Chers amis,
Le siège de Solférino fait partie intégrante de notre identité socialiste.
Nos détracteurs nous brocardent comme les "solfériniens". Nous serions un rassemblement rance de sociaux-démocrates coupés des réalités et retranchés dans leur hotel particulier du 7ème arrondissement. Les derniers des mohicans en cours d'extinction.
Pour nous militants, "Solfé", c'est la maison commune, un lieu vivant et chargé de souvenirs, du prestige des victoires passées, un lieu de pouvoir à deux pas de l'assemblée et des grands ministères.
Notre fédération FFE y est hébergée, ce qui nous donne le privilège de pouvoir bénéficier des installations communes, de côtoyer les permanents et les responsables nationaux de plus près, d'avoir une "proximité"au pouvoir et à ses instances centrales. C'est un "plus" évident, qui s'appuie sur notre "valeur ajoutée" internationale, et pour conserver demain cet hébergement, la FFE devra continuer, avec ses militants, à servir de point d'appui au secrétariat international, à fournir un réseau humain au niveau global et un relais d'informations. L'équipe fédérale plaidera dans ce sens, et c'est un chantier capital qui s'ouvrira demain pour l'avenir de notre fédération. Soyons conscients collectivement de cet enjeu. Nous devrons être rassemblés pour le réussir.
A titre personnel je suis favorable au départ de Solférino, à la vente du siège, à l'installation dans un autre lieu.
La situation financière nous y oblige. Loin de toute considération politique ou stratégique, vendre est avant tout une question de survie budgétaire. Surtout si l'on veut éviter derrière une immense saignée humaine avec un plan social qui parait inévitable mais dont les contours pourraient sans doute être ajustés si la vente nous rapporte un montant conséquent pour faire face à la perte considérable de subvention publique liée à nos scores aux dernières élections nationales. Nous allons devoir apprendre à vivre avec des moyens divisés , avec près de 100 millions d'euros en moins sur les 5 prochaines années, ce qui est considérable.
La politique est aussi affaire de symbole : Je suis persuadé que nous pourrons trouver demain un siège moderne, plus rationnel, basé sur une organisation du travail en espace de "co-working", avec une répartition des lieux moins "pyramidale", où les responsables nationaux seront plus accessibles aux militants de passage, un lieu qui s'ouvrirai plus naturellement à la société civile et aux universitaires .
Avec le Grand Paris, avec la possibilité future de voir les trajets banlieue-centre ville facilités, nous pouvons sans doute investir dans un lieu qui serait situé dans un quartier plus populaire, plus vivant, plus mixte, à l'image d'une formation politique qui doit faire sa mue.
Nous Français de l'étranger savons plus que tous les autres militants socialistes la valeur de la mobilité : Bouger, franchir les frontières, nationales, géographiques ou symboliques, c'est se donner l'occasion de changer, d'apprendre du voyage, de se métamorphoser au passage. Nous avons l'impératif de changer, pour recréer un espace politique pour la gauche de gouvernement qui est aujourd'hui à terre, en manque de leader, en manque visibilité médiatique mais que nous pouvons demain reconstruire.
Ce sera à nous de participer de plein pied à cette refondation. Je la crois possible. la FFE a déjà fait remonter des premières propositions issues de notre atelier de la refondation et de vos contributions.
Nous ne manquons pas d'idées. Nous saurons nous montrer digne de l'immense dessein qui attend notre génération de militants. A nous d'écrire demain.
Amitiés socialistes
Boris Faure
1er secrétaire fédéral FFE PS