« La gauche n'a pas atteint les périphéries car elle n'a rien à dire aux populations sises là. Qu'a-t-elle à dire à la population des périphéries ? Va-t-elle créer des macro-structures de protection sociale, de grandes structures d'éducation publique, rendre l'enseignement secondaire totalement gratuit pour que les gens ne soient pas obligés de payer [des enseignements privés], ou bien va-t-elle faire des investissements solides dans le système éducatif ? Rien de tout cela ne se produit. Rien de tout cela n'est à l'ordre du jour.
L'extrême droite dit : " Maintenant, c'est chacun pour soi ". Et cela porte un nom : l'esprit d'entreprise. Le problème est que la gauche a intégré le discours de l'esprit d'entreprise et c'est une logique suicidaire. Parce que si c'est ça le jeu, si c'est ça la grammaire, la gauche n'a rien à offrir.
Aujourd'hui, notre rôle [celui de la gauche] est la défense de la justice, la défense des droits moraux, la défense des institutions, la défense de la normalité démocratique, la défense des contrats. Comment pouvons-nous être anti-système ? Cela n'a aucun sens. C'est pour cela que la gauche est morte. C'est pour cela qu'elle est morte.
Cette élection a été une alerte rouge pour le PT. Si les choses continuent ainsi, l'extrême droite reviendra au pouvoir en 2026, c'est certain. L'extrême droite a une liste de candidats qui ont des possibilités d'être élus. Ces élections ont montré que le gouvernement fédéral n'a toujours pas d'agenda solide à présenter qui pourrait montrer un changement structurel dans la vie des gens.
Les premières mairies post-dictature de la gauche brésilienne avaient un modèle de gestion dont les pratiques ont été copiées. Celles-ci incluaient une technologie du pouvoir qui a complètement disparu. Il n'y a aucun élément à mémoriser. Dans cette élection [du scrutin du 6 octobre 2024], la gauche avait un discours managérial.
La gauche, en tant que moteur du débat politique, est morte. C'est l'extrême droite qui fixe l'agenda du débat aujourd'hui. Ce qui nous reste jusqu'à présent, c'est une tentative désespérée de construire des fronts larges pour essayer d'arrêter la montée de l'extrême droite. En conséquence, les programmes de la gauche sont mal décrits. La gauche doit radicaliser son discours. Seuls ceux qui se radicalisent ont survécu. Il n'y a plus de centre, c'est une illusion de le croire. »