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Billet de blog 10 avril 2025

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L'or illégal brésilien, devenu suisse

Greenpeace Brasil, ce mois, montre les parcours par lequel l'or est extrait illégalement d'Amazonie: falsification des documents, enregistrement des mines d'or à la contrebande, « chauffage », pseudo-raffinage de l'or. En 2024, 4,5 tonnes d'or provenant de l'Amazonie brésilienne ont été exportées vers la Suisse, soit 23% du total exporté par le Brésil.

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Illustration 1
© Greenpeace Brasil

Un rapport inédit de Greenpeace Brasil, publié en avril 2025, révèle qu'entre 2023 et 2024, l'exploitation minière et l'orpaillage ont détruit 4.219 hectares de terres indigènes en Amazonie brésilienne, dans les territoires Kayapó (Pará), Munduruku (Pará), Yanomami (Amazonas et Roraima) et Sararé (Mato Grosso).
 
Bien que l'exploitation minière ait diminué dans les terres indigènes Yanomami (-7%), Munduruku (-57%) et Kayapó (-31%), l'activité s'est déplacée vers le territoire Sararé (Mato Grosso), avec une augmentation significative de 93%, concentrant 1.816 hectares détruits au cours de la période analysée.
 
Ce rapport (PDF, 19 pages, ci-dessous) de Greenpeace Brasil a analysé les données de COMEX STAT (Système officiel d'extraction de statistiques sur le commerce extérieur brésilien) et les a comparées aux données de la plateforme Comtrade, de l'ONU, l'une des principales sources de données sur le commerce mondial, référentiel des statistiques officielles du commerce international. L'analyse a révélé des disparités alarmantes entre le volume d'or que le Brésil déclare exporter et celui que la Suisse déclare importer.

Ouro toxico - abril de 2025 © Greenpeace Brasil (pdf, 9.9 MB)

Le rapport signale que de l'or extrait des mines d'Amazonie parvient en Suisse, soit par l'intermédiaire de sociétés de messagerie, soit simplement dans les bagages à main des passagers des avions. Même si les raffineries suisses ont déclaré conjointement en 2022 qu'elles n'accepteraient pas d'or illégal provenant de l'Amazonie, la présence de ce métal dans le commerce international reste préoccupante. L'absence de contrôle rigoureux de la part des pays importateurs, combinée à la faiblesse des inspections au Brésil, alimente la destruction de l'environnement et la violation des droits des peuples indigènes.

Dans ces cas, l'origine illicite ne peut être exclue. C'est pourquoi non seulement les organisations de la société civile demandent plus de transparence et d'obligations de diligence, mais plusieurs rapporteurs spéciaux et le groupe de travail des Nations unies sur les entreprises et les droits de l'homme ont également critiqué la Suisse pour son laxisme en matière de traitement et de commerce de l'or.
 

Illustration 3
© Greenpeace Brasil

Les données relatives à l'exploitation minière des terres indigènes ont été analysées à l'aide d'images satellites provenant des systèmes Planet Lab et Sentinel-2. Les alertes de Papa Alpha, un outil développé par Greenpeace Brasil qui utilise les systèmes d'alerte GLAD (Global Analysis and Discovery), ont également contribué à l'analyse. Le système RADD (Radar pour la détection de la déforestation) a été utilisé pour analyser les zones à forte couverture nuageuse. En outre, Greenpeace Brasil a effectué des survols dans les zones étudiées afin de valider et d'affiner les données recueillies et d'améliorer la technique de surveillance.

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Territoires autochtones
Superficie détruite par l'exploitation aurifère illégale (en hectares)
2023 | 2024

Yanomami | 239 | 223

Munduruku | 152 | 66

Kayapó | 1 019 | 704

Sararé | 619 | 1 197

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Le suivi effectué pour mesurer l'ouverture de nouvelles zones minières dans les terres indigènes Yanomami, Kayapó, Munduruku et Sararé au cours des deux dernières années montre que, malgré les efforts déployés par le gouvernement actuel pour empêcher l'ouverture de nouvelles zones d'activité illégale, les exploitants miniers illégaux continuent de trouver des moyens de contourner les inspections et de maintenir leur activité minière.

Greenpeace Brasil souligne que l'administration Lula, depuis janvier 2023, a mené des opérations de sécurité, de désintrusion et de surveillance dans les terres indigènes (TI) qui ont permis de démanteler d'importantes bases de soutien minier et de détruire des équipements utilisés par les criminels, ce qui a rendu les activités clandestines plus difficiles et a contraint les envahisseurs à quitter les zones. Pour l'ONG, les opérations menées sur les terres indigènes (TI) des Yanomami et des Munduruku ont joué un rôle fondamental dans la réduction de ces chiffres, tout comme la volonté du gouvernement de s'attaquer au problème.
 
"Tant qu'il n'y aura pas de solution permanente et que l'or continuera d'être acheté par des pays étrangers, une menace réelle pèsera sur les peuples autochtones, la forêt amazonienne et le climat mondial. L'extraction illégale d'or affecte la planète entière, car de vastes zones de la forêt amazonienne sont détruites et empoisonnées au mercure pour extraire ce métal. Un effort continu et intégré est nécessaire pour lutter contre l'extraction illégale de l'or, tant de la part du Brésil que des pays qui l'importent", déclare Jorge Eduardo Dantas, porte-parole de la campagne de Greenpeace Brasil pour les peuples indigènes.

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