BRAISES DU CHAOS (avatar)

BRAISES DU CHAOS

BALIKPAPAN@PROTONMAIL.COM■WhatsApp (55) 71 88826417■Secrétaire de rédaction (free lance), c'est-à-dire journaliste: et je tweete, aussi, sur X (ex-Twitter), des faits.

Abonné·e de Mediapart

1523 Billets

0 Édition

Billet de blog 5 décembre 2024

BRAISES DU CHAOS (avatar)

BRAISES DU CHAOS

BALIKPAPAN@PROTONMAIL.COM■WhatsApp (55) 71 88826417■Secrétaire de rédaction (free lance), c'est-à-dire journaliste: et je tweete, aussi, sur X (ex-Twitter), des faits.

Abonné·e de Mediapart

La police militaire de São Paulo jette aussi des hommes du haut de ponts

Le 2 décembre, en périphérie de São Paulo, un policier militaire, Luan Felipe Alves Pereira, au passé homicidaire, a frappé et jeté d'un pont, dans un ruisseau, un livreur à moto, qui, bien que gravement blessé, a survécu. La video est virale. Pour le commandant de la police militaire de l'Etat de São Paulo -nommé par le gouverneur bolsonariste Tarcisio- cela a été "une erreur émotionnelle".

BRAISES DU CHAOS (avatar)

BRAISES DU CHAOS

BALIKPAPAN@PROTONMAIL.COM■WhatsApp (55) 71 88826417■Secrétaire de rédaction (free lance), c'est-à-dire journaliste: et je tweete, aussi, sur X (ex-Twitter), des faits.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

"Un collègue qui travaille dans la rue depuis cinq ans et qui n'a pas tué trois fois, pour moi, c'est honteux, n'est-ce pas." ("Pro camarada trabalhar cinco anos na rua e não ter ma... três ocorrências, na minha opinião, é vergonhoso, né.")
Déclaration de l'actuel secrétaire d'Etat à la sécurité publique de São Paulo (nommé par le gouverneur bolsonariste Tarcisio de Freitas) Guilherme Derrite*, lorsqu'il était au sein de la police militaire (PMESP), en 2015 

  -------------

Illustration 1
Luan Felipe Alves Pereira, policier militaire, qui a jeté un livreur du haut d'un pont, le 2/12/24. © DR

Marcelo Barbosa Amaral, jeté du pont par un policier militaire à São Paulo, le lundi 2 décembre, a 24 ans, est coursier à moto et n'a pas de casier judiciaire, selon son père. Il a été blessé gravement mais se porte bien.
 
Mercredi après-midi 4 décembre 2024, le cabinet du médiateur de la police militaire de l'État de São Paulo a demandé à la justice d'arrêter le soldat Luan Felipe Alves Pereira, 29 ans, qui a jeté le jeune homme d'un pont, d'une hauteur de trois mètres, dans un ruisseau, après un abordage dans une favela du quartier de Cidade Ademar, dans le sud de la capitale de São Paulo. Cet épisode d'une grande sauvagerie s'est déroulé aux premières heures du lundi 2 décembre.

Luan Felipe Alves Pereira, policier militaire, jette un livreur à moto du haut d'un pont, le 2/12/24. © DR


 
À la suite de la demande formulée par l'organe interne d'inspection générale de la police militaire (PMESP), il appartiendra au tribunal militaire de justice de São Paulo d'analyser la demande et de déterminer s'il convient ou non d'arrêter le policier militaire. Au total, 13 policiers ont été écartés de leurs présences physiques, dans la rue, parce qu'ils étaient liés d'une manière ou d'une autre à l'incident. Par la suite, seuls quatre d'entre eux, dont Luan Felipe Alves Pereira, ont fait l'objet d'une procédure d'enquête directe. La demande d'arrestation n'a été formulée que pour le soldat qui a jeté l'homme.
 
