Je suis assez effaré de l'ultra personnalisation de la vie politique que l'élection présidentielle induit.
Le Président Hollande sitôt affaibli par une monumentale erreur de communication, et c'est une flopée de commentaires qui inonde les réseaux sociaux sur les chances réciproques des "nouveaux champions" de la gauche.
Ainsi Valls serait en embuscade. Taubira s'interrogeait. Royal se préparerait à y retourner. Macron, en mode transgenre, ni droite ni gauche mais tout autre chose, serait prêt à incarner la relève.
Pendant ce temps là les candidats à la candidatures à la primaire continuent de tenir réunion publique et meeting sans que beaucoup de monde s'en soucie à ce stade.
Entre concours de bonne mine ("elle a une allure de gagnante") , comice agricole politique où on juge de l'encolure du Présidentiable("il a les épaules assez large"), exercice de narcissisme en miroir ("choisissons un(e)candidat(e) qui nous ressemble"), le soap opéra de la Présidentielle ajoute de nouveaux épisodes chaque jour dans une série qui connaîtra son final en Mai.
Ce que proposent les uns et les autres au niveau politique ? Chacun semble s'en soucier comme de sa dernière guenille.
Qu'ils soient membres du PS ? Mais peu importe mon bon monsieur puisque le PS est en train de mourir ! Ah bon.
Je dois dire que je n'ai aucune envie de me livrer à ce jeu là. Et que je sens monter une forme d'état nauséeux quand je lis certains commentaires.
Le PS s'est pourtant donné une règle du jeu pour choisir son ou sa candidate : les primaires citoyennes.
Malgré les limites de l'exercice, qui participe aussi de la personnalisation, ce ne sont ni les journalistes, ni les sondages, ni les élus, ni Mme Irma qui choisiront notre candidat(e) mais bel et bien les électeurs de la primaire.
Cette primaire mérite notre attention car c'est à cette occasion que les propositions seront faites, et que nous aurons l'occasion d'interpeller les candidats sur notre projet fédéral FFE.
A mes yeux, c'est tout ce qui compte : qui reprendra tout ou partie de nos propositions ? Qui prendra des engagements clairs en matière européenne ? Comment avancer ensemble dans le sens du progressisme et de la justice sociale ?
Le reste ne me semble que de la littérature...
Pour tout dire je ne suis pas rentré en socialisme pour faire allégeance à un homme ou une femme providentielle.
La 5eme république est tristement coupable de cet état de fait : En 1793 les Français ont coupé la tête à leur Roi. Mais plus de 200 ans plus tard ils ne se sont pas remis de leur besoin de monarchisme...republicain.
Je rêve d'une République moins grandiloquente, d'un exercice du pouvoir moins emphatique, d'une société moins "spectaculaire" mais plus humaine.
Ce serait l'antidote à la peste du Presidentialisme...
Amitiés
Boris