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Billet de blog 29 janvier 2017

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La victoire d'un Fonceur !

Benoit Hamon l'emporte nettement à la Primaire. Retrouvez ci dessous ma réaction à sa victoire

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Fumée blanche et flamme rose !

Benoît Hamon l'a emporté. Au terme d'une campagne des Primaires qui l'aura vu déjouer les pronostics initiaux qui le créditaient, à l'automne dernier, de chances de succès infinitésimales. 

Preuve qu'en politique rien n'est jamais écrit d'avance.

En partant tôt, il a su gagné la "bataille culturelle" : Ses themes- revenu universel, transition ecologiste- se sont imposés progressivement au coeur des débats. Il a su mobiliser les citoyens de gauche et les convaincre en leur parlant le langage du coeur, slogan de sa campagne, et en proposant un horizon politique  : 

Car il a proposé un projet de société  plus qu'un simple programme.

L'impératif de "Changer la vie" s'impose inéluctablement à notre force politique malgré notre conversion, il y a plus de 30 ans, à l'économie de marché régulee. 

 Nous ne pouvons être de simples "bons gestionnaires" du pays. On exigera toujours de la gauche un supplément d'âme.

L'échec de  Lionel Jospin en 2002 et le renoncement de François Hollande, en témoignent, même si l'on peut les trouver, a chaque fois, injustes au vu des importantes réformes accomplies pour le bien du pays. 

C'est sur le terrain de la transformation  sociale que nous sommes attendus par les Francais. Changer le rapport que nous entretenons au travail. Pour s'émanciper par le travail. Mais aussi à côté du travail. Changer notre rapport à la croissance pour envisager un nouveau modèle de développement. Intégrer durablement l'écologie comme notre première priorité. 

La "Belle Alliance Populaire" dont Benoit Hamon devient le candidat ce soir, ne méritera pleinement son nom que si elle scelle la réconciliation des citoyens avec  la politique. Ce soir, l'enthousiasme est là et il devra se maintenir et s'amplifier une fois les bouteilles de champagne rangées.

Hamon a su se tourner vers l'avenir sans se focaliser sur la critique du bilan gouvernemental et regarder obsessionnellement dans le rétroviseur. 

Ce n'est donc pas la victoire d'un "Frondeur". Mais  celle d'un "Fonceur". Un socialiste tourné vers le futur qui fera de la réforme des institutions et de la régénération de la vie politique,  une priorité.

Il faut saluer bien sûr Manuel Valls. C'est un farouche combattant par tempérament. La stature qu'il a acquise à Matignon et qui en font un veritable homme d'Etat n'a pourtant pas permis la victoire que le retrait de François Hollande pouvait laisser espérer. C'est la preuve que ce socialisme, "droit dans ses bottes", n'est pas majoritaire dans le coeur du peuple de gauche.

Pour autant, loin des caricatures qu'il faut rejeter, Manuel Valls présente les caractéristiques d'une gauche qui, d'Émile Combes à Chevenement, place l'autorité de l'Etat au centre de l'action politique et le réformisme comme une boussole pour l'action. Manuel Valls dans sa réaction empreinte de dignité et de gravité ce soir, mérite notre plein respect.

Il faudra que le vainqueur du jour sache tendre la main pour réaliser une synthèse qui ne sera peut être pas programmatique, tant le programme d'Hamon paraît cohérent,  mais opérationnelle certainement, pour faire campagne avec un parti socialiste uni et pour refuser les règlements de compte ou les bouderies. Des propositions politiques devront être ajustées. Pour éviter le procès en irrealisme et gagner encore en crédibilité. 

Nous savons, depuis la campagne de Segolene Royal combien il est nécessaire que le Parti se mette au service du vainqueur des primaires pour avoir une chance de l'emporter. Si la machine se grippe, c'est la campagne présidentielle qui déraille. 

 Jean-Christophe Cambadélis aura la lourde tâche de nous faire éviter les pièges de la division interne dans une campagne qui s'annonce comme  celle de tous les dangers.

Entre l'aspirateur Macroniste, qui voudrait provoquer les débauchages dans nos rangs, et le dynamiteur Melenchon, qui souhaite faire voler en eclat le parti socialiste, les périls sont là.

L'heure est donc placée sous le signe de l'exigence d'unité renforcée.

 Nous en aurons besoin pour garder l'impulsion populaire de cette primaire à laquelle  presque 2 millions de personnes auront participé en ce 2ème tour et ne pas gaspiller l'élan génèré  par un mois d'attention médiatique continue à nos débats et une mobilisation  qui est allée croissante. 

Au plan federal, le 2ème tour aura permis de régler les difficultés techniques qui avaient perturbées le vote electronique il y a une semaine. Les ajustements demandés par la Fédération au secrétariat général de Solférino ont donc portées leur fruit et il faut s'en féliciter. 

Malgré un calendrier d'inscription très court, qui nous été imposé, nous aurons réussi à tenir notre rôle dans cette primaire et je me félicite que les candidats au 1er comme au second tours, aient pris la peine de développer des propositions pour nos compatriotes à l'étranger dans leurs professions de fois ou  par un message vidéo comme l'a fait Benoît Hamon. 

Collectivement nous avons donc su gagner la bataille de l'influence auprès des candidats et il faut s'en féliciter car c'était l'objectif de la Fédération. Le projet fédéral "aller plus loin ensemble"est donc déjà intégré dans le projet Hamon et il faut remercier le candidat pour son attention à nos sujets et les coordinateurs de sa campagne des primaires dans la fede qui ont joué leur rôle.

Je veux saluer, enfin, Octave Procope qui s'est démené depuis septembre dernier pour réussir cette primaire et tous les membres du comité d'organisation des primaires au plan federal avec qui nous avons pu échanger utilement depuis 2 semaines.

Je serai, à titre personnel et avec le bureau et le conseil federal, le premier garant du rassemblement dans notre fédération plus que jamais unie. 

Ce soir, alors que Benoît venait à peine de finir son discours, une militante me contactait  sur messenger  pour me dire qu'elle allait s'engager dans la campagne d'Hamon. Une autre me disait qu'elle allait reprendre sa carte. Déjà les premiers effets de la candidature Hamon.

Soyez nombreux à les imiter pour venir nous rejoindre et mener  cette campagne qui fera " battre le coeur de la gauche" et qui rendra l'avenir plus désirable.

Amitiés socialistes 

Boris Faure 

1er secrétaire fédéral FFE PS

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