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Billet de blog 16 octobre 2016

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Primaire de gauche - Être libre de son choix

Pour les Primaires de gauche en janvier, ma position en tant que dirigeant de la Fédération des Français de l'étranger du PS.

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Illustration 1
Hollande "je suis prêt" © l'Obs

Rocardien, issu de la 2ème gauche, j'ai toujours eu un problème avec la Monarchie Républicaine de la 5ème République.

 Avec la République Hollandiste, j'ai cru pourtant à une "République normalisée" durablement.

Le renforcement du dialogue social, les lois sur la transparence après l'affaire Cahuzac,  la limitation du cumul des mandats, le respect de l'indépendance des Juges, la réforme des Régions, autant d'avancées à mettre au crédit  des gouvernements Hollande. 

Pourtant la France reste une démocratie d'opinion où le pouvoir des sondages et des journalistes paraissent parfois sans limite. 

Que le Président Hollande participe, à son corps défendant ou avec une délectation coupable, à ce "cirque médiatique" me paraît profondément navrant. C'est donc avec sévérité que je juge le livre de "confidences" sorti ce jeudi, un jour seulement après une interview intéressante dans l'Obs du même François Hollande.

 Les rendez vous  pris avec ces journalistes par leur régularité, l'absence volontaire de filtre (pas de relecture), ne s'apparent pas à un exercice supplémentaire de transparence à l'égard de l'opinion, mais plutôt à un bavardage en apparence badin, s'il n'était relatif à des sujets de première importance (réformes menées, avenir du PS etc...).

Je critique cette manière d'être et de faire. 

Au lieu de lutter contre le Moloch  médiatique, on le nourrit ! 

A gauche notre exigence critique fait que l'on stigmatise volontiers les échecs et les errances (et s'il fallait repartir en guerre contre la déchéance de nationalité je le referais avec la même ardeur) et qu'on minimise parfois les réussites.

 En tant que 1er fédéral élu à l'automne 2012 j'ai toujours souhaité respecter un principe d'équilibre pour valoriser notre politique dans ses réussites et être intraitable sur nos échecs ou pire, sur nos fautes. Il me semble que l'ADN  de la FFE est là : nous sommes responsables mais libres. Notre distance géographique avec l'hexagone est aussi le fondement de notre regard critique et distancié. 

Dans 3 mois, nous voterons à la primaire de la gauche. En tant que 1er fédéral je serais impartial, avec l'équipe organisatrice, pour permettre equitablement à tous les candidats qui le souhaiteraient de rencontrer ou échanger avec les citoyens de gauche à l'étranger.

  Nous ferons à la FFE notre part du  travail dans l'organisation  de la Primaire. Pour le vote à l'urne et je l'espère pour offrir un vote électronique complémentaire à nos concitoyens. 

En tant que citoyen de gauche, j'aurais egalement un choix à faire face à l'urne.

Autant le dire clairement : Je considère que le candidat naturel de la gauche est le Président sortant. S'il ne se représentait pas, cela serait l'échec patent de notre famille politique et aucun des candidats restants ne pourrait s'exonérer totalement de cette part d'échec collectif. 

La qualification au 2ème tour deviendrait hautement improbable. 

 Pour autant, si François Hollande devait être candidat il ne bénéficierait  pas de l'automaticité de mon soutien. 

Je place le respect des idées avant celui des hommes qui les incarnent. Et la monarchie républicaine, le jeu du monarque avec les journalistes, me fatiguent et me navrent singulièrement.

Pour fonder mon choix, ce sera donc d'abord les idées puis les hommes pour les incarner. 

Pas l'inverse. Pas de concours de bobinettes  (comme le dit le camarade Mathieu), mais un forum d'idées et de propositions que j'espère stimulantes et convaincantes pour les électeurs pendant le mois et demi que devrait durer la campagne des primaires de gauche.  

Que proposera le candidat Hollande ? Que proposeront ses concurrents ? Quelle part du bilan commun depuis 2012 assumeront  les candidats à la primaire ? Quelle autocritique  sur nos échecs ? Quelle République proposer pour demain ?

Comment continuer à faire reculer les inégalités et le chômage là où les résultats ne sont pas encore assez patents pour les Français ? Qui aura l'audace de proposer une politique d'accueil humaine  des Réfugiés au sein d'une Europe dont le projet d'unir les peuples sera relancé ?  Comment se réarmer idéologiquement face aux populismes ?  Comment continuer à réformer l'école en profondeur pour la rendre moins inégalitaire et plus citoyenne ? 

Enfin, quelles réformes pour les Français de l'étranger pour aller "plus loin ensemble" comme le souligne notre projet fédéral. 

Je serais très attentif  à la manière dont les candidats à la Primaire se reapproprieront  les propositions de notre programme fédéral fruit de 5 mois de travail collectif. Ce sera un des déterminants majeurs de mon choix de citoyen.

Pour la Primaire je garderai donc ma part de doute critique, sans abandonner pour autant ma loyauté à l'égard de ma famille politique et mon désir de me rendre utile dans la bataille contre la droite et l'extrême droite qui s'annonce féroce. 

Je ne signerai donc pas d'appel à la candidature de François Hollande dans les jours à venir. Ni ne rejoindrais la cohorte de ses détracteurs. J'attendrais d'être convaincu au fond sur la base d'un programme de réforme politique et sociale avant  de m'engager derrière un ou une candidate.

Membre du PS depuis 1996, mais profondément attaché à l'autonomie militante et au respect de la liberté critique et de parole, je resterais un socialiste libre et reponsable dans ses choix.

Amitiés

Boris Faure 

1er secrétaire fédéral FFE

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