L'entrée principale de la 30e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 30), à Belém, a été le théâtre d'échauffourées mardi 11 novembre au soir pendant la Marche (video) mondiale pour la santé et le climat, l'une des principales mobilisations parallèles à la COP30. La contre-manifestation, qui avait débuté pacifiquement dans les rues de la capitale de l'État du Pará a fini par dégénérer lorsque des manifestants ont tenté de s'approcher de la zone officielle d'accès à l'événement.
Cette Marche était organisée par le brésilien Mouvement des médecins pour le climat (créé en 2020) et idéalisé par le thin tank brésilien Instituto Ar et le Grupo de Trabalho Amazônico (GTA, créé en 1992) qui réunit 600 entités qui travaillent dans les neuf Etats de l'Amazonie légale. S'ajoutait la participation d'institutions nationales et internationales, parmi lesquelles les brésiliens Fiocruz, Movimento Saúde Sustentável, les français de Médecins sans frontières (MSF), la Global Climate and Health Alliance (ensemble d'ONGs), le Red de Clima y Salud de América Latina y el Caribe, l'antenne brésilienne de l'organisation internationale 350.org et l'Avaaz (organisation cofondée par Res Publica, un groupe international de plaidoyer citoyen, et MoveOn, pionnière dans le domaine des campagnes en ligne aux USA). Egalement présents, le collectif de femmes Manas da Periferia et le Coletivo Pororoka
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La Marche mondiale pour la santé et le climat a débuté vers 17 heures à l'Ambassade des peuples - point de rencontre des mouvements sociaux au centre-ville - et s'est dirigée vers la Zone Bleue de la COP 30. L'objectif de cette mobilisation était de mettre en lumière l'impact direct de la crise climatique sur la santé humaine et planétaire.
Selon des témoins, les agents de sécurité sont intervenus pour contenir l'avancée du groupe, en retirant les participants qui insistaient pour rester aux alentours de l'entrée principale où est l'accès des salles officielles. Cette action a provoqué des moments de tension et des cris de protestation, mais les équipes de sécurité ont barricadé les entrées de la Zone Bleue, celle du cœur de la conférence climat sous contrôle de l’ONU, avec des tables et des meubles. « Le mouvement autochtone voulait présenter ses revendications à l’intérieur de la Zone Bleue, mais ils ne les ont pas laissés entrer », a ainsi témoigné João Santiago, professeur à l’Université fédérale du Para (UFPA).
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Maria Clara, militante du parti politique écologiste "Rede Sustentabilidade", section Bahia, a déclaré à l'AFP que la manifestation avait pour objectif d'alerter sur la situation des peuples autochtones. « Nous ignorons ces voix, nous ignorons les personnes qui peuvent réellement parler au nom de ces causes (...) En arrivant ici, ils sont entrés dans l'espace de la COP30 pour pouvoir revendiquer le fait que la COP va prendre fin, mais que la destruction va continuer », a-t-elle expliqué.
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Quant aux organisateurs de la Marche, tel 350.org, ils se sont distanciés des incidents: « les actions qui ont eu lieu après la manifestation ne font pas partie de l'organisation de l'événement ».