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Une action policière d'envergure est le résultat de l'opération «18 Minutos», qui a permis d'enquêter sur le rôle d'un groupe dans la manipulation d'affaires judiciaires afin d'en tirer un avantage financier. Ils auraient détourné des décisions de justice afin de détourner des fonds - 17 millions R$, soit 3 millions US$ - de la banque publique Banco do Nordeste.
Ont été également mis en examen l'ex-député fédéral Edilázio Júnior (PSD, droite) et actuel président du PSD au Maranhao, et le maire de la ville de Paço do Lumiar, Frederico de Abreu Silva Campos, dit Fred Campos (PSB, centre droit).
Le rapport final de l'enquête, long de 174 pages, a été transmis au Tribunal supérieur de justice du Brésil (STJ), l'organe judiciaire chargé de juger les juges.
Dans une déclaration, le tribunal a indiqué que sa position restait la même qu'en août 2024, lorsqu'il s'est conformé aux ordres du STJ de retirer les magistrats faisant l'objet d'une enquête de la PF, d'interdire l'accès aux locaux du pouvoir judiciaire et d'annuler l'accès aux systèmes.
« Le TJ-MA a communiqué et prouvé au STJ qu'il s'était conformé à la décision du rapporteur, le juge João Otávio de Noronha, en ce qui concerne l'administration. La Cour de justice réaffirme son attachement aux principes de transparence et de probité administrative, et continuera à collaborer avec l'opération le cas échéant », a-t-il déclaré.
Les juges mis en examen se nomment Marcelino Everton Chaves (retraité), Sidney Cardoso Ramos (retraité), Antônio Pacheco Guerreiro Júnior (déjà empêché de juger, car impliqué dans une autre affaire judiciaire) et Luiz Gonzaga Almeida Filho ainsi que les juges Alice de Souza Rocha et Cristiano Simas de Souza, et Nelma Celeste Sousa Silva Sarney Costa (déjà empêchée de juger, car impliquée dans une autre affaire judiciaire). Cette dernière magistrate, Nelma, est une parente de l'ex-président de la République du Brésil José Sarney, né en 1930, qui est la personne la plus influente dans l'Etat du Maranhao depuis au moins cinquante ans.
En octobre et novembre 2024, la PF avait mené une autre opération sur la vente de peines, cette fois-là au tribunal d'un tout autre Etat, celui du Mato Grosso (TJ-MT). Car un avocat, Roberto Zampieiri, avait été assassiné au Mato Grosso en décembre 2023. Vingt-trois mandats de perquisition et un mandat d'arrêt avaient été délivrés envers des avocats, des lobbyistes, des hommes d'affaires, des conseillers, des chefs de cabinet et des magistrats. Selon la police, les cibles demandaient de l'argent pour favoriser des parties dans des affaires judiciaires, par le biais de décisions favorables à leurs intérêts. La PF enquête toujours, également, sur des négociations visant à divulguer des informations confidentielles, y compris des détails connus à l'avance sur des opérations de police. Cinq juges de deuxième instance, dont le président du tribunal, avaient été démis de leurs fonctions dans le cadre de l'opération "Ultima Ratio", une enquête sur la vente présumée de décisions judiciaires. Leurs adresses avaient été perquisitionnées et des saisies effectuées, ainsi que des perquisitions dans les cabinets d'avocats et de magistrats à la retraite. Au domicile de l'un d'entre eux, 3 millions de R$ (600.000 US$) avaient été trouvés en liquide.