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La publication d'un rapport « Le mercure en Amazonie : réseaux criminels transnationaux, vulnérabilité socio-environnementale et défis pour la gouvernance » (PDF, 48 pages) voudrait marquer une étape importante dans l'intégration des politiques publiques brésiliennes en matière d'environnement, de sécurité et de santé, selon le gouvernement.
Proposé à la vente sur les messageries, la prolifération du mercure est générale, aussi, en Amérique du Sud, part toutes les frontières des pays où se trouve la forêt amazonienne.
Le rapport confirme que la chaîne d'approvisionnement est illégale. Les populations autochtones et riveraines sont parmi les plus touchées par la contamination, avec des niveaux d'exposition alarmants.
Par ailleurs, les estimations - les plus basses - de l'Instituto Escolhas, dans son rapport intitulé "DE ONDE VEM TANTO MERCÚRIO ?" de juin 2024 (PDF, 10 pages) montrent que 185 tonnes de mercure illégal ont été utilisées dans l'extraction d'or au Brésil en cinq ans, entre 2018 et 2022. Selon cette étude, on peut estimer qu'entre 165 et 254 tonnes de mercure ont été utilisées pour produire les 127 tonnes d'or enregistrées dans les zones où l'exploitation minière artisanale est autorisée au Brésil.
"L'exploitation minière, dont l'orpaillage, illégale représente la majeure partie de l'utilisation du mercure au Brésil. " Ainsi s'est pronconcé le secrétaire national à l'environnement urbain, aux ressources hydriques et à la qualité environnementale du ministère de l'Environnement et du Changement climatique (MMA), Adalberto Maluf, lors de l'événement de lancement du rapport de 48 pages, qui s'est tenu le jeudi 30 octobre 2025 au siège des Services de renseignement, c'est-à-dire l'Agence brésilienne de renseignement (ABIN), à Brasilia. Cette étude est le fruit d'une coopération entre l'ABIN, le MMA et l'ONG Forum brésilien pour la sécurité publique (FBSP).
Le mercure provenant de Bolivie entre au Brésil principalement par voie terrestre, en particulier par les municipalités frontalières des deux États brésiliens du Rondônia et du Mato Grosso. La frontière entre le Brésil et la Bolivie s'étend sur environ 3.400 kilomètres et est souvent franchie de manière irrégulière par de petits avions, car les points de passage non surveillés sont pléthore.
Au Pérou, en particulier dans la région amazonienne de Madre de Dios, près des frontières avec l'Etat brésilien de l'Acre et la Bolivie, environ 40.000 chercheurs d'or travaillent de manière illégale. La coopération entre les pays amazoniens pour contrôler le flux illégal de métal et réduire ses impacts environnementaux et sociaux est fondamentale dans ce processus, mais n'est pas opérante. Selon le rapport du 30/10/25, environ 3.000 tonnes de ce métal ont été rejetées dans les rivières locales au cours des vingt dernières années. L'Acre apparaît dans ce scénario comme une route stratégique pour le transport du mercure, approvisionnant les mines tant en Bolivie qu'au Pérou, car selon le document, des entrepreneurs boliviens importeraient du mercure en excès et le revendraient aux mineurs péruviens, profitant de la différence entre ce que le pays consomme en interne et ce qui est commercialisé illégalement.
Il y a l'existence d'un corridor logistique bolivien, qui part de la capitale La Paz, traverse le Pérou (en particulier la région minière de La Pampa), entre au Brésil par la municipalité d'Assis Brasil (Acre), pour ensuite atteindre la ville bolivienne de Cobija/Bolivie. Ce "corridor" indique une route probable d'écoulement du mercure qui alimente la marketplace de la région frontalière avec les villes brésiliennes de Brasileia (Acre) et Epitaciolândia (Acre).
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