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Billet de blog 16 mai 2022

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Le député condamné El Guerrab fait applaudir et railler mon agression publiquement !

Mon agresseur le député M'jid El Guerrab a été condamné jeudi 12 avril à 3 ans de prison dont un ferme et deux ans d'inéligibilité. Ce verdict condamne aussi ses mensonges réguliers depuis 5 ans. Indigne. il a persévéré dans le mensonge ce dimanche à Rabat et a fait applaudir et railler mon agression par un public hilare. J'ai failli mourir le 30/07/2017 à coups de casque.

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"Faire applaudir mon agression ? Mon agresseur l'a fait"

Il fait beau et chaud à Rabat ce dimanche 15 Mai. Ils sont venus lui dire au revoir et l'entourent. Le député El Guerrab a été contraint de se retirer de l'élection législative. Il a été lourdement condamné à un an de prison ferme et deux ans d'inéligibilité 3 jours avant,  un verdict très attendu du Tribunal de Paris. Il prend la parole devant ses collaborateurs, amis et supporters réunis dans un joli jardin privé  de la capitale marocaine. Il a apporté son soutien à la ministre Elisabeth Moreno qui a été choisie a sa place et  portera donc  les couleurs du Parti du Président Macron. Malgré sa mise à l'écart de l'élection et malgré une peine judiciaire significative, une première pour un député en fonction,  M'jid El Guerrab ne résiste pas au plaisir de discourir devant ses amis. On le sent à l'aise, détendu et souriant. Et ses amis l'encouragent et le poussent. Il s'enflamme. Hâbleur. A croire que le verdict judiciaire a disparu. Que ce qui a été dit partout dans la presse sur sa violence ne l'affecte pas. À la 9eme minute d'une prise de parole largement auto-promotionnelle sur la qualité supposée de son mandat,  il se surnomme "le Zidane Aurillacois" . M'Jid El Guerrab est en effet né à Aurillac et il fait rire le public et se fait applaudir à tout rompre quand il tente de justifier ses gestes violents  comme réponse à une agression qui serait de mon fait, alors que tout l'accable dans cette tragique affaire. Me voilà donc renvoyé au rôle de provocateur. Il badine, sûr de s'adresser à un public bienveillant. Il en rajoute, ne résiste pas à la plaisanterie facile et indigne. Tout le monde ricane et plaisante autour de lui.  Quand je visionne la vidéo je suis stupéfait. La ficelle est énorme. Rien ne l'arrête donc. Visiblement par le verdict lourd et net. Et surtout pas l'indignité. 

Que vient faire Zidane ici ? Mon agresseur condamné fait bien sûr référence au coup de boule de la star du foot français contre Mateo Materazzi à la coupe du monde 2006. Une violence que le footballeur avait justifié comme réponse à une insulte et qui lui avait valu l'expulsion de la finale. Materazzi s'était aussitôt  relevé. Et la France avait hélas perdu le match derrière. "comparaison n'est pas raison", j'ai passé trois jours en réanimation après une hémorragie cérébrale qui a failli me tuer. Je n'ai insulté personne. Le procès et l'instruction l'ont dit. Les faits sont jugés. La violence volontaire est le fait de M El Guerrab. et Il s'est rendu coupable d'une violence extrême selon les mots des juges. 

Mon agresseur a décidé d'utiliser à Rabat devant ses supporters la grosse ficelle d'un récit mensonger à nouveau : s'il a inventé sans succès une agression de ma part auprès de la justice, c'est la première fois qu'il utilise cet argument publiquement après le verdict judiciaire du 12 Mai : 

"Quand on insulte les marocains, je réagis mal", "quand on insulte ma famille pourrais mal réagir, quand on vient m'agresser je réagis mal". ce sont ses propos. Un déni du verdict et un déni des faits documentés de l'agression.

Trois phrases, trois mensonges, trois indignités destinées à tenter de justifier ses coups et à complaire à ses invités à qui il promet de revenir politiquement. Le verdict du procès le 12 Mai, les attendus à l'appui du verdict et le dossier d'instruction ont montré que je n'ai eu aucun geste agressif ou déplacé à l'égard de mon agresseur et aucune insulte raciste ce jour-là : Nous nous retrouvons fortuitement dans la rue, il n'habite pas rue Broca, ni lui ni sa famille, je ne l'insulte pas, ni à fortiori le peuple marocain. J'ai simplement qualifié sa campagne de 2017 de communautarisme ce que j'assume totalement et ce qu'une étude universitaire du CERI de Sc Po à prouvé aussi ("voter au loin" du professeur Etienne Smith).

