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Billet de blog 5 février 2025

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"C'est mon ex-femme qui me battait" lance l'ex-Président argentin à un tribunal

L'ancien président argentin Fernández publie une lettre de 200 pages dans l'affaire où il est accusé de violence physique, psychologique et de coercition. Il y nie les allégations et raconte les problèmes d'alcoolisme de son ex-épouse. Il a demandé que Mme Yañez subisse un examen psychiatrique et que d'anciens fonctionnaires de son gouvernement témoignent.

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L'ancien président argentin Alberto Fernández a comparu devant un tribunal mardi 4 février 2025 à Comodoro Py (Buenos Aires) dans l'affaire de violence sexiste contre son ex-compagne Fabiola Yáñez et a une nouvelle fois clamé son innocence. Selon sa version, c'est lui qui a été battu par sa femme.

« Dans des moments d'ivresse, elle est devenue violente, m'attaquant avec une force singulière. Je ne pouvais qu'éloigner ses mains de moi pour éviter ses coups », déclare Fernández dans une lettre de 213 pages dans laquelle il rejette les accusations dans l'affaire et demande l'acquittement - il a publié le document sur son compte X.

« Aujourd'hui, j'ai présenté ma défense dans une affaire qui constitue une fraude procédurale sans précédent. Après de nombreux mois de silence, je veux que vous sachiez ce que j'ai à dire », déclare Fernández dans le prologue de la lettre (cf. in integra, ci-dessous, en PDF).
 
 

alberto-fernandez (pdf, 796.1 kB) alberto-feranndez-acta-de-declaracio-n-a-indagatoria (pdf, 6.8 MB)

L'ancien président argentin est accusé de « doubles lésions mineures aggravées pour avoir été commises au moyen de la violence de genre et à l'encontre de sa compagne d'alors », ainsi que du délit de coercition pour avoir prétendument empêché la dénonciation des agressions.

« Je tiens à commencer ce chapitre de ma défense en précisant expressément que je n'ai jamais exercé de violence physique sur Fabiola Yañez », a déclaré l'ancien président de la République dans sa déclaration, avant de souligner : «Je ne peux manquer d'attirer l'attention du tribunal sur le fait qu'aucun des témoins qui sont intervenus dans cette affaire n'a vu ou n'a su de quelque manière que ce soit que j'ai eu un tel comportement avec la plaignante. Aucun d'entre eux ne prétend que Fabiola Yañez lui a expressément dit que j'étais la cause malveillante du prétendu œil au beurre noir qu'elle montre sur la photographie qu'elle a envoyée à [ma secrétaire particulière] María Cantero via WhatsApp ».

M. Fernández a ajouté que les amis les plus proches de Mme Yañez « affirment que Fabiola Yañez ne leur a jamais dit que je l'avais agressée physiquement » et que « le personnel qui a servi à Olivos [siège de la résidence officielle du président de la République, en périphérie de Buenos Aires] nie catégoriquement avoir été témoin ou avoir entendu une agression physique de ma part à l'encontre de la plaignante ». « Il n'existe aucun dossier médical indiquant que j'ai jamais cherché à me faire soigner pour un tel épisode. Jamais, en deux ans de traitement psychiatrique à l'INECO (Instituto De Neurologia Cognitiva), il n'a été mentionné qu'elle a subi une agression physique de ma part, alors qu'elle consacrait une grande partie de sa thérapie à expliquer nos désaccords », a également déclaré M. Fernández dans son texte de 200 pages.
 
A. Fernández affirme aussi dans sa lettre qu'il n'a jamais exercé de violence physique, psychologique ou économique à l'encontre de Mme Yáñez et qu'il n'a jamais restreint ses relations amicales. « Je dois dire que si quelqu'un a été agressé dans le couple, c'est moi. Si quelqu'un a dû subir des insultes et des mauvais traitements au sein du couple, c'est moi », a-t-il ajouté.


