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Billet de blog 14 juillet 2025

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Jean-Claude Bernardet, penseur majeur et acteur du cinéma brésilien

Jean-Claude Bernardet avait 88 ans. Arrivé au Brésil de France - mais né en Belgique dans une famille française - à l'âge de 13 ans, il aura été scénariste, critique, écrivain, acteur, cinéaste, et professeur dans les prestigieuses universités de São Paulo (ECA-USP) et de Brasilia. Une veillée funèbre a eu lieu dans la Cinémathèque brésilienne, à São Paulo, le dimanche 13 juillet 2025.

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Illustration 1
Bibliographie de Jean-Claude Bernardet © DR / Wikipedia

" Qu'est-ce que je fais ? Critique cinématographique. Je déteste ce mot parce que les gens lient le travail de commentaire des films à une production journalistique guidée par la superficialité (et il y a des raisons pour que ce soit le cas, mais c'est un autre problème), et parce que l'idée de critique est associée avec celui de mise en garde, de jugement. Je préfère : analyste de film. Mais ça devient moche. Ou bien : critique, à partir du moment que ce mot est associé à l'idée de crise, de moment critique. La critique met les œuvres en crise. " (J.-C. B, en 2020)
  
Bernardet s'était installé à São Paulo en 1949, puis s'était intégré au mouvement des ciné-clubs. Il a lors fait un séjour à Paris où il est diplômé de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales. Ensuite, de retour au Brésil il obtient un doctorat à l'Escola de Comunicações e Artes de l'université USP. Là, parallèlement, il se distingue comme critique dans le supplément littéraire du quotidien Estado de São Paulo, sous la direction de l'alors ponte de la critique de cinéma, Paulo Emilio Salles Gomes. En 1965, Bernardet participe à la création du cours de cinéma à l'université de Brasilia (UnB), un projet qui réunit des grands  noms tels que le critique Paulo Emilio Salles Gomes et le cinéaste Nelson Pereira dos Santos. Son ouvrage le plus connu, « Brasil em tempo de cinema » (1967), est né des quelques mois de sa maîtrise à l'UnB, interrompue par l'occupation militaire du campus. Le livre examine les films brésiliens sortis entre 1958 et 1966 et interroge, vivement, le décor rural de nombre d'entre eux, dont les metteurs en scène ont exclu toute présence d'urbanité.
 
   

Illustration 2
© DR

Avec humour, Bernardet disait que les militaires l'avaient transformé d'un professeur semi-anonyme en un opposant célèbre. De fort caractère, remuant et généreux dans le débat d'idées, il savait se montrer, toujours, un penseur engagé.
 

Il a collaboré en tant que scénariste et acteur avec des cinéastes tels que Joaquim Pedro de Andrade, Carlos Reichenbach, Luiz Sergio Person, Adirley Queirós, parmi d'autres.
  

Bernardet a été co-scénariste de films importants, tels "O caso dos irmãos Naves" (1967), "Brasília: contradições de uma cidade nova" (1968) et  "Um céu de estrelas" (1995). Et il a été co-metteur en scène de "Paulicéia Fantástica" (1970) et "Eterna Esperança" (1971). Acteur, il l'aura longuement été :  dans "Filmefobia" (2009), "Periscópio" (2013), "Fome" (2015) et dans beaucoup d'autres films, de tous types.
  
Bernardet était touché par plusieurs maladies depuis de nombreuses années : VIH et cancer.
 
Parmi ses livres importants, Trajetória crítica (1978), O que é cinema (1980), Piranha no mar de rosas (1982), O autor no cinema (1994), Historiografia clássica do cinema brasileiro (1995), A doença, uma experiência (1996), dans lequel il narre son combat contre le VIH.
 
L'une de ses dernières réalisations a été le commissariat de l'exposition « Carta Branca a Jean-Claude Bernardet », une sélection de six films projetés en décembre 2023 dans les salles de cinéma de la Cinemateca brasileira.
 
Dans un communiqué après sa mort, datée du 12/7/2025, la Cinémathèque brésilienne le décrit comme « une figure centrale et incontournable de la pensée et de la production culturelle brésilienne, de l'historiographie du cinéma national et un partenaire fondamental ». Le cinéaste et professeur a fait don de sa collection en 1988 à l'institution, qui constitue aujourd'hui l'«Arquivo Jean-Claude Bernardet».
 
   
Jean-Claude Bernardet avait aussi réalisé deux documentaires poétiques "São Paulo, Sinfonia e Cacofonia" (1994, ci-dessous) et "Sobre Anos 60" (1999).
 

São Paulo: Sinfonia & Cacofonia [DOC 1994] © Jean Michel

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