Monsieur El Guerrab ne fait que reprendre une vieille stratégie honteuse de Défense initiée dans la foulée de la violence  du 30 août 2017 : Je me suis fait accuser de racisme par mon agresseur dans un post facebook publié dans l'après-midi de l'agression alors que j'étais dans le coma et totalement incapable de me défendre, alors que ma famille en peine ne savait pas si j'allais me réveiller et dans quel état. Pendant que j'étais en réanimation, mon agresseur affirmait publiquement que je l'avais agressé, insulté et déposait plainte contre moi au commissariat de police sans mentionner ses coups de casque dans ma tête ! Tout cela les juges l'ont sanctionné par leur verdict. L'instruction a été implacable. Aucun des trois témoins directs n'a entendu quoi que ce soit. Les images de vidéo surveillance m'ont montré calme et sans agressivité avant un déchaînement de violence terrible en quelques secondes. Les coups de casque à la tête ont. été brutaux. Le deuxième coup porté alors que je suis de dos. Il fait 1m90, sportif et athlétique,  moi 1m68, plus familier des concerts de musique et de la littérature que du combat de rue. "il allait le massacrer" dira un des témoins intervenu pour écarter le député ce jour-là alors que j'étais au sol et qu'il continuait à vociférer le casque à la main. 

Face à la justice implacable, le député au casque a dû  revenir totalement sur l' accusation de racisme devant la juge d'instruction puis devant les juges. Il était au bord des larmes, s'excusait, ne fanfaronnait plus, incapable d'excuser son geste. Il a continué cependant à dire que je lui avais tordu le poignet le jour de l'agression contre toute logique et sans aucune preuve. Dans sa communication privée et publique il évoque toujours de façon diffamatoire une forme de xénophobie à l'endroit notamment des marocains. Loin des juges, l'homme joue un rôle plus retors et moins contrit quand il ne roule par des mécaniques dans ses discours  en malmenant la vérité.

Autant dire que c'est honteux, que c'est même dangereux car les mensonges vont très loin :  Un article du journal Marocain Le Desk a évoqué de façon fallacieuse des propos "anti-musulmans". Par les temps troublés qui sont les nôtres c'est loin d'être anodin. Veut-on m'accrocher une cible dans le dos à dessein ou de façon irresponsable ?

C'est  donc logiquement pour l´accusation gratuite et stigmatisante de racisme après l'agression  que j'ai poursuivi Mjid El Guerrab pour diffamation devant la justice (verdict en 2023) en plus de la procédure pour violence qui s'est conclue le 12 mai par un verdict sans appel (3 ans de prison dont un ferme, deux ans d'inéligibilité). Patrick Klugman et Ivan Terrel, mes avocats, ne lâcheront rien et nous poursuivrons toutes les procédures pour faire condamner l'agresseur et le diffamateur pleinement. 

Je regrette vraiment que  mes compatriotes et les citoyens marocains présents à Rabat dimanche aient pu se rendrent complices par leurs rires et applaudissements d'un condamné pour violence et d'une personne qui continue à me diffamer. J'ai au Maroc de nombreux amis et de nombreux amis en France détenteurs de la double nationalité. La culture marocaine est empreinte de respect et de délicatesse. Les marocains sont un grand peuple. 

Et Mjid El Guerrab un député français condamné.

Le verdict de la justice est là pour rappeler que ce 30 août 2017 de sinistre mémoire il n'y avait bel et bien qu'un seul agresseur.

Internationaliste et partisan de la pluralité des cultures, mon parcours politique a toujours été celui d'un anti-raciste de la première heure. Notamment quand je me suis élevé, à la tête de ma federation des socialistes de l'étranger, contre la déchéance de nationalité, mesure inutilement stigmatisante. Mon travail auprès de l'Agence pour l'Enseignement français à l'étranger (AEFE) au cœur de la coopération éducative, me montre tous les jours dans la cour des écoles et lycées français des enfants de toutes nationalités, de toutes cultures  et de toutes couleurs de peau qui se mélangent de façon heureuse. L'AEFE c'est  plus de 30 lycées et écoles françaises au Maroc et je travaille étroitement avec mes collègues enseignants ou administratifs qui font fonctionner au quotidien ces lieux multiculturels. 

Après un week-end en tout point penible, j'ai retrouvé mes livres et mes collègues de l'UNSA en ce début de semaine. La vie est ailleurs.

Le combat judiciaire, lui,  continue puisque mon agresseur a fait appel de la condamnation. Je poursuis aussi ma promotion de mon livre "Coups de casque" qui raconte dans le détail avant et après l'agression une histoire d'amitié bafouée, de violence et de mensonges. Mais aussi mon histoire, celle d'un socialiste internationaliste, ex responsable du PS à l'étranger. Parler de la violence politique n'est pas un tabou. Même si la politique ne se résume pas à ces indignités et qu'elle est souvent noble, belle et fraternelle. Merci à tous mes soutiens.

Illustration 1
amis pour la vie ?

"Amis pour la vie? je ne saurais trop conseiller au Président de la République et à son entourage de s'éloigner de cette personne condamnée.

video du Pot de la honte (9eme minute)

https://youtu.be/tEXTeQCb6PM

PS : version complétée de mon article initial du 15 Mai au soir avec une mise à jour du 17 et 18 Mai 2022

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