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Billet de blog 24 janvier 2017

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Les raisons de mon vote pour Benoit Hamon

Les raisons personnelles et politiques de mon choix en faveur de Benoit Hamon au 2ème tour des Primaires citoyennes. Comme tous les Français de l'étranger, je voterai grâce au vote électronique le week end prochain. Ce texte est la copie de la publication faite aux militants de la Fédération des Français de l'Etranger du PS que je dirige depuis 2012.

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Chers amis et camarades,

Neutralité ou impartialité ? Garder le silence ou assumer ses positions clairement face aux militant(e)s ?

J'ai choisi de voter Benoit Hamon  au 2ème tour des Primaires. 

Comme je place la fidélité au Parti avant toute autre considération, je me rangerai loyalement derrière le vainqueur, quel qu'il soit, dimanche prochain, et appelerai au rassemblement de la gauche et à l'unité dans notre camp.  

Il y a toujours des raisons personnelles derrière chaque engagement. Même si la politique a des pudeurs, que la prise de responsabilité incite au détachement, à une forme de froideur dans l'expression politique, je voudrais vous livrer avec sincérité quelques unes des raisons personnelles qui expliquent mon choix ;

Benoit est d'abord, à mes yeux, l'héritier de la "deuxième gauche", celle du PSU et de Michel Rocard, celle de la CFDT et du mouvement syndical, celle qui allie les idées novatrices et avant gardistes avec la lucidité sur le fonctionnement de l'économie de marché et de ses contraintes  :

 Le projet présidentiel d'Hamon dessine ce projet d'une société davantage tournée vers le partage des richesses, plus respectueuse de l'environnement, faisant de la santé de tous une priorité, une société où les choix individuels sont pleinement reconnus et respectés. 

Si le revenu universel aurait besoin d'être mieux défini et calibré il n'en demeure pas moins que l'idée d'une refonte de notre système de solidarité est très stimulante intellectuellement et politiquement.  

C'est une première bataille culturelle de gagnée dans une campagne des Primaires qui aura vu cette proposition au centre des debats.

Si le manque de réalisme de cette mesure à pu être avancé, je la vois plutôt comme un horizon à atteindre progressivement et je suis sur que la campagne rapprochera l'idée d'un revenu d'existence (chère à Manuel Valls) du revenu universel dans sa version amendée. 

Le soutien d'Hamon c'est aussi pour moi le retour sur mes premiers "amours de jeunesse" au plan federal : 

Au congrès de Reims, en Novembre 2008, nous avions été quelques militants FFE à nous retrouver derrière la motion Hamon et à défendre sa candidature au premier secrétariat du Parti. C'est déja l'idée du partage du temps de travail autour de la semaine de 4 jours qui m'avait séduit. Avec Pascale Seux et Valérie Parra nous nous étions retrouvés élus au Conseil fédéral et j'avais pu découvrir le fonctionnement de la fédération dirigée  par Pierre-Yves Le Borgn'.

 Une première responsabilité formatrice... que je dois donc indirectement à Hamon.

Syndicaliste à l'UNSA, je sais aussi combien notre pays a besoin de changer dans son rapport "angoissé" ou "traumatique" au travail.

 J'ai malheureusement connu l'expérience du "Burn out". Un épisode douloureux au plan personnel qui m'a obligé à me reconvertir au plan professionnel et à démissionner de la direction de la fede en Novembre 2014.  

Dans ma vie de syndicaliste je vois tous les jours les ravages de la souffrance au travail dans un pays qui fait du "présentéisme", de la "pression hiérarchique", du "management par le stress" une véritable spécialité. Hélas.

Le droit "inconditionnel au temps partiel", l'encouragement à la réduction du temps de travail, la reconnaissance du "Burn out" comme maladie professionnelle, autant de points qui permettront de "mieux vivre" notre rapport au travail, et que contient le projet Hamon pour la présidentielle.

Le projet de société que propose Hamon est tout à la fois celui de l'émancipation individuelle et collective, de la dignité face à la fin de vie, de la liberté face à nos choix les plus intimes :  Légalisation de l'euthanasie active, légalisation de la consommation du Cannabis, PMA offertes aux femmes seules et aux couples de femmes, c'est une société moins hypocrite, plus tolérante, et plus ouverte que je vois se dessiner à travers ce projet progressiste.

Je vois la légalisation de la consommation de Canabis comme une manière de lutter contre l'économie souterraine de la drogue, contre la criminalité organisée. Car légaliser c'est contrôler la vente et la qualité des produits.

C'est donc une mesure de sécurité et de santé publique avant tout, plus qu'une simple  proposition en faveur de la liberté individuelle. 

Pour avoir posé la question au printemps 2011 à François Hollande (fête de la rose à Berlin) qui s'était engagé ce jour là sur un "grand débat" autour de la dépénalisation, je dois dire que je reste largement sur ma faim sur ce sujet qui touche la jeunesse et tous ceux qui, comme moi, ont déja consommé du Cannabis.

Si notre parti affiche depuis quelques mois son logo "rose et vert", nous devons faire de notre engagement écologiste autre chose qu'un simple slogan. Pour vivre entre Bruxelles et Paris, dans deux cités polluées, qui pourrait douter que nous avons atteint un point de non retour sur l'environnement, quand les particules fines provoquent de très nombreuses maladies pour les plus faibles d'entre nous, pour les personnes âgées et les enfants. 

J'ai pu entendre Benoit Hamon s'en prendre legitimement aux Lobbys qui agissent dans l'ombre pour détricoter  ou saboter les législations trop contraignantes  en matiere d'environnement, et je sais que l'action politique pour laisser à nos enfants un monde moins pollué réclame de la détermination politique et du courage, comme il en faudra pour accélérer la sortie progressive du nucleaire.

Quand j'ai commencé à m'engager comme militant, en 1993, ces problématiques écologistes étaient  "déléguées" à l'extérieur de notre parti, à d'autres formations politiques. Je suis heureux que plus de 20 après, nous puissions avoir un candidat à la Présidentielle à la fois socialiste et écologiste. 

C'est le signe que nous avons progressé collectivement sur ce combat de premier plan et que nos consciences politiques sont desormais imprégnées de l'esprit de l'accord de Paris issu de la COP 21.

Nous avons besoin, sur le plan institutionnel, d'un "choc démocratique", et c'est avec la limitation du cumul des mandats dans le temps et le droit de vote aux étrangers que nous pourrons permettre, enfin, une régénération bienvenue de la vie politique française qui, malgré des gouvernements paritaires et plus de diversité relative à l'Assemblée en 2012, reste tout de même largement sclérosée. 

 Benoît Hamon en tant que ministre des gouvernements Hollande aura porté une très bonne loi sur l'économie sociale et solidaire. Je regrette d'ailleurs qu'il n'ait pu rester davantage à la tête du ministère de l'éducation nationale, un des ministères les plus exigeant et des plus complexes à gérer. Il a acquis par ses experiences ministerielles ses premiers galons d'homme d'Etat. 

Une dernière chose, qui paraitra plus anecdotique ou dérisoire pour un candidat à la "magistrature supreme"... un jugement sur les qualités de l'homme : 

Chaque fois qu'il m'a été donné d'approcher Benoit ou d'échanger avec lui, j'ai fait l'expérience d'une personne chaleureuse et directe, sachant manier l'humour, et armé de solides qualités humaines. Bref, un mec bien.

C'est pour toutes ces raisons que, Dimanche soir, je cocherai le bulletin Hamon lors du vote électronique pour les Français de l'Etranger.

Amitiés 

Boris Faure

Bruxelles 

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