Le 28 mai 2025, la Fédération unique des pétroliers (FUP), à laquelle sont affiliés 13 syndicats et qui représente environ 100.000 travailleurs du secteur pétrolier, jointe la Fédération nationale des pétroliers (FNP) - fondée en 2010 et qui regroupe cinq syndicats et plus de la moitié de l'ensemble des travailleurs de la Petrobras - soit les deux plus grandes organisations de travailleurs du secteur pétrolier, avaient envoyé une lettre (ci-dessous, 3 pages) au président brésilien Lula Da Silva et à quatre de ses ministres pour demander un embargo énergétique à l'encontre d'Israël en raison du génocide qu'il perpètre contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza.
Les organisations y déclarent qu'« il est essentiel que le Brésil adopte des mesures pratiques plus efficaces et plus robustes, conformément aux obligations internationales découlant des décisions de la Cour internationale de justice et de l'Assemblée générale des Nations unies, en tenant compte des accords militaires du Brésil avec Israël qui sont toujours en vigueur ». En ce sens, ces deux fédérations appellent à un embargo mondial total et urgent sur l'énergie et les armes afin de mettre fin au génocide et de démanteler l'apartheid et l'occupation illégale par Israël". Les fédérations exigent que les responsables de crimes de guerre rendent des comptes et que des sanctions soient imposées « non seulement comme un devoir moral, mais aussi comme une responsabilité juridique de tous les États » et demandent que les avis de la Cour internationale de justice soient respectés « en imposant un embargo sur l'énergie qui mette fin à l'exportation de pétrole vers Israël, et en paralysant immédiatement les projets avec les entreprises énergétiques israéliennes ».
Reprenons les données du rapport de Francesca Albanese, daté du 30 juin 2025. British Petroleum (BP) et l'Américaine Chevron sont les plus gros contributeurs aux importations israéliennes de pétrole brut, en tant que principaux propriétaires de l'oléoduc stratégique azéri Bakou-Tbilissi (Géorgie)-Ceyhan (Turquie) et du consortium kazakh Caspian Pipeline Consortium, respectivement, et de leurs champs pétroliers associés.
Chaque conglomérat a effectivement fourni 8 % du pétrole brut israélien entre octobre 2023 et juillet 2024, complété par des livraisons de pétrole brut provenant de champs pétroliers brésiliens, dans lesquels Petrobras détient les plus grandes participations, et du kérosène pour les avions militaires.
Le pétrole de ces sociétés alimente deux raffineries à Israël. A partir de la raffinerie de Haïfa, deux sociétés figurant dans la base de données du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (OHCHR) approvisionnent leurs stations-service dans tout Israël et le territoire palestinien occupé, y compris les colonies, et l'armée, par le biais de contrats attribués par le gouvernement.
Depuis la raffinerie d'Ashdod, une filiale de la société Paz Retail and Energy Ltd. figurant dans la base de données du OHCHR fournit du carburéacteur à l'armée de l'air israélienne qui opère à Gaza.
Les chiffres officiels de l'Agence nationale du pétrole brésilienne (ANP) montrent que 1.969.485 million de barrils de pétrole brésilien ont été exportés vers Israël en 2023, ce qui représente 0,34 % du total des exportations brésiliennes pour la même année.
Selon les propres données de la plateforme publique de statistiques du commerce extérieur brésilien, la nommée ComexStat, pour la seule année 2024, pendant le génocide à Gaza, le Brésil a exporté l'équivalent de 215.890.164 millions de dollars de pétrole brut vers Israël, ce qui équivaut à 2,7 millions de barrils, soit environ 3,3 % de la consommation annuelle de pétrole du pays.
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