La 1re chambre du STF, à Brasilia, a condamné, à l'unanimité, neuf des dix accusés du groupe 3 de l'acte d'accusation du ministère public fédéral (PGR), dans le cadre du procès pénal visant à déterminer la tentative de coup d'État au Brésil en janvier 2023. Le procès s'est achevé mardi 18 novembre 2025 et les peines varient de un à 24 ans de prison.
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Les trois lieutenant-colonel Hélio Ferreira Lima, Rafael Martins de Oliveira, Rodrigo Bezerra de Azevedo, les trois colonels Bernardo Romão Correa Neto, Fabrício Moreira de Bastos et Sérgio Ricardo Cavaliere de Medeiros, ainsi que le policier fédéral (PF) Wladimir Matos Soares, né à Bahia, ont été condamnés pour les crimes d'organisation criminelle armée, tentative d'abolition violente de l'État démocratique de droit, coup d'État, dommages qualifiés par la violence et menace grave contre le patrimoine de l'Etat, avec préjudice considérable pour la victime et détérioration du patrimoine classé.
Le lieutenant-colonel Ronald Ferreira de Araújo Júnior et le colonel Márcio Nunes de Rezende Júnior ont, quant à eux, été condamnés pour incitation publique à l'animosité des forces armées contre les pouvoirs constitutionnels et association criminelle.
Le général de réserve Estevam Cals Theophilo Gaspar de Oliveira* a été acquitté pour absence ou insuffisance de preuves.
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(*) Né le 25 avril 1961 à Fortaleza, dans l'État du Ceará, Estevam Cals Theophilo Gaspar de Oliveira a rejoint les rangs de l'armée en mars 1979, cinq mois avant la loi d'amnistie, à l'Académie militaire des Agulhas Negras, à Rio de Janeiro. Il est issu d'une famille de militaires qui sert dans l'armée depuis l'Empire, tous généraux. Actuellement, outre lui-même, cinq autres de ses frères sont généraux. Il a été déclaré aspirant en 1982 et promu au grade de général en 2019, année où il a occupé le poste de commandant militaire de l'Amazonie, où il était chargé du contrôle des frontières contre le trafic de stupéfiants.
L'ancien chef du Commandement des opérations terrestres (Coter), unité qui « a sous son administration le plus grand contingent de troupes de l'armée », a été accusé d'avoir participé à une réunion avec l'ancien président Jair Bolsonaro, le 9 décembre 2022, pour discuter d'un projet de coup d'État. Selon la police fédérale (PF), le général « a clairement approuvé le coup d'État, mettant les troupes à la disposition du président de la République de l'époque ».
« De plus, Mauro Cid, dans sa déposition, a confirmé qu'Estevam Theophilo, après avoir quitté la réunion avec Jair Bolsonaro, lui avait personnellement confirmé qu'il obéirait à l'ordre si le décret était signé », indique un extrait du rapport de la police fédérale.
Dans sa déposition à la police fédérale dans le cadre de l'enquête sur le coup d'État, il a admis s'être rendu trois fois au palais de l'Alvorada après le second tour des élections de 2022. Devant le STF, Estevam Cals Theophilo Gaspar de Oliveira a nié toute participation au complot et a affirmé qu'il « n'avait ni pouvoir, ni autorité, ni troupes » et qu'il restait loyal à l'ancien commandant de l'armée, le général Marco Antônio Freire Gomes, qui n'avait pas adhéré au complot.
Dans des messages sur la messagerie WhatsApp envoyés au colonel Bernardo Romão Corrêa Neto, Mauro Cid, ancien aide de camp de Jair Bolsonaro, affirme que la réunion n'était pas terminée, mais que « lui [Theophilo] veut le faire... À condition que le président signe ».
Le général Marco Antônio Freire Gomes, commandant de l'armée à l'époque, a déclaré dans une déposition à la police fédérale qu'il était « mal à l'aise » avec cette réunion, car il n'avait pas été informé de la raison pour laquelle Estevam Cals Theophilo Gaspar de Oliveira avait été convoqué. Cependant, dans une autre déposition, Marco Antônio Freire Gomes a déclaré avoir autorisé le général Estevam Cals Theophilo Gaspar de Oliveira à se rendre à la réunion avec Jair Bolsonaro.
Ce changement dans la déposition a conduit le ministre du STF Alexandre de Moraes à considérer que, malgré les « indices forts », il ne serait pas possible de condamner Estevam Cals Theophilo Gaspar de Oliveira. Le ministre a voté l'acquittement pour manque de preuves. « Les preuves présentées au tribunal sont au nombre de deux : la déclaration du collaborateur et un message envoyé par le collaborateur lui-même. Ce sont deux preuves directement liées à la collaboration récompensée », a justifié le ministre.
De même, le ministre du STF Cristiano Zanin a fait valoir que, en ce qui concerne le général, malgré les « nombreux indices de sa participation et de son adhésion au complot putschiste, le niveau de preuve nécessaire pour prononcer une condamnation pénale n'a pas été atteint ». Moraes et Zanin ont été suivis par deux autres ministres du STF, Flávio Dino et Carmen Lúcia. Le ministre Luiz Fux, seul à avoir voté en faveur des accusés, a demandé son transfert à la 2e chambre du Tribunal suprême fédéral (STF) et n'a pas participé au jugement.
(rédigé à partir d'un article dans terra.com.br)