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Billet de blog 27 juin 2017

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Valls s'en va ou la "ultima vuelta"

Le départ de Valls du Parti socialiste peut signerl'échec de la tentative de conversion de la social-démocratie en social-liberalisme. Mais les désolations portées par le passage de Valls à Matignon auront créé des blessures durables au sein du peuple de gauche et facilité l'arrivée de Macron au pouvoir en validant l'hypothèse libérale au sommet de l'Etat . Voir partir Valls c'est guérir un peu ?

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Valls s'en va : ou "la ultima vuelta"  (le dernier tour de piste)

Je salue la décision de Manuel Valls de quitter le Parti socialiste. C'est une démission - clarification puisqu'il sera député "apparenté En Marche" ce qui est très signifiant pour un homme qui aura tenté d'inventer en vain, au sein du PS,   une synthèse entre libéralisme économique et autorité verticale sur les sujets tels que la laïcité, les banlieues ou le rapport à l'islam. 

Inutile de trop longuement revenir sur le passé. Sur les crispations de son passage à Matignon. Sur le durcissement de la ligne politique qui, de la déchéance de nationalité à la Loi El khomry, aura scellé le divorce entre les socialistes et le peuple de gauche. 

Valls à Matignon c'est l'histoire d'une lente dénaturation de l'idéal socialiste menée par un groupe au depart très minoritaire au sein du Parti, dérive sous fond de France ciblée par les terroristes et menacée par les communautarismes. 

Personne ne pourra dire que la mission confiée à Manuel Valls par le Président Hollande le 31 mars 2014 était sans risque.

Personne ne pourra dire que Manuel Valls a cédé sur ses convictions : il est allé au bout de ses idées comme le montra l'entêtement sur le projet de loi El khomry resolu par un 49.3 qui sonna le glas d'un compromis pourtant possible sur le texte. 

Valls, c'est le genre d'homme qui préfère périr avec ses idées plutôt que d'en changer. Volonté de fer ou obstination coupable ? Ce sera à chacun de juger.

J'aurais personnellement expérimenté sa volonté, et celle d'une partie de son entourage, de soumettre les contestataires  et de démettre les opposants. La violence des mots. Des comportements. Un baptême du feu pour 1er federal. 

Je considère comme un honneur d'avoir été qualifié de frondeur par ce groupe après que la FFE ait mené la fronde contre la déchéance de nationalité avant toutes les autres fédérations de France.

L'échec de Valls à la Primaire s'accompagne de l'irrésistible ascension de Macron vers l'Elysée. La "créature" conçue par Valls et Hollande échappe à ses créateurs et s'émancipe de la gauche, de la primaire, en inventant une voie propre de développement.

 Mais peu importe maintenant. Tout cela formerait un passif douloureux si l'on ne faisait que regarder sans cesse dans le rétroviseur du quinquenat et si l'on continuait à gratter nos croûtes en nous divisant. Mais c'est du passé et seulement du passé car nous regardons droit devant nous.

Je constate qu'à partir du même creuset Rocardien, Benoit Hamon et Manuel Valls auront pris, 30 ans après leurs débuts militants, des itinéraires foncièrement différents : vers la promotion d'une société de la bienveillance, coopérative et horizontale, pour une société des patriotes républicains très verticale et libérale. 

Autant dire que pour le Rocardien que je demeure, la voie de la bienveillance et de l'innovation sociale s'impose d'elle même. 

Salut Manu.

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