Hasard ou Coincidence ?
Hier soir je refaisais le monde. Dans un de ces cafés du 10ème arrondissement de Paris, où le peuple des terrasses anime ces "fêtes mobiles de l'esprit" dont parlait Hemingway.
La conversation, légère et drôle, s'égarait vers les méandres du fascisme italien. Une de mes amies, Rita Falcone, actrice de théatre, évoquait le fascisme des années 40 qu'avait connu ses parents :
La mort de Mussolini, pendu par les pieds comme un cochon aux côtés de sa maitresse.
Nous parlions de d'Annunzio, écrivain fasciste qui se s'était fait enlever deux côtes pour se prêter à la gymastique de l'auto-fellation. Anecdote apocryphe ou authentique ? La littérature est faite de mensonges...
C'était une conversation légère. Historique. Littéraire. Tragique.
Tragi-comique.
J'ai parlé alors de mon film italien favori : "Une journée particulière". Ce huis clot amoureux, le sourire gêné de Sophia Loren, l'élégance raffinée et triste des yeux de Mastroianni. Et l'Histoire, la grande Histoire des Hommes, la bouffonerie du fascisme italien, les rumeurs de cortège dans la rue, les fenêtres ouvertes sur un monde finissant... et ce monde privé et mélancolique d'un appartement où la douceur, l'amour, en somme la vie, déroulait son tapis de velours...
Ettore Scola c'était cela : L'histoire tragi-comique d'un pays et d'une époque, faite de "fureur et de mystère", des années de fer (Fascistes), des années de sang, des années de douceur en terrasse...
Ettore, in memoriam, d'un citoyen des terrasses qui t'aimait et qui t'aimera.
Boris Faure