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Billet de blog 6 octobre 2024

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7.000 mètres en eau profonde: folle spirale extractiviste de la brésilienne Petrobras

La Petrobras, dont la gigantesque réserve pétrolière "Tupi" (764.000 barrils/jour) située sur le littoral de Rio est en déclin naturel, s'apprête à la relancer en signant avec le pouvoir de Brasilia un contrat d'exploitation pour 27 années supplémentaires. Et va y installer une plate-forme pétrolière flottante géante pour forer sous des couches de sel, à 7.000 m de profondeur, en pré-sél.

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Illustration 1
La réserve pétrolière Tupi, en rouge. © wikipedia

La compagnie pétrolière brésilienne contrôlée par l'État est proche d'un accord avec les régulateurs gouvernementaux pour reprendre le développement d'un énorme champ de pétrole en eau profonde.

Petroleo Brasileiro SA espère résoudre un litige fiscal de longue date avec l'Agence nationale brésilienne du pétrole (ANP), du gaz naturel et des biocarburants d'ici la fin de 2024, a déclaré madame Sylvia dos Anjos, géologue, et directrice de l'exploration et de la production de Petrobras, lors d'une interview avec l'Associated Press. Cet accord permettrait à Petrobras de continuer de forer de nouveaux puits et d'effectuer de nouvelles recherches sismiques dans le champ pétrolifère "Tupi" dans l'Atlantique, au large du Bassin de Santos, sur le littoral de Rio de Janeiro, selon Sylvia Maria Couto dos Anjos. Qui a ajouté : «Nous allons mettre en œuvre un processus visant à exploiter davantage le gisement de Tupi»
 
Petrobras envisage également d'ajouter une plate-forme pétrolière flottante dans la réserve "Tupi", selon le directeur exécutif pour les eaux très profondes, Cesar Cunha de Souza. Ce type de plate-forme peut coûter jusqu'à 4 milliards US$ et leur construction prendre des années. « Nous espérons régler cette question en 2024 », a déclaré madame Couto dos Anjos.

Illustration 2
© BR Petrobras


Dans les années 2010, "Tupi" a permis au Brésil de devenir l'un des dix premiers producteurs de pétrole au monde, et a généré des centaines de milliards de dollars d'impôts. Située dans les eaux très profondes du Bassin de Santos, à 280 kilomètres de la côte, "Tupi" a été la première réserve pétrolière brésilienne à entrer en production dans la zone d'exploitation offshore, dite pré-sel ("présal"). "Tupi" incite d'autres compagnies pétrolières à vouloir investir là, en pré-sel. Les réserves dites pré-sel se situent dans la croûte terrestre, sous des couches de sel, à environ 7.000 mètres de profondeur. Au large des côtes brésiliennes, ces gisements contiendraient 50 milliards de barils, soit un peu plus de trois fois les réserves actuelles du Brésil. En 2023, la seule production de "Tupi" a dépassé celle du Royaume-Uni, de la Colombie, du Venezuela et de l'Argentine.
 

Pour avancer en production, là, Petrobras doit résoudre une bataille fiscale avec l'ANP avant de pouvoir prolonger le contrat d'exploitation de Tupi pour 27 années supplémentaires, soit jusqu'en 2064, ce qui est une étape nécessaire pour justifier tous les investissements dans le nouveau plan de développement que Petrobras est en train d'élaborer pour la seule "Tupi".
Car au Brésil, les taux d'imposition sont plus élevés pour les grands gisements, et la Petrobras soutient que "Tupi" est en fait formé de deux gisements distincts - "Tupi" et "Cernambi" - tandis que l'ANP affirme qu'il s'agit d'un seul et même gisement. Petrobras et ses partenaires actionnaires* à "Tupi", ont un total de 14 milliards de reais (2,6 milliards US$) en dépôts légaux pour des impôts prétendument impayés, à la suite du différend avec l'autorité de régulation pétrolière, selon les données de l'ANP.  Mais madame Anjos a déclaré que Petrobras avait accepté de mettre fin à l'arbitrage, mais qu'elle attendait l'approbation de Royal Dutch Shell et de Galp Energia SGPS SA, qui détiennent respectivement 25 % et 10 % des parts de "Tupi", pour prendre cette décision. Selon Associated Press, les deux sociétés se sont refusées à tout  commentaire.

 Le 19 juin 2024, à Rio de Janeiro, Lula da Silva avait investi comme nouvelle CEO de la Petrobras, madame Magda Chambriard, ingénieure de la compagnie pétrolière. Elle avait été choisie dès mai 2024, peu après la démission du franco-brésilien Jean Paul Prates.
Le jour de l'investiture, le président de la République avait enfoncé son clou : « Je ne veux pas une Petrobras déficitaire. Je veux qu'elle soit bénéficiaire. Plus il y a de bénéfices, plus il y a d'investissements, plus il y a d'impôts versés au Trésor ».
 
Apapremment, le message est passé. Pour le plus grand mal de l'équilibre environnemental et de l'humanité, soyons-en sûrs. 
 

Illustration 3
Tupi, la réserve pétrolière, en rouge © DR


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(*) Découverte en 2006, la réserve pétrolière "Tupi" est la première réserve supergéante du Brésil, nom donné aux champs ayant plus de cinq milliards de barils d'équivalent pétrole récupérables (« boe » - unité de volume, somme de l'équivalent pétrole et gaz).
"Tupi" appartient à un consortium formé par Petrobras (65 %), le groupe britannique BG, acquis par le groupe néerlando-britannique Royal Dutch Shell (25 %), et Petrogal Brasil, une joint-venture du portugais Galp Energia SGPS SA avec le chinois Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation) avec 10 %.
 

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