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Billet de blog 5 décembre 2018

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Big is not beautiful par Gérard Bouquet

La crise des Gilets Jaunes est avant tout un échec du centralisme et de la métropolisation. La seule solution est le retour à une véritable régime parlementaire dans une République fédéralisée.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

À certains qui pointent à juste titre le risque de «poujadisation » d'un mouvement qui serait manipulé par l'extrême-droite, il faut répondre que le problème n'est pas la révolte mais le terreau sur lequel elle prospère.

Ce n'est pas un hasard si le mouvement des Gilets Jaunes est né dans les zones rurales, souvent les plus défavorisées.

Cette crise à la fois sociale, politique et institutionnelle, signe surtout l'échec de la métropolisation et l'abandon d'une vraie politique décentralisatrice d'aménagement du territoire.

Au plan national la transformation de la DATAR (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale) en DIACT (Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale) a marqué un tournant stratégique regrettable.

Il s’agissait bien d'une nouvelle orientation qui voulait prendre en compte la mondialisation de l'économie et placer sur un même plan l'aménagement et la recherche de la compétitivité.

Ce qui n'était qu'une orientation de fait est devenu une orientation politique : privilégier la métropolisation au détriment des villes petites et moyennes.

En théorie il s'agissait d’imaginer un maillage dans lequel le développement de la métropole profiterait directement aux autres communes.

Force est de constater que cette politique est un échec cuisant.

La course à la métropolisation, doublée d'une «rentabilisationite» aiguë des services publics, a conduit à un abandon des zones rurales : fermetures de lignes de chemins de fer, regroupement d'hôpitaux, fermetures d'écoles et de services publics. Ceci dans un véritable cercle vicieux, puisque les populations les plus jeunes ne s'installent plus dans les communes ne disposant plus de vrais services de proximité.

Même constat pour la réforme des régions, qui partait du même postulat : grossir pour être plus puissant, plus efficace et, accessoirement, plus économe.

De fait cette politique est un échec.

THINK BIG, ACT SMALL

Quelle est aujourd'hui la solution ?

L'idée d'une vraie relance de l'aménagement du territoire pourrait venir d'abord à l'esprit.

En fait, elle est dépassée, car les solutions ne peuvent plus venir de Paris.

Il est maintenant nécessaire de passer à une véritable réforme institutionnelle, qui parallèlement au retour à un régime parlementaire, permettra une véritable fédéralisation de la République, c'est à dire une décentralisation forte des compétences et des ressources correspondantes.

La crise des Gilets jaunes est dangereuse pour l'équilibre de notre système politique.

Ne traiter que les aspects sociaux serait une erreur. Il faut mettre les pouvoirs de décision au plus près des citoyens.

Gérard BOUQUET

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