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BALIKPAPAN@PROTONMAIL.COM■(55) 71 88826417■Secrétaire de rédaction (free lance), c'est-à-dire journaliste: et je tweete, aussi, sur X (ex-Twitter), des faits.

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Billet de blog 12 octobre 2025

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Au Brésil, 64 % des homicides ne sont pas élucidés

Une enquête de chercheurs d'une ONG respectée au Brésil a rassemblé des informations issues de 17 États (sur 27) qui indiquent que le taux national moyen d'élucidation des homicides est de 36 %. Et l'Etat de São Paulo, avec ses 44 millions d'habitants dirigés par le gouverneur bolsonariste Tarcisio de Freitas, putatif candidat présidentiel, affiche un taux de 31 %, le plus bas depuis 2015.

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Illustration 1
© DR

Au Brésil, sur trois personnes assassinées, un seul décès donne lieu à une plainte contre l'auteur et à une chance d'aboutir à un procès.
 
Au cours des neuf dernières années, en moyenne 41.000 personnes ont été victimes d'homicides volontaires au Brésil, chaque année.
  
Cette donnée figure dans la 8e édition, publiée début octobre 2025, de l'étude "Onde Mora a Impunidade ?" [Où réside l'impunité ?] publiée (PDF de 69 pages, ci-dessous) par l'ONG "Instituto Sou da Paz", qui a analysé les homicides commis en 2023. Sur les 24.195 morts violentes enregistrées cette année-là, seules 36 % ont été élucidées, le mot élucidé considéré lorsqu'au moins un auteur de chaque mort violente a été identifié.
 

Rapport publié en octobre 2025 par l'Instit © instituto sou da paz (pdf, 18.6 MB)


 
Pour la coordinatrice des projets de l'ONG, Beatriz Graeff, la situation est celle d'une « mauvaise stabilité »:  au cours des neuf dernières années, le taux d'élucidation  des homicides a oscillé entre 32 % et 37%, sans progrès significatifs. « Cela montre qu'au cours de la dernière décennie, la résolution des homicides n'était pas à l'ordre du jour des gouvernements. Il n'y a pas eu de politiques publiques visant à améliorer ces taux ». Et madame Graeff de se plaindre que la police civile donne la priorité aux seules opérations ostensibles et visibles menées par la létale police militaire. «Le travail d'enquête [seulement effectué par la police civile] est discret, mais essentiel pour lutter structurellement contre la criminalité. Pourtant, il est dévalorisé dans plusieurs États».
 

Illustration 3
© DR instituto sou da paz

La chercheuse et l'étude publiée montrent qu'environ deux tiers des plaintes sont déposées dans l'année qui suit le décès ; passé ce délai, les chances d'obtenir justice diminuent considérablement. « Les premières heures et les premiers jours de l'enquête sont cruciaux : préserver la scène du crime, faire venir les experts, recueillir des images et entendre les témoins rapidement font toute la différence. Sans cela, l'affaire risque d'être classée sans suite ».
 

Illustration 4
© DR

Au-delà du constat de l'étude qui prouve la "stabilité" de l'impunité pour les homicidaires, l'étude révèle le fossé entre les différents 27 États. En 2023, le District fédéral (DF, Brasilia et ses alentours, là où se trouvent toutes les élites politiques et administratives brésiliennes) a atteint un taux d'élucidation des homicides de 96 %, tandis que Bahia, gouverné par Jeronimo Rodrigues, du parti PT, n'a dépassé les 15 %, le pire résultat du pays pour la deuxième année consécutive. Le Rondônia s'est par contre distingué, dans le bon sens, avec 92 %.
L'Acre et l'Amazonas ont maintenu le même niveau de performance qu'en 2022, avec respectivement 51 % et 41 % d'homicides élucidés, tandis que le Roraima a enregistré une baisse de 49 % à 40 %.
À São Paulo, gouverné par le bolsonariste Tarcisio de Freitas depuis 2023, le taux est tombé à 31 %, le pire de l'histoire de l'État. 
 
 

Illustration 5
© DR

Une autre donnée présente dans l'étude est le profil des prisons au Brésil. Même avec une augmentation de 900 % de la population carcérale depuis 1990, soit 670.792 personnes détenues - dont 28 % sont en détention préventive, c'est-à-dire sans avoir encore été jugées - alors que la population a cru seulement de 41%, dans les maisons d'arrêts des Etats et dans les prisons fédérales, en décembre 2023, seuls 13 % des personnes incarcérées l'étaient pour homicide.
Pendant cette période de 1990 à 2024, il a été construit plus de mille prisons.
  
La majorité des détenus purge une peine pour des crimes contre les biens, puis viennent les prisonniers liés à la drogue : deux types de délits qui aboutissent plus facilement à une arrestation en flagrant délit. 
  

Illustration 6
Sources: Sisdepen 2024, IBGE e JUSTA (2023) “Funil de investimento em Segurança Pública e Sistema Prisional” avec les données de 22 Etats (sur un total de 27). © DR instituto sou da paz

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