La majeure partie de ces crimes policiers létaux (66%) envers des enfants l'a été par des policiers en service : 631 tués. L'âge des victimes le plus commun : 17 ans. Ce sont 479 des 957 tués, de 2013 à fin 2023, qui avaient cet âge-là. 68 % de ces 957 tués étaient noirs ou bien métis de noirs ou d'indigènes.
Celui des ministres actuels de la Cour suprême (STF) qui est le plus soutenu par le gouvernement Lula en 2024 a été, auparavant, secrétaire d'Etat à l'Intérieur de l'Etat de Sao Paulo, en 2015 et 2016. Il avait laissé derrière lui de bien plus grandes mers de sang adolescent : 137 et 128 tués par la PMESP, alors sous sa direction.
Les noms qui figurent sous le graphique ci-dessous sont ceux des gouverneurs de São Paulo :

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Revenons aux années 2020. Le site d'enquêtes journalistiques Agência Pública, via Brasil de Fato, raconte :
"Le 38e bataillon de la police militaire métropolitaine (BPM/M), dans la zone du Parque São Rafael, à l'est de São Paulo, est celui qui enregistre le plus grand nombre de décès d'enfants et d'adolescents à la suite d'une intervention policière. Au total, 41 personnes âgées de 14 à 17 ans sont décédées dans cette zone.
En janvier et février 2024, deux jeunes de 17 ans ont été tués dans la zone d'action du 38e bataillon lors de deux tentatives de vol présumées. Les deux ont été empêchés de comettre leur délit par des officiers de la police militaire qui n'étaient pas en service, qui ont été témoins des actes et sont intervenus.
Selon le rapport de police relatif à l'une des affaires, une caisse de munitions a été trouvée à quelques mètres d'une moto sur laquelle se trouvaient l'adolescent décédé et un autre suspect. Cependant, à l'arrivée de la police scientifique, cinq autres cartouches ont été présentées par les officiers qui gardaient la scène de crime et qui ont déclaré qu'elles avaient été ramassées par un autre policier militaire qui s'était rendu sur les lieux plus tôt. Selon le rapport, le policier militaire en civil a tiré sur l'adolescent, qui est décédé à l'hôpital. L'autre suspect a pris la fuite.
Agência Pública a demandé au secrétariat d'État à l'intérieur de l'État de São Paulo (SSP) si le comportement des policiers, qui ont altéré la scène du crime, était illégal, mais le SSP n'a pas répondu.
Le deuxième cas d'adolescent tué dans la zone du 38e bataillon en 2024 s'est produit sur l'Avenida Bento Guelfi, à Jardim da Laranjeira, dans la région de São Mateus, également dans l'est de l'Etat. Outre le jeune homme de 17 ans, un ramasseur de canettes a été touché par l'un des coups de feu tirés par un policier qui n'était pas en service. Dans le rapport de police, le policier militaire a déclaré que l'adolescent avait "mentionné" l'utilisation d'une arme à feu et que, par mesure de sécurité, il avait décidé de tirer. Le jeune homme est décédé à l'hôpital et l'autre victime a survécu.
(...)
Contrairement à ce taux de tués par le 38e bataillon, le 7e bataillon de la PMESP n'a enregistré ... aucun décès d'enfant ou d'adolescent au cours de la décennie. La base du 7e est ... la zone centrale de la ville, qui comprend les deux quartiers de Bela Vista - où se trouve une partie de l'avenue Paulista - et de Higienópolis, habités par l'élite intellectuelle et artistique, blanche exclusivement, où le mètre carré est parmi les plus chers de la ville. "