
L'exploitation minière illégale et prédatrice progresse chaque jour dans le territoire indigène (TI) de Sete de Setembro, une zone du groupe ethnique Paiter Surui. "Sete de Setembro" couvre une superficie de 248.000 hectares et se situe entre les municipalités de Cacoal (87.000 hab.) et Espigão D'Oeste (30.000 hab.) au Rondônia, et celle de Rondolândia (3500 hab.) au Mato Grosso. Cette région fait partie de ce que l'on appelle « l'arc de déforestation », où la frontière agricole avance sur des terres protégées. Selon les données du projet gouvernemental et fédéral Prodes, en 2021, la déforestation a atteint un pic alarmant de 1.420 hectares de végétation perdue, s'ajoutant à plus de 5.000 hectares déboisés depuis 2008.
Le projet PRODES surveille la déforestation, par coupe à blanc, rase, dans l'"Amazonie légale" à l'aide de satellites et produit depuis 1988 des taux annuels de déforestation dans la région, qui sont utilisés par le gouvernement brésilien pour établir des politiques publiques.
Jorge Eduardo Dantas, porte-parole du Front des peuples autochtones (Frente de Povos Indígenas) de Greenpeace Brésil, rappelle que la population Paiter Suruí est confrontée à des conflits territoriaux et à des tentatives d'invasion depuis plus d'une décennie, sous la pression de l'exploitation illégale de ressources telles que l'or, les diamants et la cassitérite. « Il est urgent que les autorités prennent des mesures de protection, avec des actions efficaces d'inspection et de surveillance pour empêcher l'ouverture de nouvelles zones minières et garantir la récupération des zones déjà dégradées par l'activité illégale, ainsi que la désintrusion des mineurs », souligne-t-il.
Une étude et un relevé, sur place, récents, de Greenpeace Brasil a révélé une vaste zone dévastée par l'activité minière sur la terre indigène (TI) "Sete de Setembro" : la zone affectée par l'exploitation minière s'étend déjà sur 78 hectares, soit l'équivalent de 109 terrains de football. Les destructions sont principalement concentrées dans les bras de la rivière Fortuninha, dans la région centrale du territoire, et dans les bras de la rivière Fortuna, dans la partie nord-est.
La surveillance de Greenpeace Brasil a été effectuée à l'aide du système Papa Alpha, qui combine des images satellites de Planet Labs, celles de Glad (Global Analysis and Discovery) et celles du nouveau radar de RADD (Radar for Detecting Deforestation). En outre, les images prises sur le terrain révèlent la présence de machines lourdes, telles que des excavatrices, qui témoignent de la structure avancée de l'exploitation minière illégale. Le Glad est un laboratoire inclus dans le département des sciences géographiques de l'université du Maryland (USA) qui étudie les méthodes, les causes et les impacts des changements à la surface des terres.
En octobre 2024, Planet Labs, fournisseur américain (USA) de données et d'informations sur la Terre, a renouvelé son contrat avec la police fédérale (PF) du Brésil pour continuer à assurer la surveillance quotidienne des forêts tropicales du pays. Le renouvellement du contrat de 12 mois, accordé dans le cadre du "Programa Brasil Mais", verra Planet Labs travailler avec son partenaire brésilien SCCON Geospatial, fournissant aux organisations du Brésil une surveillance continue de 8,6 millions de kilomètres carrés du territoire brésilien et de ses zones côtières marines. Selon Planet Labs, l'utilisation de l'imagerie satellitaire a permis à la police brésilienne de collecter 3 milliards de dollars d'amendes, de biens saisis et d'avoirs gelés provenant de l'exploitation illégale du bois, de l'exploitation minière et d'autres activités illégales.