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Billet de blog 19 août 2014

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La Rochelle Inside - Free Style ma parole (de militant)

Ne leur demandez pas de se taire; ils la ramènent volontiers: critiques, déçus, dépités, ils en rajoutent sur les réseaux sociaux quand ils s'expriment sur leur propre parti; ils balancent en réunion de section. Et se payent même de temps en temps un élu qui la ramène trop.

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Ne leur demandez pas de se taire; ils la ramènent volontiers: critiques, déçus, dépités, ils en rajoutent sur les réseaux sociaux quand ils s'expriment sur leur propre parti; ils balancent en réunion de section. Et se payent même de temps en temps un élu qui la ramène trop.

Qui aime bien chatie bien. Car il n'y a pas de grand amour du socialisme, sans grande désillusion quand la politique attendue n'est pas au rendez vous. C'est le socialisme du coeur sans cynisme. le cri de l'amour déçu.

Alors ils  s'en donnent à coeur joie quand le gouvernement ne va pas assez loin, pas assez vite, pas assez fort, pas assez gauche...

Mais ils sont cependant toujours là. Tiennent bon dans les cales du navire PS. N'ont pas organisé un autodafé de cartes socialistes devant Solférino. Continuent de se déplacer aux rencontres publiques du parti. A donner le coup de main sur les élections. Et les deux torgnoles des municipales et des européennes ne les arrêteront pas.

Et je vais vous livrer un secret : ils ne sont pas payés pour cela. Ou pour ceux qui sont des salariés du parti, ils sont payés très peu (si si, je vous jure, ne fantasmez pas lecteurs de mediapart, vous qui avez vu les salaires versées aux cadres de l'UMP. Prenez le salaire d'un pote à Copé, divisez le par 3.5 et vous avez le salaire d'un permanent de Solfé)...

Ces travailleurs gratuits de la politique, ces rêveurs qui continuent à vivre leurs rêves les yeux ouverts,  vous les avez reconnu ? ce sont les militantes et militants du PS. Des camarades. Mes camarades.

Mais n'en déplaise au sérieux budgétaire et au "les résultats viendront bien un jour", on est impatient quand on est militant.

A la Rochelle ils ont fait le déplacement ces années passées; et certains seront là cet été 2014. Avec cette impatience dont on ne guérit pas. 

Pour voir les copains et les copines mais pas seulement; Pour approcher les grands chefs à plume mais pas seulement. Pour participer aux débats, aux ateliers, aux discussions de motion, mais pas seulement.

Ils sont là pour se perdre dans les discussions sans fin où l'on a refait le monde cent fois, où on met la planète en bouteille, avant de se rendre compte qu'une canette de bière à la main, on a l'air un peu couillon quand on est trop pochtron.

Pour se retrouver dans la lumière éclatante des premiers débats du vendredi, dans le soleil doré d'une fin de journée heureuse le samedi ou au petit matin blême après que les boites aient fermé, le dimanche à 05h09 quand le port et "ses couchés tard" se bercent du clapotis de la mer qu'on réentend enfin. C'est là qu'il faudrait les interviewer d'ailleurs pour saisir leurs moments de vérité : Quand le socialisme devient Baudelairien : quand il ne reste qu'un peu de "vin, de poésie et de la vertu", et que la Rochelle vibrillonne des paumés du petit matin qui le dimanche auront la gueule de bois pendant le discours de clotûre, mais qui repartiront le soir le coeur léger par le TGV du début d'après midi... Car "Quand on est militant monsieur, on rêve. On plane. Et au final on avance".

Dans ce 4ème volet de la série "Rochelle INSIDE", vu leur acharnement à demeurer fidèle au PS, il était bien normal de leur donner la parole à nos militant(e)s.

Ils ont été une dizaine à me faire parvenir leurs commentaires ou leurs missives enflammées. Par courriel et par facebook. Ils sont membres de la fédération des français de l'étranger du PS pour la plupart. "Expatriés", en "mobilité internationale", mais "parfois né là bas" dans ce qui n'est pas la France et qui s'appelle le monde. Ils ont le regard de Sirius sur la Rochelle, un regard distancié.  Et libre.

Boris Faure- Racontes moi ta première fois à la Rochelle : tes premières impressions ? Pas trop paumé(e) ? pas trop ruiné par le prix des nuitées ? Pas trop explosé par la fatigue de jours et de nuits endiablées ?


Aurélien Trainaud (Militant, la trentaine fringante, qui vit et milite à Rome, tendance on y croit encore à fond) : "Complètement paumé surtout quand tu ne connais personne, tu vois les camarades qui se connaissent depuis des années qui ne te regardent même pas mais il y a toujours des camarades qui viennent vers toi au cours des ateliers ou des plénières (des rencontres qui se terminent souvent par un dîner ou un café sur l’esplanade). Pas ruiné par le prix des nuitées parce que l’université d’été c’est toile de tente, camping et marche à pied pendant 3 jours pour moi. Fatigue chronique pendant 3 jours surtout due au fait de ne pas beaucoup dormir et souvent après avoir mal dormi (fêtards du camping et soirées arrosées et longues avec les camarades). Le réveil sonne toujours tôt pour pouvoir profiter des ateliers et de l’atmosphère !"

Jean Yves Ragil (militant, la quarantaine qui s'entretient bien,  vit et milite en Grande Bretagne, tendance gauche critique bazooka) : "Ce qui compte c'est être invité à la bonne table le vendredi soir pour manger des huîtres ! Le reste c'est pour le bas militant" "Avec mes excuses j'ai fait une grosse généralité ! Le pire c'est quand arrive l'addition..et l'égalitarisme socialisme...toi petit militant tu prend moules frites les parlementaires ministres...Sole meunière...et au final on partage la note à égalité !"

Valérie Picquet ( habite désormais à Villeurbanne, après avoir milité et travaillé au parlement européen, tendance déçue) :"La Rochelle c'est trop loin, trop cher, trop de monde et trop bidon au niveau du contenu"

Boris Faure- Pendant l’université d’été : Plutôt congressiste studieux ou socialiste en tongues et en terrasse ?

René Maret (Militant depuis au moins quarante ans, vit et milite en Italie du Nord, tendance homme sage): "Congressiste studieux le matin et socialiste en tongues et en terrasse en fin d'après midi"

A suivre (…)

Dans l’épisode suivant, les militants continuent à prendre la parole, entre "free wheel" à la Bob Dylan, et "free style" à la Coltrane; Mais entre deux, ils parlent toujours et encore de politique; Yes Sir.

A retrouver sur ce blog jusqu’au Dimanche 30 Aout : L’université d’été de la Rochelle comme on ne vous l’a jamais racontée par un « observateur engagé », premier secrétaire de la fédération des français de l’étranger du Parti Socialiste. Amateur d’apéro et de belles idées.  

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