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Billet de blog 6 juin 2025

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Par-delà le ciel amazonien, la poignante exhortation posthume de Dom Phillips

Souvenons-nous : le 5/6/22, le journaliste britannique Dom Phillips et l'indigéniste brésilien Bruno Pereira ont été effroyablement assassinés dans la région de la vallée de Javari, en Amazonie brésilienne. Un livre, commencé et planifié par Dom Phillips, rend justice aux deux hommes, en mettant en lumière leurs reportages et enquêtes ethnologiques. Ils voulaient "sauver l'Amazonie".

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Illustration 1
© Companhia das Letras

Trois ans après l'assassinat du journaliste britannique Dom Phillips et de l'indigéniste brésilien Bruno Pereira, paraît au Brésil le livre que Dom Phillips - qui habitait à Salvador de Bahia, entre ses reportages - était en train d'écrire avant sa mort violente : "Como Salvar a Amazônia".
 
Le 5 juin 2022, le journaliste britannique Dom Phillips et l'indigèniste et anthropologue brésilien Bruno Pereira ont été brutalement tués* dans la région de la vallée de Javari, en Amazonie brésilienne. Le journaliste enquêtait sur la pêche illégale dans la région, ce qui devait être l'avant-dernier voyage pour son livre, selon Alessandra Sampaio, sa veuve.
 
 
 
Lancé le 27 mai 2025, le livre a été soutenu et suivi pas à pas par la veuve du journaliste et un comité éditorial composé de journalistes chevronnés qui vivent et écrivent au Brésil depuis de très nombreuses années, tous amis des deux victimes fatales : Andrew Fishman (The Intercept Brasil), Jonathan Watts (The Guardian), entre autres.

Illustration 2
Dom Phillips (en rouge) et Bruno Pereira (en haut à droite) dans la forêt amazonienne. © DR


  
 Ce livre de 384 pages comprend également des photos personnelles de l'auteur, de son enfance à des images avec sa femme, en passant par ses visites dans les territoires indigènes. Avec, également, des contributions des journalistes qui vivent au Brésil et ont très bien connu les deux personnes assassinées, tels que Eliane Brum (Sumaúma), Jon Lee Anderson (The New Yorker), Tom Phillips (The Guardian) et Andrew Fishman. Sans oublier l'indigène Beto Marubo, membre de l'Union des peuples indigènes de la vallée du Javari (Unijava), référence sur la question des peuples indigènes isolés, et qui a travaillé pendant 12 ans aux côtés de Bruno Pereira.
 

Illustration 3
Bruno Pereira et Dom Phillips (assis). © DR


  
L'anthropologue Beatriz Matos, veuve de Bruno Pereira, explique que le livre est également lié au travail de son mari et à tous ceux qui œuvrent à la défense de l'Amazonie et des peuples indigènes. " Il est très important que ce travail ne soit pas interrompu. Il est très important que les histoires qu'il racontait soient racontées."

Illustration 4

L'édition américaine (ci-contre) de cet ouvrage sera lancée le 9 juin 2025.
  
Le livre mêle, de la main de Dom Phillips, ses récits de voyage, ses reportages d'investigation et ses réflexions sur les grands défis de la forêt amazonienne et de ses habitants. Phillips traite de l'expansion de l'agro-industrie, du démantèlement des politiques environnementales, les attaques contre les droits des peuples indigènes et la lutte des communautés indigènes pour leur survie. Pour Dom Phillips, la forêt elle-même offre la réponse à sa préservation.
  

« On ne peut pas arrêter un travail journalistique important et de qualité. Alessandra Sampaio explique que c'est le principal moteur qui l'a poussée à unir ses forces à celles de ses amis pour terminer son livre après qu'il a été tué en 2022. « Dès que la tragédie s'est produite, il est devenu très clair pour moi et aussi pour les amis journalistes [de Dom], qui m'ont beaucoup soutenue, qu'il était important de terminer le livre », explique Sampaio au site Mongabay Brasil.
« Émotionnellement, cela a plusieurs significations pour moi. Tout d'abord, c'est comme si je réalisais la mort de Dom, parce qu'il continuait à écrire, il était encore en vie », explique Alessandra Sampaio, en larmes. « Et il m'a raconté certaines des histoires qui se trouvent dans le livre, alors je remonte dans le temps. Je reconnais alors toute la passion de Dom pour l'Amazonie et sa curiosité ».
 

Illustration 5
Dom Phillips, en reportage. © DR


 
Le 29 mai 2024, Alessandra Sampaio avait lancé le Dom Phillips Institute, une ONG qui se consacre à la mise en valeur des voix de l'Amazonie et des connaissances de ses peuples autochtones par le biais de l'éducation. « La voie que nous avons choisie est celle de l'éducation et de ce mouvement qui consiste à essayer d'amener les gens à changer leur façon de penser et leur conscience », explique Mme Sampaio. « L'engagement de l'Institut Dom Phillips est de poursuivre son héritage, en essayant de l'étendre - parce qu'il n'a pas eu le temps de le faire - en faisant écho aux voix de l'Amazonie et aux connaissances ancestrales des peuples et des défenseurs de l'Amazonie.
 

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(*) Située à proximité de la triple frontière Brésil-Colombie-Pérou, la région de la vallée de Javari est un haut lieu du crime organisé, notamment des trafiquants de drogue, des exploitants forestiers illégaux et des braconniers. La région abrite le deuxième plus grand territoire indigène du Brésil - 8,5 millions d'hectares, soit une superficie deux fois supérieure à celle de la Suisse - et on estime à 17 le nombre de groupes indigènes isolés qui y vivent, avec peu ou pas de contacts avec le reste du monde.
 

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