Le lendemain de la diffusion de la vidéo, le commandant général de la police militaire de São Paulo, le colonel Cássio Araújo de Freitas, même au milieu d'une avalanche de critiques contre l'institution qu'il commande, ainsi que contre le gouverneur Tarcísio de Freitas et le secrétaire à la sécurité publique, Guilherme Derrite, pour la politique sadique et sanglante qu'ils mènent, a déclaré que l'attitude du soldat qui a jeté un citoyen du haut d'un viaduc était « une erreur émotionnelle ».
 


Par ailleurs, Luan Felipe Alves Pereira, a un lourd et récent passé homicidaire ; il a tué un motard, de 11 balles, le 26 mars 2023. Sans la présence d'un témoin oculaire. Dans cette affaire, qui a été classée en janvier 2024 par un juge, la version de Luan Felipe Alves Pereira, qui invoquait la légitime défense, a été acceptée par le ministère public (MPSP) et le tribunal de justice de São Paulo (TJSP).
À l'époque, dans une déclaration à la police civile (PC-RJ), le soldat avait expliqué qu'il patrouillait dans le quartier de Piraporinha, dans la ville de Diadema (440.000 hab.), dans la périphérie de la ville de São Paulo, avec un partenaire de la Ronde des motards (Rocam). C'est dans ce quartier qu'ils sont "tombés" sur Maycon Douglas Valério, 31 ans, qui conduisait une moto sans casque et sans chemise. Le soldat a déclaré avoir ordonné au suspect de s'arrêter, ce qu'il aurait refusé, et une course-poursuite s'est engagée. Selon le journal Metropoles, "quelques mètres plus loin, Maycon est descendu de sa moto et s'est enfui à pied. Luan a également quitté le véhicule et s'est lancé à la poursuite du suspect."
Le collègue policier militaire de Luan ne l'a pas accompagné afin de surveiller la moto de Luan, car ils se trouvaient dans une zone que la police a qualifiée de dangereuse. Dans une ruelle, comme le montre la caméra corporelle de Luan, Maycon a laissé tomber un revolver sur le sol. Le suspect a tenté de le ramasser et a reçu 12 balles, dont 11 l'ont atteint à la poitrine et au visage. Un rapport de la police technique et scientifique montre qu'il n'y a qu'une seule blessure, sur le côté gauche du cou, résultant de deux tirs qui ont transpercé le visage du suspect et en sont ressortis. Le soldat Luan lui-même a affirmé avoir tiré 12 coups de feu en réponse à « l'agression injuste » de Maycon.
Le soldat et son collègue ont déclaré que Maycon était vivant et que c'est pour cette raison qu'il a été transporté dans un hôpital local, où il est officiellement décédé. Un autre rapport de la police scientifique indique, sur la base d'une analyse de la caméra corporelle du policier militaire qui a tiré, Luan, que son arme a tiré 11 coups de feu. Deux autres sons ont été captés, mais il n'a pas été confirmé qu'il s'agissait de coups de feu tirés par le suspect.
Le procureur João Otávio Bernardes Ricupero, affirmant que les circonstances du meurtre avaient été « clarifiées », a clos l'enquête policière le 24 janvier 2024.
 
Luan Felipe Alves Pereira est actuellement hors d'état de nuire, soit. En plus de lui, comme nous l'avons rappelé plus ahut,12 autres personnes ont été transférées à des activités internes en raison de cette affaire du livreur jeté du haut d'un pont. Il s'agit bien d'une complicité générale d'une corporation, tueuse par culture.
 

------------

(*) Selon les dernières enquêtes journalistiques, toujours en cours, Guilherme Derrite - qui a aussi été député fédéral sous l'étiquette du parti bolsonariste PL - quand il était policier militaire, aurait participé à l'exécution de 16 personnes, en de nombreux lieux, au cours des années. Et aurait été suspect d'enquêtes officielles dans ces 16 affaires, comme l'a affirmé le chevronné journaliste Leandro Demori.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.