvernement, portons la lourde responsabilité d'être un des derniers remparts possibles à l'arrivée des extrémistes au pouvoir.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'effroi. Dans une semaine, le Front national peut faire main basse sur au moins 6 régions françaises : Plus de 40% en PACA et dans le Nord-Picardie. Des scores qui donnent le haut le coeur, qui frappent de stupeur :  Régions riches (L'Alsace) comme régions plus pauvres placent le parti xénophobe en tête dynamitant au passage l'explication simpliste d'un "vote de classe".

Le premier parti de France n'est pas le seul parti des ouvriers déclassés, des chomeurs, des petits commerçants, le parti mariniste a réussi la dédiabolisation de son image, la ripolinisation de ses candidats, le large rassemblement d'un électorat en colère.

Au "vote d'amour" revendiqué par Florian Philippot parlons plutôt clairement de vote porteur de haine, de souffrance et d'angoisse.

Vote de repli sur soi qui amalgame la crainte légitime du terrorisme, la peur irrationnelle de "l'immigré", le rejet de la classe politique "traditionnelle", la phobie d'une Europe incomprise : Vote de crise qui dure, vote de crise que les démocrates endurent en serrant les dents et en se mordant les poings :

La déploration et l'indignation ne feront hélas pas reculer le FN. L'auto-flagellation publique non plus.

Les démocrates doivent sortir de l'effroi, sortir de leur torpeur et faire usage dimanche prochain de la seule arme de destruction massive des extrémistes qui dirigent le FN : le bulletin de vote.

Le taux de participation en hausse de 4 points par rapport à 2010 peut signifier qu'un très timide et incertain début  de sursaut a eu lieu au niveau de l'électorat de gauche. Il ne peut se développer que dans l'union des gauches qu'il faudra continuer à construire avec nos partenaires, alors que le total gauche ce soir se situe autour de 36 pourcent et que le recul très net enregistré par rapport à 2010 ne s'est cependant pas transformé en déroute.

Le sursaut c'est aussi de faire le choix de l'honneur républicain : En choisissant de retirer ses listes en PACA et dans le Nord, le Parti Socialiste a fait honneur à la République en désignant l'adversaire FN, l'adversaire de la République, qu'il faudra faire battre à tous prix. Pas de "fusion combinaison". Pas d'atermoiement stratégique. Alors que pendant ce temps, Nicolas Sarkozy continue sa stratégie coupable du "ni ni" (ni fusion, ni retrait) et perd définitivement son honneur politique.

Le sursaut c'est faire le choix du combat idéologique : Pour continuer à dénoncer avec force les solutions simplistes du FN qui mèneront les régions à la ruine, qui étioleront les politiques culturelles régionales, qui créront des politiques de transport urbain dont l'organisation de la ségrégation sociale sera le moteur, qui conduiront la  gestion des lycées ou des Missions locales avec pour principe la "préférence nationale". Bref une horreur.

Le PS et la gauche ont besoin de marqueurs idéologiques clairs : Le pacte de sécurité l'emporte sur le pacte de stabilité. Mais le pacte de sécurité ne ramènera pas l'électorat FN vers la République fraternelle et bienveillante que l'on est en droit d'attendre.

C'est d'un pacte d'égalité dont nous avons plus que jamais besoin. D'un pacte de citoyenneté pour ramener vers nous 20 millions d'électeurs qui ce dimanche sont restés à la maison et se sont abstenus. De résultats économiques. De marqueurs clairs qui doivent nous conduire à abandonner très vite l'idée d'étendre la déchéance de nationalité, qui n'est pas une mesure de gauche.

Dimanche prochain, si le FN l'emporte dans plusieurs régions, il ne lui restera plus qu'à franchir une marche avant l'accès au pouvoir suprême en 2017.  Face à ce péril, le parti socialiste porte une lourde responsabilité car il est au gouvernement en charge de la conduite de la politique du pays.  A nous de nous montrer digne de cette responsabilité historique face à la crise économique, politique et morale qui secoue notre pays.

"Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent (...) ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front " écrivait Victor Hugo/

Alors luttons de tout notre coeur et de toute notre âme contre le péril FN. Aux armes,  aux urnes citoyens.

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