Selon l'ancien président, ce procès est le résultat d'une injustice de la part du juge et du procureur en charge de l'affaire. « Ils ont fait tout ce qu'il fallait pour limiter mon droit à la défense et m'inciter ainsi à plaider coupable », a-t-il déclaré. Au cours de l'audience, il n'a répondu à aucune question et a été accusé d'avoir blessé sa compagne de l'époque à au moins deux reprises.


Le 6 août 2024, l'ancienne première dame a dénoncé Fernández, avec qui elle a un fils qui est aujourd'hui âgé de deux ans, pour violences physiques et psychologiques. « Alberto Fernández a systématiquement exercé des violences psychologiques sur Fabiola Yáñez sous forme de harcèlement, d'intimidation, de contrôle, d'indifférence, d'insultes, de reproches, de mauvais traitements, de retrait de la parole, de déni et d'hostilité », a déclaré le procureur.

Ce mardi, l'ancien président Fernandez a refusé de répondre aux questions du juge Julián Ercolini et du procureur Ramiro González, après avoir mis en doute ses conditions éthiques. « Ma décision de ne pas répondre aux questions qui ne viennent pas de mon avocat n'a pas pour but de ne pas me soumettre à la vérité. C'est simplement que, comme je l'ai déjà dit, je crois que le juge et le procureur agissant ici n'ont pas les conditions éthiques pour me juger ou m'accuser », a-t-il soutenu.

En ce qui concerne Ercolini, Fernandez a rappelé le voyage en avion privé qu'il a partagé en 2022 avec des juges, des procureurs, des hommes d'affaires du groupe de presse ultra conservateur Clarín, des publicistes, un ancien agent de renseignement et le ministre de la sécurité de la ville de Buenos Aires de l'époque, Marcelo D'Alessandro. « Je l'ai vu et toute l'Argentine l'a vu. En ma qualité de président de la nation argentine et par l'intermédiaire de la radio et de la télévision nationales, j'ai ordonné au ministre de la justice de l'époque de déposer une plainte contre le juge chargé de cette affaire et d'autres », a précisé A. Fernández.

«À ce moment-là, a déclaré Fernández, ma relation avec la personne qui me juge aujourd'hui a été rompue par ses actions juridictionnelles. Une relation qui s'est érodée avec le temps et les critères des affaires sur lesquelles il enquêtait et des décisions qu'il a prises à l'encontre de Cristina Fernández de Kirchner, Cristóbal López, Fabián De Souza et Alejandra Gils Carbó ».

En ce sens, l'ancien président a déclaré que son « inimitié » envers Ercolini « est profonde et irréparable », mais le juge la nie « dans le seul but de se venger des choses que je lui ai attribuées publiquement à juste titre ».

En ce qui concerne le procureur González, l'ancien président de la République a déclaré qu'il avait « le plaisir » de ne pas le connaître, mais que « en le voyant agir dans ce processus et en observant la façon dont il a divulgué des informations à la presse pour influencer l'opinion publique contre moi, j'ai mieux compris comment il agit et qui il est ».

Fernandez a ensuite reconnu qu'il avait étudié son passé pour tenter de mieux le connaître : « J'ai appris qu'il avait dû faire face à de très graves allégations de son ex-femme selon lesquelles ses filles avaient subi des préjudices, et que s'il avait été condamné, il n'aurait pas pu partager son logement avec la population carcérale. J'ai également appris qu'après un long procès, et défendu par un ministre en exercice, il a été soudainement acquitté ».


Au final, A. Fernández nie les accusations et accuse principalement son ex-femme F. Yáñez de faux témoignage.
Les procureurs avaient déjà recueilli [voir plus haut] des preuves sur le téléphone de la secrétaire particulière de l'ancien président, Maria Cantero, avec des photographies que lui avait envoyées Mme Yáñez et qui montraient l'ancienne première dame avec des ecchymoses sur le visage et sur le corps. Les deux femmes ont déjà témoigné devant le tribunal. En effet, la plateforme d'informations - ultralibérale -  Infobae avait publié les photos de Fabiola Yañez qui font l'objet du procès.
 
Mme Yáñez vit aujourd'hui à Madrid, en Espagne, avec le fils qu'elle a eu avec l'ex-Président.

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