Rendons ici, par ce papier, un policier militaire, l'un des sept milliers qui tuent un Brésilien chaque année, rendons-le "marqué à vie".
Il est sergent de la police militaire de São Paulo (PMESP), ce nommé Fernando Ribeiro Baraúna.
Ce sergent, en civil, sans son uniforme, venait, le dimanche 6 avril, de quitter une fête dansante, où il avait passé la nuit à boire de la bière avec sa femme, Natália Regina Teles Novo Pires, de profession coiffeuse. Les témoins du crime ont déclaré que le couple avait des difficultés à s'exprimer et marchait d'un pas traînant. C'est l'épouse du policier militaire qui a désigné le vendeur, sur le marché sis sur la place Panamericana, dans le quartier de Penha, dans la ville de São Paulo, en disant qu'il s'agissait d'un consommateur de crack qui se trouvait précédemment dans le lieu festif où ils étaient, qui lui avait causé des problèmes et qui l'avait "poussée".
Le policier a alors sorti son pistolet et a tiré deux balles dans le dos de Pedro Henrique, qui a tenté de s'enfuir, mais a été touché et est mort sur le coup. Des témoins qui se trouvaient déjà sur la place ont déclaré que la victime venait d'arriver à ce moment-là et qu'elle était juste en train d'installer son stand pour commencer à travailler.
Une femme, témoin du meurtre, a enregistré une vidéo quelques minutes après le crime, montrant le policier militaire déjà sur la banquette arrière d'une voiture de sa corporation, la PMESP. L'on voit clairement la femme du policier, appuyée sur la carosserie de ce véhicule, qui se moque de la femme témoin - qui souhaite rester anonyme - qui filme. Et l'insulte, en lui "montrant" son doigt. Cette video est visible ICI, sur le site de CNN Brasil. Elle est accablante.
Pedro s'était réveillé à 3 heures pour aller installer son stand sur la place Panamericana, dans le quartier de Penha, au nord de la ville de São Paulo, afin de vendre des pastels et du jus de canne à sucre.
Le sergent Fernando Ribeiro Baraúna et son épouse, après l'exécution commise par le policier militaire, ont été emmenés au 22e commissariat de police, puis au commissariat central des homicides de la capitale (DHC) pour faire une déposition. Selon la police civile (PCSP), le policier militaire de la PMESP a été inculpé d'homicide aggravé.
Les policiers qui ont arrêté Fernando Ribeiro Baraúna ont déclaré, au poste de police civile, qu'il titubait et que sa voix était embrouillée et son élocution pâteuse.
Le sergent de la police militaire, après son crime, a refusé de se soumettre à l'alcootest.
Le juge qui a ordonné la détention préventive du tueur, le 8 avril dans la prison José Frederico Marques à Benfica au nord de la ville de São Paulo, a mentionné que l'arme utilisée pour le crime appartenait bien à la police militaire (PMESP).
Dans une déclaration à la police civile (PCRJ), un agent de la police militaire (PMESP), qui a été appelé sur les lieux à la fin de la matinée du dimanche 6 avril, a indiqué que Fernando Baraúna utilisait un pistolet Glock 22 BLMM068, qui avait un chargeur de 14 balles, le nombre maximum de balles, « ce qui indique que le policier a changé de chargeur après avoir tiré sur la victime ».
Selon les rapports de police, l'épouse du policier militaire a désigné, à son mari, Pedro, puis s'est moquée de sa mort. Lors d'une audience au tribunal, une des cousines de Pedro Henrique Morato Dantas a déclaré que l'épouse du policier militaire, alors que Pedro avait déjà été abattu, avait affirmé, en un vocabulaire extrêmement péjoratif, que la victime était un « drogué au crack qui s'était battu dans le bal » ["cracudo que havia arrumado briga no baile"].
Le mardi 8 avril 2025, Pedro Henrique Morato Dantas a été enterré dans la petite ville de Pedro de Toledo, au sud de l'Etat de São Paulo.
