Il faut beaucoup aimer les Tsiganes

Les Tsiganes, bien sûr, nous les croisons à Bahia, au Brésil, de par les rues du centre-ville ou des périphéries de Salvador. Mais transportons-nous à Paris, du côté du métro Crimée, pour l'instant, car une part de leurs mémoires françaises et européennes s'affirme, se préservent et se consolident, là, en un lieu précis, en ce mois d'avril 2025, à grands pas, via de nombreuses bonnes volontés.
 
Roms, l'étaient tout autant le père de Matéo, kalderash sédentaire, que sa mère, manouche circassienne, était itinérante. Mais le parcours de leurs fils, Matéo Maximoff,  devenu doublement orphelin en 1938, ne peut totalement nous indiquer une voie unique. Son emprisonnement, avec sa famille, dans les camps de Gurs puis de Lannemezan, l'aura marqué à jamais. Les quelques illustrations, ci-dessous et ci-contre, distinguent précisément, via les huit banners - chacun incluant un QR Code qui guide l'internaute vers de riches liens et fonds pérennes - fruits d'une réflexion anthropologique, sa vie scindée en huit moments, ses allées et venues tout comme ses passions, détaillées. Cette installation iconographique prenait place dans le cadre de la Journée internationale des Roms, du 8 avril.
 
 
Le soir de l'inauguration de l'exposition, dans une ambiance chaleureuse et informative à souhait, devant une soixantaine de personnes, quelques-uns des courts extraits des 78 films en Super 8, chacun de trente mètres, qu'il avait montés lui-même, ont été diffusés. Dès les années 60, Matéo avait également filmé les siens en 16 mm. Les maîtres d'oeuvre de l'iconographie comme des récits inclus sur les banners étaient aussi présents, le 8 avril, tel Jonathan Larcher. Ce dernier a souhaité préciser : "Les films de Matéo Maximoff constituent ainsi une formidable chronique audiovisuelle de la circulation des hommes et des femmes romanis dans le contexte de l'émergence du mouvement pentecôtiste [Maximoff l'était devenu] tisgane et d'un mouvement politique international rom".
 
Maximoff est l'auteur de douze romans, dont l'un, le premier, a été remarqué par Blaise Cendrars (1887/1961). Le tsigane a également traduit le Nouveau Testament et les Psaumes dans le parler kelderaś de la langue romani.
 
Les huit moments-banners de l'exposition de la médiathèque (1^er : « Le parcours de Matéo pendant la guerre » 2^e: « Je continue à écrire C'est ma seule consolation » / 3^e: « Montrer la vie des roms » / 4^e: « A la croisée des mondes Roms et manouches  » / 5^e: « Les années sombres » / 6^e: « Le prédicateur Matéo » / 7^e: « Un homme engagé » / 8^e: « Une vie pour transmettre ») ont été commentés, le 8/4, par sa fille, Nouka, aux côtés du bibliothécaire et adaptateur Leny Mauduit, du concepteur graphique Vincent Devillard et de l'anthropologue et cinéaste Jonathan Larcher.
  
 

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Médiathèque Matéo Maximoff
59 rue de l'Ourcq
75019 Paris
Responsable de la médiathèque : Leny Mauduit.
 
01 40 35 12 17
Métro Crimée (ligne 7)
Ouvert du lundi au vendredi de 14h à 18h