Dans la très grande ville d'Osasco* (730.000 hab., São Paulo), le numéro deux du maire-adjoint à la sécurité et au contrôle urbain, Adilson Custódio Moreira, né en 1971, a été exécuté de plusieurs balles, lundi 6 janvier, par un garde civil municipal, armé de par sa profession, lors d'une réunion de travail, dans des bureaux de la mairie, pour une raison totalement absurde : son tueur n'était pas d'accord pour changer de lieu et d'horaires de travail.
Adilson avait organisé une réunion avec les gardes civils municipaux de la ville pour discuter de la structure de la corporation sous le nouveau maire, investi le 1/1/2025. La réunion se déroulait dans le bureau ovale, le principal espace de réunion de l'hôtel de ville, à côté du secrétariat général de la mairie et du bureau du maire Gerson Pessoa, qui n'était pas présent dans le bâtiment.
Selon le commandant de la garde municipale, Erivan Gomes, la réunion a eu lieu entre Adilson et 12 à 14 autres gardes civils qui allaient être réaffectés. «Moreira n'était pas armé, notamment parce qu'il s'agissait du groupe avec lequel il travaillait déjà et que la conversation était totalement calme », a déclaré Gomes. Au fur et à mesure de la conversation, les gardes municipaux ont quitté la pièce, conscients de leur nouvelles affectations, et seul Henrique Marival de Sousa est resté, qui s'est plaint du changement imposé.
Toujours selon le commandant Gomes, Henrique Marival de Sousa a déclaré qu'il était seul dans la pièce avec Adilson lorsque la conversation a commencé à devenir tendue. Ils étaient assis l'un en face de l'autre. Comprenant qu'il n'y aurait pas d'accord, Adilson s'est levé de sa chaise. À ce moment-là, Henrique Marival de Sousa a saisi son arme et a tiré. « Il y a eu quelques coups de feu », a déclaré le commandant Gomes, sans en confirmer le nombre.
Le tueur a alors fermé la porte à clé. Deux heures après, il s'est rendu.
Adilson Custódio Moreira, père d'un enfant de quatorze ans, avait commencé à travailler à la mairie d'Osasco, après un concours au début des années quatre-vingt dix, comme chauffeur, puis sous le mandat de l'édile Rogério Lins, qui a dirigé la municipalité de 2016 à 2024. Il venait d'être nouvellement retenu par le nouveau maire, Gerson Pessoa (Podemos, droite), qui a été investi le 1er janvier 2025.
Selon Emídio de Souza (PT, gauche), actuellement dans son deuxième mandat de député de l'Etat de São Paulo, et ex-maire de Osasco entre 2005 et 2012, Adilson Custódio Moreira avait également travaillé comme agent de sécurité de sa femme.
Adilson Custódio Moreira était en effet devenu le maire-adjoint à la sécurité d'Osasco en juin 2018. Une haute responsabilité politique. Il avait ensuite quitté son poste en 2019, lorsque l'actuel maire-adjoint de ce département, José Virgolino de Oliveira, avait pris ses fonctions. Depuis lors, Adilson était redevenu le numéro deux de ce département sécurité de la mairie.
A l'instar de la multitude de policiers militaires qui exterminent extra-judiciairement plus de six mille jeunes noirs brésiliens chaque année, le recrutement de gardes municipaux à peine alphabétisés et psychopathes bat toujours son plein dans le Brésil de 2024.
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(*) Il y a seulement, au Brésil, sur 5.570 municipalités, après le recensement de 2022, 25 villes de plus de 730.000 habitants.