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Billet de blog 15 avril 2016

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Hollande face à la tragédie du pouvoir

Alors que la presse s'attendait à une boucherie pour François Hollande, déchiré à belles dents par ses contempteurs, l'émission de France 2 "Dialogue citoyen" s'est révélée réussie pour un Président Hollande modèle de courage. Un billet par le dernier hollandiste écrivant sur médiapart :)

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Illustration 1

"Etre président c'est vivre avec la tragédie".

Le terrorisme et une actualité internationale souvent agitée ne peuvent seuls expliquer la phrase choc du Président Hollande qui s'exprimait hier dans la nouvelle émission de France2 "Dialogue citoyen".

La tragédie ainsi nommée, c'est celle du pouvoir au temps d'une démocratie médiatique et hystérique, d'une démocratie versatile et volatile, qui cloue au pilori la classe politique, éreinte à longueur de commentaires vengeurs les représentants du pouvoir. 80 000 Tweets hier enregistrés par France2 sur les réseaux sociaux. Une démocratie du commentaire instantanément dépréciatif...

Tragédie ce "Chant du bouc" qu'on mène à l'autel pour l'abattre, l’étymologie du mot dit bien la  souffrance exprimée face à la perspective du sacrifice.

Ces derniers jours, la présentation par la presse de l'émission "dialogue citoyen" ressemblait bel et bien à la préparation d'une mise à mort  :

Rappel des sondages sur le manque de popularité du Président, mise en accusation pour complaisance présumée de Michel Field, nouveau directeur de l'information de France2 et responsable du reformatage des émissions politiques sur la chaine publique, survalorisation médiatique du mouvement "Nuit Debout", le décor était dressé pour ringardiser Hollande, le renvoyer à ses seules promesses non tenues et l' emmurer vivant à l'Elysée.

Qu'avons nous vu hier de l'hallali promise ?

Un vrai moment de courage face à la meute.

De la complaisance il n'y en a eu aucune. Ni celle des journalistes ni celle des quatre citoyens "représentatifs" venus interroger sans gants le Président.

Pugnace, tonique, défendant le modèle social français, j'ai vu hier un Président de gauche défendant les réformes qui ont apporté un "mieux" à la France.

J'en suis également convaincu. CMU, garantie jeunes, prime d'activité,  et plus récemment avancées sur les bourses, c'est en soit déjà des mesures sociales importantes que l'on se doit de valoriser publiquement dans notre communication.

Le parti socialiste est atone en ce moment, les militants semblent accablés par l'érosion du pouvoir qui érode nos enthousiasmes et paralysent nos actions. Et pourtant le PS bouge encore, comme le prouve la mise en place de la Belle Alliance Populaire, sitôt raillée, mais qui montre au moins que la direction du PS tente de mettre en mouvement les énergies (certes avec les limites évidentes d'un rassemblement à gauche trop embryonnaire et incomplet).

Un intervenant de ce forum rappelait dernièrement qu'un militant cela ne peut être satisfait. Que notre esprit critique ne nous autorise pas de trop grands satisfecit publics. Il n'interdit pas pour autant de juger en conscience ce qu'il y a de positif dans notre bilan. Je nous trouve très timoré quand il s'agit de dire le positif de notre politique. Le "déficit de pédagogie" que reconnaissait hier soir bel et bien le Président Hollande, c'est à la fois celui du gouvernement et du Président, mais c'est aussi le notre, nous devons assumer plus crânement les réformes qui fonctionnent, les lois qui vont dans le bon sens, comme par exemple la loi Sapin II dont Richard Yung nous présentait dans un post récent les avancées en terme de lutte contre la corruption.

"Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me rassure" : Il y a certes des ratés désolants qui auront émaillé ce quinquennat. La FFE s'est suffisamment mobilisée pour dire l'erreur constituée par la promotion de la déchéance de nationalité. Je ne vous incite pas à pratiquer l'amnésie. Mais à simplement faire de la politique et à ne pas rendre les armes trop vite.

En 2016, nous allons retrouver le clivage gauche/droite, pointer du doigt le programme de régression sociale que nous promettent les champions de la droite en campagne des primaires, et pouvoir valoriser en comparaison les réformes sociales démocrates mises en place.

A nous de rendre l'exercice du pouvoir moins tragique et de faire taire le chant du bouc.

Amitiés socialistes

Boris Faure

1er secrétaire fédéral FFE PS

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