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Billet de blog 13 octobre 2025

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L'esclavage et l'éthanol, une "construction" brésilienne en plein essor

Une gravissime exploitation de travailleurs, au nombre de cinq cent soixante trois (563), dont 96% étaient noirs et Nordestins, avait été initialement découverte, le 20 juillet 2023, après un incendie dans une usine d'éthanol dans l'État de Mato Grosso, au centre-ouest du Brésil ; les inspecteurs du ministère du travail viennent d'y sauver, le 7 octobre, 23 autres travailleurs.

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Illustration 1
Les logements, immondes, attribués aux travailleurs ... © Vagner Teixeira Maciel (GSI - Procuradoria Geral do Trabalho)

Les inspecteurs fiscaux du ministère du Travail et de l'Emploi ont secouru, le 7 octobre 2025, 23 travailleurs soumis à des conditions analogues à l'esclavage sur un chantier de construction d'une usine d'éthanol à Porto Alegre do Norte (13.000 hab., Mato Grosso). 
 
Le maire de la ville est Carlos Tomazetto, du parti União Brasil (extrême droite), élu au premier tour en octobre 2024. Le vice-maire élu est Romario Pessoa da Silva, du parti Republicanos (extrême droite).

L'opération, qui avait débuté le 20 juillet et s'est achevée le mardi 7 octobre 2025, a été menée par des agents du Groupe spécial d'inspection mobile (GEFM) et de la Direction régionale du travail et de l'emploi du Mato Grosso (SRTE/MT) avec le soutien du ministère public du travail (MPT) et de la police fédérale (PF).
 

Selon les inspecteurs, lors de l'incendie en juillet, les locaux étaient surpeuplés, souffraient d'un manque constant d'eau et d'électricité et étaient dans des conditions d'hygiène précaires. L'entreprise allait jusqu'à utiliser de l'eau prélevée dans une rivière, sans traitement, pour alimenter les réservoirs d'eau.
 

Sur les 586 personnes secourues, 96 % se sont déclarées noires et seules trois étaient des femmes, qui travaillaient comme cuisinières. Selon l'auditrice fiscale Flora Pereira, elles ont été embauchées principalement dans les États du Maranhão, de Bahia et du Piauí, trois Etats situés à des milliers de kilomètres au nord du Mato Grosso, et leur accord d'embauche a été conclu uniquement de manière verbale.
« Les travailleurs devaient prendre en charge les frais de voyage et de nourriture pour se rendre à Porto Alegre do Norte. Et leur contrat n'était signé qu'à leur arrivée sur place. Ces frais étaient soit payés directement par les travailleurs, soit pris en charge par l'entreprise et déduits de leurs premiers salaires. C'est également un point que l'audit fiscal a demandé de régulariser et qui fait l'objet d'un contrôle concernant le remboursement des frais de transport et de nourriture pendant le voyage ».


Les travailleurs étaient embauchés par l'entreprise TAO Construtora pour la construction d'une usine d'éthanol de la marketplace, une plateforme on line, nommée 3tentos.

Lors de l'incendie, la police militaire (PM-MT) est arrivée sur les lieux avant les pompiers et, selon certains témoignages, a tiré des balles en caoutchouc et menacé les travailleurs, qui ont perdu leurs effets personnels et leurs documents. Certains travailleurs ont même été détenus pendant trois jours. 
 
La police militaire considère, quel que soit le lieu de son action, chaque individu comme un ennemi à abattre, comme un militaire au cours d'une guerre, la preuve en a été faite une fois de plus.
 
Après l'incendie, 17 personnes ont été licenciées pour motif valable, sans preuve de leur implication dans l'incendie, selon les auditeurs fiscaux.
 

Selon les propos de l'auditrice fiscale Flora Pereira, rapportés par le journal Brasil de Fato, l'augmentation du nombre de travailleurs retirés de l'usine, de cinquante-trois personnes, est survenue après que son équipe ait identifié un système clandestin de contrôle des heures de travail, connu parmi les travailleurs sous le nom de « point 2 », utilisé pour masquer les heures supplémentaires non rémunérées. Entre février 2024 et juillet 2025, l'entreprise a omis de verser des millions de réaux en cotisations sociales, notamment au titre de l'assurance chômage FGTS, des congés payés, du 13e mois et du repos hebdomadaire rémunéré. Et Flora de rajouter : «L'action fiscale [d'octobre] a été lancée dans le but d'enquêter sur ce qui était arrivé aux travailleurs après l'incendie du logement. À notre arrivée à Porto Alegre do Norte, nous avons été confrontés à une situation très précaire : les travailleurs vivaient dans des conditions dégradantes, beaucoup d'entre eux dormaient sur des matelas posés à même le sol, sans lit ni linge de lit ».
 
« Nous avons été confrontés à la question des journées de travail épuisantes, qui a été confirmée par plusieurs paiements en sous-main, pour un montant supérieur à 3,9 millions R$ (700.000 US$) , soit plus de 177.000 heures supplémentaires qui n'ont pas été comptabilisées dans le système officiel de l'entreprise. Nous avons donc lancé cette opération de sauvetage qui a commencé avec 563 travailleurs et a finalement concerné 586 travailleurs», souligne l'auditeur fiscal qui a coordonné l'action de sauvetage des travailleurs.

Selon le MTE, les témoignages des travailleurs ont révélé des journées de travail épuisantes, pouvant atteindre 16 heures par jour, y compris le dimanche. Un chauffeur a déclaré travailler de 5 heures à 21 heures, avec seulement une heure de pause.

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