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Billet de blog 19 novembre 2015

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En état de "vigilurgence"

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L'Assemblée nationale a voté aujourd'hui la prolongation de l'Etat d'urgence pour 3 mois a la quasi-unanimité.

Je salue cette décision, inspirée par l'esprit d'union nationale, qui permettra à la police et aux préfets d'être dotés de pouvoirs supplémentaires pour un temps déterminé, encadré par la loi, afin de lutter efficacement contre le terrorisme sur le sol national.

Une mesure justifiée par le caractère exceptionnel de la menace terroriste en France à l'heure où il est confirmé que l'action des forces de l'ordre à Saint Denis a permis de mettre un terme à la folie criminelle d'Abelhamid Abaaoud et d'éviter le nouveau bain de sang qu'aurait pu provoquer un attentat dans le quartier de la Défense.

Le projet de loi qui a été voté par l'assemblée nationale fixe des  bornes à l'augmentation des pouvoirs de police, ce que la presse passe hélas largement sous silence :

Les perquisitions ne peuvent concerner les activités des avocats, magistrats ou journalistes, qui sont donc sanctuarisées.

Le contrôle de la presse, institué par la loi de 1955 sur l'état d'urgence, est supprimé.

Une démocratie, même en des temps "exceptionnellement troublés" doit continuer à fonctionner selon un système de "poids et balance" que j'estime préservé à ce stade.

Nous aurions tort d'opposer les gardiens des libertés aux gardiens de l'ordre. Il n'y a pas d'un côté les partisans de la force aveugle et de l'autre les vigies de la démocratie en danger.  Il est de notre responsabilité d'éviter les dichotomies simplistes et les raccourcis imbéciles.

Car il y a, au parlement, chez les citoyens, cette double exigence qui s'affirme en continue : La volonté de lutter le plus efficacement possible contre le terrorisme sans céder en rien sur l'affirmation des grandes principes de la démocratie.

Nous sommes donc placés sur la ligne de crête entre  vigilance démocratique et urgence à agir.

Cet état de "Vigilurgence" n'est il pas le plus sûr moyen de trouver en nous, car cette lutte sera longue et âpre, les ressources nécessaires pour éviter les pièges de la paranoïa collective comme de se prémunir des faiblesses de l'angélisme  iréniste ?  Afin de continuer à agir en citoyens responsables et éclairés tout le temps que durera ce combat contre le terrorisme mondialisé ?

Une République libre n'est pas une République désarmée. Une démocratie armée contre le terrorisme n'est pas une démocratie qui cède sur ses principes mais au contraire une démocratie qui se donne les moyens de les défendre coute que coute.

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